1st Look

29.07.2009 à 17h16 par |Source : Rédaction

Alpha Protocol

Ce n'est pas notre première rencontre avec Alpha Protocol (en témoigne le nombre d'articles consacrés au jeu sur Xbox-Mag), et pourtant, à chaque fois, le nouveau jeu de rôles d'Obsidian nous étonne d'une façon différente. A présent tout proche de sa sortie, programmée courant octobre, ce RPG dont on ne parle décidément pas assez pourrait bien s'affirmer comme une des très grosses attractions de la fin d'année. Voici pourquoi.


La semaine passée, nous avons assisté, dans les locaux parisiens de Sega, à ce qui sera sans doute notre seule et unique présentation très détaillée d’Alpha Protocol : une heure et demie en compagnie de deux développeurs d’Obsidian, pour en apprendre un maximum sur les rouages de l’action-RPG le plus excitant de fin 2009. Juste pour information, Alpha Protocol, c’est le retour des développeurs de Star Wars KOTOR 2, Neverwinter Nights 2, et si l’on remonte un peu plus loin, alors que les membres d’Obsidian formaient encore le mythique Black Isle, de titres tels que Fallout ou Planescape Torment. Vous qui lisez cet article, vous comprendrez donc pourquoi on est un petit peu dépités, au sein de la rédaction de Xbox-Mag, de voir les news sur Alpha Protocol dix fois moins lues que celles concernant Halo ODST, par exemple.

Une mission qui ne se déroulera pas sans accrocs

D’entrée, il faut, malgré tout le bien qu’on pense de l’équipe en charge d’Alpha Protocol, reconnaitre que le jeu n’est pas le plus beau de la création. Loin de là. Par rapport à un Mass Effect par exemple, qui tourne sur le même moteur (Unreal Engine 3) et utilise un certain nombre de techniques de gameplay similaires, le titre d’Obsidian a du mal à rivaliser, que ce soit au niveau des décors, riches en détails mais pauvres en modélisation et textures,ou des personnages, qui n’atteignent pas la finesse du commandant Shepard et de ses petits copains. Ceci étant dit, Alpha Protocol propose un rendu tout à fait correct pour un RPG de son ampleur, et côté diversité, on devrait être servis : Michael, le héros, se déplacera beaucoup et dans des endroits exotiques à souhait : Rome, la Russie, Taipei, etc.

Le côté intéressant de l’aventure est que la plupart des missions pourront être jouées dans l’ordre qu’on voudra. Ordre susceptible de changer l’issue du jeu, bien évidemment. C’est le leitmotiv d’Obsidian depuis le tout début du développement : permettre au joueur de réellement influer sur l’histoire, de faire des choix aux réelles répercussions. Dit comme ça, cela ressemble à n’importe quel discours téléphoné de directeur marketing, mais dans les faits, Alpha Protocol propose effectivement souvent le choix, que ce soit dans ses dialogues ou lors de moments décisifs. Michael peut souvent, en quelques répliques, se mettre à dos un PNJ ou s’en faire un nouvel allié de poids. Il peut, par exemple, détourner un chargement d’armes directement pour lui, afin d’approvisionner son arsenal, ou bien choisir de fournir un contact pour favoriser ses rapports avec lui.

Ce qui est plaisant, c’est que contrairement à énormément de jeux sur le marché, y compris certains qu’on aime beaucoup, Alpha Protocol reste très flou sur ce qui est la "bonne" solution. Les choix ont des conséquences, mais ces dernières sont très difficiles à deviner. L’intuition, la bonne connaissance de ses interlocuteurs, voilà sur quoi le jeu met l’accent, une approche intelligente qui rend son univers très crédible.


