Test : Castlevania : Lords of Shadow sur Xbox 360
Les joueurs attendaient depuis longtemps un nouveau Castlevania en 3D, et beaucoup croyaient au renouveau de la licence avec l’arrivée de ce Lords of Shadow. Il faudra pourtant attendre encore un peu pour que cela arrive. Castlevania : Lords of Shadow n’a absolument rien en commun avec la série dont il tire son nom. Si quelques références ont été disséminées ici et là pour faire croire le contraire, Konami n’arrivera pas à duper les habitués de la série. Certes, le héros s’appelle Gabriel Belmont, certes quelques chapitres vous enverront affronter des vampires dont un dénommé Olrox et un autre appelé Brauner, pourtant cela ne suffit pas à retrouver un tant soit peu l’esprit des véritables Castlevania. Une remarque qui semble logique lorsque l’on sait que c’est l’éditeur nippon qui a modifié le titre du jeu quelques mois avant la sortie de celui qui aurait dû s’appeler à l’origine Lords of Shadow.
Une véritable supercherie qui en décevra plus d’un, mais qui ne remet absolument pas en cause les qualités intrinsèques du titre de Mercury Steam. Adieu le château de Dracula, et l’éternelle lutte contre le "Saigneur" de Transylvanie, il s’agit ici d’une histoire de vengeance. En incarnant Gabriel Belmont, vous vous engagez dans un long périple destiné à redonner vie à votre femme, cruellement assassinée, et par la même occasion faire payer les responsables de cet acte ignoble. Membre de la confrérie de la lumière, c’est armé de votre croix extensible que vous allez devoir parcourir le monde, découpé en douze chapitres, et tenter de mettre fin aux agissement des Seigneurs des Ténèbres. Quelques personnages secondaires viendront se greffer à ce scénario qui manque cruellement de clarté et cela malgré la présence de très (trop) nombreuses cinématiques.
Dante’s Shadow
Vous voilà lancé à travers douze chapitres, répartis sur deux disques qu’il faudra alterner dans votre lecteur suivant le niveau que vous voulez faire, ou refaire. Une nécessité pour ceux qui souhaitent récupérer tous les objets éparpillées un peu partout dans les chapitres et qui ne sont accessibles, pour certains, qu’à l’aide de capacités récupérées plus loin dans le jeu. Une rejouabilité des niveaux qui n’est aucunement obligatoire en revanche pour venir à bout du titre, mais qui pourrait être bien utile à ceux qui choisisse la difficulté la plus élevée. Côté gameplay, Lords of Shadow est un véritable mélange des genres avec de la plateforme, du beat’em all, des énigmes et quelques affrontements avec des monstres gigantesques très inspirés de Shadow of Colossus. Un aspect qui empêche le titre de Mercury Steam d’avoir son identité propre, tant chaque passage du jeu en rappelle un autre.
Si les énigmes sortent un peu du lot et apporte un peu de fraîcheur à l’ensemble, on ne peut pas en dire autant du reste. Castlevania : Lords of Shadow reste un beat’em all tout ce qu’il y a de plus classique où le but ultime est de mettre au tapis des hordes d’ennemis en prenant garde de ne pas voir sa barre de vie tomber à zéro. Des phases répétitives qui ne sont pas atténuées lors de l’affrontement d’ennemis un peu plus imposants qu’il faudra dompter pour les faire interagir avec certains éléments du décor. De même, la magie de lumière qui vous permet d’effectuer des actions réparatrices et la magie sombre capable de lancer des combos dévastateurs sentent bon le déjà-vu et n’apportent un intérêt au jeu que lors d’affrontements contre certains boss. Quelques objets annexes comme les fioles d’eau bénite ou les fées, tentent tant bien que mal de diversifier ce gameplay ultra classique mais n’y parviennent que l’espace d’un instant. Tout cela n’en fait pas un mauvais jeu, soyons honnêtes, mais on attendait tout de même bien plus d’innovations de ce côté là.
Colossus of Shadow
Difficile de trouver la patte créative de Kojima Productions dans le gameplay de ce Castlevania : Lords of Shadow. En revanche, on sent tout de même la présence de la société nippone à d’autres niveaux, et notamment du côté de l’ambiance générale du titre. Si le titre de Mercury Steam est indéniablement beau, il est surtout très riche et on sent réellement que les développeurs ont effectué un travail de fond très complexe. Que ce soit en extérieur ou en intérieur, les décors ont bénéficié d’un soin tout particulier et réussissent malgré tout à immerger le joueur dans cet univers créé de toutes pièces. La bande-son quant à elle est en parfaite cohérence avec le reste, et l’ensemble s’octroie un cachet unique qui aurait vraiment eu le mérite d’être sublimé par des mécaniques de jeu moins classiques et surtout plus palpitantes.
Malheureusement, cet aspect technique époustouflant ne parvient pas toujours à garder le joueur en haleine, la faute à de véritables creux dans la narration qui, par conséquent, n’arrive pas à captiver tout du long. Les passages façon "littérature du pauvre" servis avant chaque niveau contribuent grandement à ces baisses de régime, et nous laisse un goût amer de l’ensemble. Par chance, ces longueurs sont contre-balancées par une durée de vie très honorable dans une époque où les jeux se finissent de plus en plus rapidement. On espère réellement que Mercury Steam parviendra à corriger ces défauts dans un éventuel second opus, histoire qu’il ne nous vienne même pas à l’esprit de mesurer notre plaisir. En tout cas le studio espagnol a toutes les cartes en main, et il ne manque vraiment pas grand chose pour voir en Lords of Shadow un véritable hit en puissance.
+
- Graphismes soignés
- Durée de vie appréciable
- Univers travaillé
-
- De gros ralentissements
- Rythme poussif
- Scénario peu intéressant
- Du déjà-vu à tous les étages
- C'est Castlevania ça ?