Jeux

Killer Instinct

Combat | Edité par Microsoft Studios | Développé par Rare

8/10
10.0/5
One : 22 November 2013
17.10.2014 à 13h50 par

Test : Killer Instinct sur Xbox One

Un K.I qui met K.O ? (MàJ saison 2)

Thunder sur les topics ! Dès son annonce officielle lors de l'E3 2013, le Killer Instinct nouveau a enflammé les forums spécialisés. Ce reboot du titre de Rareware aujourd'hui développé par Double Helix a en effet pris tout le monde à rebrousse-poils de Sabrewulf. Avec son rôle d'ambassadeur du « free-to-play » sur Xbox One, ses personnages dévoilés au compte-goutte et sa production orchestrée chez les anciens papas mal-aimés de Silent Hill : Homecoming, ce K.I a soufflé le chaud d'un Cinder et le froid de Glacius jusqu'à son accouchement. Après ses 18 années d'absence de la scène vidéo-ludique, il ne nous reste plus qu'à voir si ce Killer Instinct se révèle être un titre aussi majeur que son temps de gestation le laisse suggérer.

Test mis à jour suite à la sortie de la saison 2 de Killer Instinct.

Historiquement parlant, les consoles Xbox ont toujours pu compter sur un jeu de combat exclusif pour fêter leur lancement. Si autrefois les plantureuses créatures de Dead or Alive pouvaient s’enorgueillir d’une telle distinction, ce sont aujourd’hui les combattants tout droit ressuscités des 90′s de Killer Instinct qui ont remporté le gros lolo. Peut-être moins glam’ mais plus véloce, la saga qui a enfanté Jago, Glacius et autre Orchid propose un gameplay abordable mais « hard-to-master », comme disent les champions, à savoir une sorte de mélange entre Mortal Kombat et Street Fighter, les deux ténors du genre quand K.I concourait encore au titre de jeu baston suprême avant que nous ne changions de millénaire. Au niveau du gameplay donc, les personnages ont peu de coups spéciaux tout d’abord, ce qui permet une mémorisation rapide. La manière d’exécuter ces coups, ensuite, se ressemble d’un personnage à un autre. La plupart du temps et à de rares exceptions prêt (Sabrewulf), il suffit de faire un quart de cercle avant ou arrière en plus d’un bouton coup de point/coup de pied pour commencer son combo custom. Des combos qui sortent facilement, enfin, puisqu’il est possible d’en créer en enchaînant la même combinaison de touches, en changeant sa puissance ou en appuyant de manière répétée sur un bouton d’action lambda. Autant d’éléments qui permettent à ce Killer Instinct d’être très accessible, permettant aux petits copains qui viennent tester de sortir des 10 hits tonitruants sans passer des heures dans le mode entraînement.

ban test killer instinct

Pourtant, l’esprit comme la technicité de Killer Instinct sont bien là dès que l’on gratte la couche pailletée du titre. Les coups de poing et de pied rapides/moyens/violents sont de la partie, de même qu’une garde qui s’enclenche en reculant ou se baissant. Le soft de Rare base son gameplay sur l’enchaînement des combos et sur notre faculté à les breaker si on se retrouve agressé. Afin de mettre K.O son adversaire, il faut dompter les coups « opener » (des coups spéciaux ou de simples frappes classiques, comme le fait de sauter et de donner un coup de pied) puis continuer sur un « auto » (une touche pied ou poing suffit), puis un linker (qui s’exécute comme un coup spécial classique). À partir de là, l’attaquant peut enchaîner de nouveau sur un auto puis un « linker » (et encore et encore) jusqu’à se faire breaker, ou jusqu’à ce que l’adversaire ne tombe. Attention cependant, le meilleur moyen de terminer un combo dévastateur est de sortir un « ender » (un mouvement qui se termine généralement par un poing/pied violent). Si le combo n’est pas conclu de cette manière, l’adversaire regagnera une partie de ses points de vie (affichés en blanc dans la barre de santé à l’écran). Dans le même ordre d’idée, frapper un adversaire fait monter un compteur de coup. S’il arrive à 100, le combattant agressé tombe, rendant impossible la continuation d’un combo. Cette chute peut cependant être annulée en cas d’activation de l’Instinct Mode (un mode furie qui octroie des capacités bonus) au bon moment, ou allongée en enclenchant les Shadow Moves qui n’influencent pas le compteur de coups. Pour breaker un combo, il suffit d’appuyer sur les deux touches poings et pieds de la même puissance que le combo affligé (LP + LK contre un light, MP + MK contre un medium, et ainsi de suite). Se tromper dans le timing ou la puissance octroie un malus de 3 secondes pour le combattant sous les coups, rendant impossible tout contre pendant ce temps (soit la durée d’affichage d’un point d’exclamation coloré au dessus de l’avatar). Avec ses contre breaker, contre Shadow, Instinct Mode et ses multiples particularités, Killer Instinct fait évoluer sa formule et l’enrichit de manière convaincante.