Home sweet home

La présentation se concentrait d’abord sur les repères de Michael Thorton, qui est, on le rappelle, un agent secret débutant qui va devoir se sortir d’une conspiration montée par son propre service. Les repères, donc, sont des hubs où notre James Bond en herbe se retrouve entre chaque mission. Le nombre de choses qu’on peut y faire est assez impressionnant. Cela commence par la customisation de Michael, qu’on peut coiffer, vêtir, équiper. On peut se fournir en armes, armures et gadgets, mais attention, rien n’est gratuit. Toutes les armes peuvent être améliorées avec des viseurs lasers, poignées améliorant la précision, silencieux, etc.


Thorton peut aussi améliorer ses compétences, multiples (arts martiaux, maîtrise des divers armements, discrétion, sabotage…), très importantes à l’heure de se lancer dans une mission. Il est impossible de pousser toutes les caractéristiques au maximum, il faut donc faire des choix en fonction du personnage que l’on veut obtenir.

Aux compétences s’ajoutent les "perks", des bonus qu’on débloque selon sa façon de jouer (réussir une mission sans se faire repérer par exemple) ou ce qui arrive durant le fil du jeu (accord avec un PNJ).

Chaque changement effectué dans ces divers compartiments se voit, en général, immédiatement quand on se retrouve dans le feu de l’action.

Autre côté très important des repères : le développement de l’histoire. Michael peut par exemple lire ses mails et choisir les réponses qu’il envoie à ses contacts. Il peut dialoguer avec eux par téléconférence, ou simplement regarder les bulletins d’information. Et s’il s’entend bien avec les bonnes personnes, les meubles s’orneront de cadeaux ou souvenirs offerts par les PNJ en question (en l’occurrence dans la présentation : une photo d’un goût douteux).

Mais ce qui nous a le plus marqué, ce sont les dossiers : Thorton, pour mener à bien ses opérations, doit absolument connaître ses ennemis/amis sur le bout des doigts. Il se constitue petit à petit des dossiers sur eux. Les joueurs qui auront l’intelligence de les consulter et de les enrichir débloqueront de nouvelles options de dialogue qui pourront être très utiles.


Agent de terrain

Alpha Protocol a aussi de bonnes idées quand il s’agit d’aller se frotter au terrain. On peut adopter plusieurs approches : bourrin, discret, méthodique, à main nues, etc. Et le jeu ne favorise pas une voie plutôt que l’autre : chaque compétence comporte des bonus très efficaces, et si on choisit de ne tuer personne (et il est possible de le faire 90% du temps), les points d’expérience seront calculés en conséquence. On en gagnera même plus que si on avait massacré tout le monde, l’approche discrète étant plus compliquée.


Certaines actions sont présentées sous la forme de mini-jeux : le crochetage de serrures par exemple (Sam Fisher, si tu nous lis), ou le piratage des ordinateurs.

Les phases d’action sont rythmées par les dialogues (anglais sous-titré français dans la version commerciale qui sortira cet automne) plutôt bien doublés et mis en scène, et où on dispose, comme on le sait déjà, d’un temps limité pour répondre.

Enfin, il est possible de régler le niveau de difficulté du jeu. Pour les têtes brûlées, un niveau spécial, recruit, peut être sélectionné a début du jeu : Thorton sera alors un vrai bleu, auquel il faudra tout apprendre. De toute façon, ce sera un peu le cas de tout le monde au départ : Alpha Protocol fait bouger certains codes du RPG, de telle façon que l’aventure risque d’être une grande découverte. Vivement octobre.

>>> N’oubliez pas notre interview d’Obsidian, à découvrir au bout de ce lien

Les présentations successives d'Alpha Protocol ne font que renforcer notre opinion : un grand jeu est sans doute en train de se préparer chez Obsidian. Avec un scénario signé Chris Avellone, une foule de systèmes différents et un côté "neutre" généralisé, donnant d'autant plus de poids aux choix du héros, le titre promet beaucoup. Dommage qu'il soit un peu en retrait techniquement parlant, un écrin plus ciselé aurait mieux convenu à sa complexité générale. On attend impatiemment la fin des grandes vacances (eh oui, ça arrive à certains !) pour voir si, effectivement, Obsidian réussira à concrétiser tout le bien qu'on pense de ce RPG étonnant.

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