Jeux

Medal of Honor : Les Faucons de Guerre

FPS | Edité par Electronic Arts

4/10
05.07.2005 à 22h29 par

Test : Medal of Honor : Les Faucons de Guerre sur Xbox

A combien sommes nous déjà de Medal of Honor depuis la sortie du premier épisode sur PS1 en 1999 ? Il me semble que celui dont nous allons parler ici est le 9e… Depuis 1999, Medal of Honor (MoH) a eu le mérite de lancer la mode des FPS se passant pendant la seconde guerre mondiale avec un excellent titre malgré une réalisation un peu terne. Devenue une franchise ultra lucrative récupérée par Electronic Arts, on a bouffé du FPS historique sur toutes les machines du marché... Entre un MoH : Soleil Levant de bien triste mémoire sur consoles et un épisode sur PC : Débarquement Allié superbement réussi, où se situe aujourd’hui ce Faucons de Guerre ?

Un nouveau Medal of Honor avec des nouveautés ?

Avec le temps, on a appris à se méfier des discours d’EA et même si des efforts ont en effet été consentis, la liberté d’action promise reste bien limitée. Dans Faucons de guerre, les aires de jeux sont assez vastes et globalement, vous pouvez remplir les objectifs secondaires dans l’ordre que vous le désirez, mais les principaux restent désespérément scriptés. Les différentes parties des niveaux ne s’ouvrent qu’après avoir rempli certains points bien précis. La déception est donc de mise mais en même temps, cela a probablement pour objectif de ne pas trop dépayser les joueurs occasionnels. Pourtant la difficulté est de mise car encore une fois, on dirait que vous allez vous flinguer l’entière armée allemande du IIIe Reich. Et là se situe un point un peu plus intéressant de ce MoH : fini les rushs dans les lignes ennemis en criblant de balles tout ce qui porte une croix gammée. Les lignes adverses sont certes scriptées mais organisées plus intelligemment que dans les épisodes précédents. La tâche sera donc ardue même si quelques innovations de gameplay sont proposées. Tout d’abord, l’adjonction d’une équipe de 3 autres soldats vous est proposée. Ceux-ci sont définitivement prêts à donner leur vie pour vous, réagissant au 1er clic du stick gauche que vous ferez, et n’hésiteront pas à aller affronter un char Tigre au pistolet. Malheureusement, c’est encore là que MoH déçoit : l’IA est clairement basse, avec des équipiers et des ennemis ne réagissent pas vraiment aux différentes situations. Même si malgré tout, une légère évolution apparaît par rapport à l’épisode précédent, c’est encore embryonnaire.



L’Europe assiégée

Plusieurs choix s’offrent à vous pour contourner les troupes ennemis afin de soit les prendre par surprise, soitles sniper du haut d’un immeuble ou encore les affronter directement tout simplement. Le jeu favorise tout de même nettement plus la subtilité car le niveau de vie a tendance à baisser assez rapidement en cas d’attaque frontale. La maniabilité étant tout à fait correcte tout comme la légère aide à la visée, manier ce MoH reste définitivement à la portée même des joueurs occasionnels. De plus, le viseur étant relativement souple, la succession d’headshots est un vrai plaisir à réaliser, surtout que le joueur est vivement encouragé et récompensé à le faire. En effet, une nouvelle jauge d’adrénaline se remplit à chaque action d’éclat et une fois pleine, il est possible activer une sorte de pouvoir proche du bullet time cher à Max Payne : l’efficacité est alors garantie dans les lignes adverses.


Réalisme ou fantaisie sur le théâtre des opérations ?

Chaque campagne dans un pays est décomposée en missions sur lesquelles un certain nombre d’objectifs sont proposés. Assez réalistes dans leurs choix, ils s’avèrent malheureusement vite irréalistes dans la pratique. Par exemple, l’idée d’abattre un ennemi donné, sorte de semi boss, dans chaque niveau est une bonne idée mais celui-ci est tellement résistant que plusieurs chargeurs seront nécessaires afin d’annihiler sa résistance. Cette transgression au tout réaliste d’abord proposé peut être considérée à la fois comme un avantage et comme un défaut, preuve d’un certain manque de rigueur des développeurs. Un autre exemple ? En remplissant certains sous-objectifs, apparaît une option de réanimation. En effet, MoH ne gère pas les savestates ou les checkpoints. Chaque niveau doit être parcouru d’une traite et pour éviter certaines frustrations, EA propose ces réanimations (plusieurs par niveaux) pour éviter de parcourir de multiples fois des niveaux tout de même fort vastes. Transgression du parti pris réaliste mais beaucoup plus fun qu’une mort unique juste devant la porte de sortie, c’est donc aussi bien une qualité qu’un défaut… Chaque joueur appréciera.