« Autrefois plutôt léger avec ses six guerriers et arènes associées sans mode arcade, le contenu de ce Killer Instinct est enfin totalement convaincant »

Afin de permettre l’assimilation de toutes ces techniques, Double Helix propose un mode Dojo, sorte de gigantesque tuto qui inculque toutes les ficelles du gameplay à base d’exercices classés par thèmes. Un mode entraînement très complet est aussi de la partie pour aider le joueur à dompter un personnage en particulier, et ce avec un grand contrôle dans les options d’affichages (touches exécutées, hitbox, etc) et d’intelligence artificielle (blocage, attaques, etc) du punching-ball d’en face. En plus des classiques Versus (en ligne, sur la même console ou contre l’IA), le mode survive demande au joueur solo de terrasser tout le casting du jeu dans une difficulté grandissante, le tout en regagnant quelques points de vie entre chaque affrontement réussi. Depuis le mois d’avril 2014, le mode arcade a pointé le bout de ses pixels. Loin d’apporter un mode histoire aussi réussi qu’un Mortal Kombat, il se contente de faire affronter le casting avec Fulgore en boss de fin en greffant une petite cut scene d’intro selon le combattant sélectionné et des fins différentes (3 au total pour chaque personnage). Le terrible et très secret Shadow Jago peut même y être rencontré sous certaines conditions de victoires. Si le côté gratuit permet à n’importe quel joueur d’incarner un des huit combattants sans rien débourser (de façon rotative avec un personnage différent toutes les semaines) dans tous les modes de jeu du titre, inutile de préciser qu’il en aura vite fait le tour. L’utilisateur peut bien entendu acheter un personnage à l’unité (5€), ou se procurer l’édition Combo (20€) comportant les huit personnages. Autrefois plutôt léger avec ses six guerriers et arènes associées sans mode arcade, le contenu de ce Killer Instinct est enfin totalement convaincant, d’autant plus qu’un lobby multijoueur est également de la partie pour organiser des tournois en ligne entre amis dans la joie et le bonne humeur. À noter que Microsoft a pensé aux plus passionnés en proposant une Ultra édition à 40€, octroyant au joueur les bonus de la version Combo, tous les costumes/éléments pour personnaliser ses personnages dans un mode dédié, et enfin le jeu Killer Instinct d’origine des salles d’arcade (dans sa version classique et finale). Inutile évidemment de préciser que le jeu n’existe qu’en version digitale.

ban test killer instinct 3

Si Killer Instinct peut être joué sans que l’on ne débourse un seul centime pour l’acquérir, ce détail d’ordre mercantile ne se remarque pourtant pas sur la technique du titre. Les graphismes sont chauds et colorés, la modélisation des combattants est de haut niveau, et surtout, le titre reste d’une fluidité exemplaire à n’importe quelle occasion. Malgré les effets de particules (glace, fumée, étincelles, pétales) extrêmement nombreux, le soft de Double Helix garde son 60 fps sans broncher. Un bon point qui sert le dynamisme remarquable du jeu. Chaque coup spécial occasionne un feu d’artifices d’effets pyrotechniques, alors que les arènes se détruisent petit à petit pendant les affrontements, jusqu’à partir totalement dans le « over the top » en cas d’ultra combo, en guise de finish. Une tempête s’abat en effet sur le pont de Thunder, le matériel électrique de la salle de torture de Sabrewulf s’emballe, une araignée géante de Sadira fonce sur la caméra. Signalons le souci du détail des shaders utilisés, avec par exemple durant la tempête citée précédemment des textures d’eau qui dégouline sur les guerriers, et de gouttelettes qui rebondissent sur leurs corps meurtris. Du dynamisme qui explose jusque dans la bande sonore du jeu, puisque cette dernière se génère selon les actions des joueurs, et les niveaux de vie restants de ces derniers, afin de toujours coller au mieux à ce qui se passe à l’écran. À noter un easter egg délicieux : dans la plupart des arènes, si aucun joueur n’attaque l’autre, cela déclenche une partition cachée reprenant en fait les thèmes d’origines du Killer Instinct de 1994 (les fameuses Killer Cuts). Les fans apprécieront ! Enfin, le commentateur sous amphétamines est toujours de la partie avec ses « c-c-c-c-combo breaker », « ultraaaaaaaaaaa » et autres « supreme victory » qui ajoutent un peu de sel aux joutes déjà bien véloces.

« Chaque coup spécial occasionne un feu d’artifices d’effets pyrotechniques, alors que les arènes se détruisent petit à petit pendant les affrontements, jusqu’à partir totalement dans le « over the top » en cas d’ultra combo, en guise de finish »

Bien entendu, comme tout jeu de baston qui se respecte, le véritable défi intervient lorsque l’on se met à affronter des joueurs humains. Ce reboot de la série encourage le grand saut dans les parties Xbox Live en séparant le niveau du joueur en deux parties : son classement solo et multijoueur. Si les combats en solo ou en local apportent des titres, et donc des points que l’on peut dépenser dans la boutique afin d’acheter costumes, taunt, accessoires et autres artworks (ainsi que les musiques d’origine), certains bonus (et succès) ne demeurent accessibles qu’en se plaçant dans des parties classées en ligne. Avec la possibilité de filtrer les parties par niveau des concurrents, il est facile de trouver un adversaire convenable. Nos essais en ligne sont en tout cas concluants : pas de longue attente dans les menus, pas de lag, pas de déconnexions intempestives. Le niveau étant déjà assez élevé, nous ne pouvons que vous conseiller de passer un peu de temps dans les modes d’entraînement ou en regardant les ralentis. Grâce à la possibilité d’activer le frame par frame afin d’analyser très précisément les mouvements exécutés, chaque défaite pourra s’avérer être une mine d’informations pour mieux progresser. À noter enfin le système de prison afin de punir le Rage Quit, enfermant les mauvais perdants dans des rencontres contre d’autres mauvais perdants.

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Avec son fan service discret mais bien présent pour récompenser les acharnés curieux, ses combats diablement dynamiques et son habillage réussi, cette résurrection de Killer Instinct est une réussite, pour peu que l’on adhère évidemment à la direction artistique singulière. Si les gâchettes ne vibrent pas durant les combats, Kinect est lui utilisé pour charger les profils à la volée afin de garder les options enregistrées (comme la maniabilité) pour chaque joueur présent et enregistré sur la console. Un ami arrive, prêtez lui votre manette sans passer par les menus, le jeu et la console se chargent de tout. Un souci du détail qui se retrouve jusque dans les menus du jeu, où le simple fait de déplacer le curseur joue la musique du thème emblématique de la série. Le seul souci d’ergonomie notable vient de la personnalisation des personnages avec les accessoires bonus, accessible dans un mode particulier et non dans l’écran de sélection des combattants avant un affrontement. Enfin, sachez qu’un stick arcade est disponible, pour les puristes qui ne souhaitent pas jouer à la manette. Accessoire que nous n’avons pas à la rédaction d’Xbox-Mag, mais qui promet de meilleures sensations. Le pad Xbox One est très bon, la croix directionnelle remplit son rôle, mais rien ne peut remplacer la résistance d’un stick officiel et ses touches idéalement placées pour un jeu de ce genre.

 

8/10
Facile à prendre en main mais compliqué à maîtriser, le nouveau Killer Instinct est là ! Nul besoin de tergiverser des heures, Double Helix a réussi son pari dingue de ressusciter une licence perdue dans les 90's pour en sortir un nectar moderne, dynamique, technique. À siroter à l’œil dans sa version « free », ou dans ses différents modèles payants allant de 5€ à 40€. Reste désormais à patienter jusqu'à la fin de cette saison 2 afin de profiter du reste du casting et de nouveaux modes de jeu.

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  • Combats dynamiques et toujours fluides
  • Véloce, grisant, hargneux, technique, singulier
  • Habillage sonore d'une qualité rare
  • Pour toutes les bourses
  • Live sans lag

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    • Les persos mettent du temps à s'afficher
    • La saison 2 remet les stats à zéro