Une réalisation sans grande réussite.

Gros point noir du jeu, les graphismes : Il s’agit encore chez EA d’un multi support avec une base de développement PS2… Les visages taillés à la serpe, les textures fades et même moins colorées que sur PS2 (bravo EA), les arêtes très cubiques des rochers et autres absences de rondeurs font carrément tâche de nos jours. Même si l’architecture générale des décors est excellente, tout est dégradé par des textures sans relief et manquant de couleurs. Le moteur des MoH est bel et bien vieillissant et demande ardemment à être totalement remanié pour les consoles next gen. Dans le même ordre d’idée, si vous êtes abonnés au Xbox Live (et c’est très bien d’ailleurs) et que vous souhaitez retrouver certaines ambiances connues sur Wolfenstein par exemple avec vos amis et bien, vous pouvez passer votre chemin. Le mode multi des Faucons de guerre est uniquement en écran splitté à 4. Impardonnable de nos jours, le manque de l’option Live se fait terriblement sentir à l’heure où Halo 2 s’impose sur les réseaux xboxiens depuis déjà de longs mois.



Qu’une simple production typique d’EA ?

Ce qui nous amène au réel défaut de ce jeu EA, clairement symptomatique de l’ensemble de leur production. Le jeu est clairement conçu dans ses touts premiers moments pour plaire au maximum. Présentations claires, menus bien conçus, images d’archives, scènes en images de synthèse, musiques et effets sonores exceptionnels mettent rapidement en bouche mais sur la longueur, le jeu est répétitif, souffre de carences graphiques de plus en plus évidentes et n’a pas de mode multijoueurs digne de ce nom. MoH reste avant tout destiné avant tout aux joueurs solos, peu exigeants sur l’aspect technique et le phénomène de répétitivité des situations. Parions qu’il trouvera rapidement sa place sur dans les rayons des jeux d’occasion, pas par son manque de qualité générale mais par sa conception même, plus proche du fast food.

Disons le clairement, MoH Faucons de Guerre est le meilleur de cette série sur Xbox. Après un Frontline réussi mais frustrant et un Soleil Levant déjà oublié, celui-ci renoue avec une certaine qualité sans pour autant égaler les standards actuels du genre. Les innovations développées dans ce titre ne peuvent toutefois faire oublier les carences importantes comme l’absence du Live ou les graphismes maintenant datés. Et pourtant, les niveaux relativement ouverts, la multiplicité des objectifs, la mise en scène, la gestion d’une équipe renouvellent une série qui tournait tout de même fortement en rond. Loin d’égaler le Débarquement Allié sorti sur PC, ce MoH offre une expérience solo plaisante mais entachée par les défauts habituels chez EA. Probable dernière apparition sur consoles actuelles, la saga Medal of Honor devra cependant remédier à son manque d’ambition sur la prochaine génération.

+

    -

      • Trop justes pour de la Xbox, ils souffrent d’une base développement PS2 et n’exploitent pas le hardware de la machine de MS.
      • Plutôt instinctive et réussie, la jouabilité est souple. Une réussite de ce côté
      • Une campagne solo d’une douzaine d’heures mais peu de replay value et aucun mode Live
      • Musiques et effets sonores exceptionnels. Véritablement la marque de fabrique des Medal of Honor
      • Le meilleur Medal of Honor sur Xbox mais avec une réalisation trop juste, un manque de profondeur et un mode Live aux abonnés absents.
      • Aucun ralentissement, tout est fluide malgré le grand nombre d’éléments présents à l’écran. Attention, ce bon résultat est obtenu au prix de nombreux allégements d’ordre graphique