Test : Virginia sur Xbox One
La vérité est ailleurs ...
Une fois Virginia lancé, nous comprenons très clairement que Variable State ne veut pas faire comme tout le monde et cela commence notamment par une introduction sans fioriture nous présentant notre personnage et notre objectif. Tout se présente à nous sans dialogue inutile. L’intrigue se dévoile via des plans parfaitement choisis qui indiquent tout ce que nous devons savoir, sans fioriture. Et c’est tout. L’introduction est à l’image de l’étrangeté étonnante du jeu : Virginia n’est clairement pas bavard. Bien au contraire même, il ne propose aucune discussion et tout ce que nous apprend le titre vient de ce qui nous est présenté visuellement.
Ainsi, il faut faire attention à tous les petits détails, aux réactions des personnages, aux rares documents à lire qui se présentent à nous, et observer puis réfléchir. Encore et encore. Une narration qui se révèle être très particulière et déconcertante mais qui propose quelque chose d’aussi original que fraichissant, en plus d’être très intelligent dans son fonctionnement. Nous remarquons également un montage très cinématographique ou sériel fait de grosses coupes (des ‘cut’) permettant de passer une action inutile au scénario.
« C’est donc à coup de métaphores, de messages cachés et de moments totalement mystérieux, pour ne pas dire inexplicables, que l’histoire est exposée, pouvant perdre facilement le joueur et le décourager »
Alors oui, il faut tout de suite l’avouer, Virginia est aussi intrigant que confus. Le jeu en lui-même recèle de mystères en tout genre nourrissant ce qui fait son charme et sa faiblesse. C’est donc à coup de métaphores, de messages cachés et de moments totalement mystérieux, pour ne pas dire inexplicables, que l’histoire est exposée, pouvant perdre facilement le joueur et le décourager. Heureusement pour nous, et sans vraiment réussir à expliquer ce phénomène, nous adhérons au jeu et nous acceptons cette part importante de mystère. Ils ne font que renforcer notre envie d’en savoir plus même s’ils ne répondent pas à nos questions.
Peut-être que cela fait partie du jeu, après tout, la vérité est ailleurs ! Cela tombe bien pour un tire qui s’inspire fortement de X-Files et du travail de David Lynch sur Twin Peaks, notamment. Il est de toute façon impossible de ne pas tomber sous le charme de la direction artistique aussi colorée que simpliste, toujours cohérente avec ce que nous narre le récit. Ajoutons à cela une bande sonore magistrale avec des thèmes impactant joués par l’orchestre philharmonique de Prague : c’est fort et intense. Que demander de plus pour s’imprégner de l’ambiance du titre ?
« Virginia est aussi intriguant que confus, le jeu en lui-même recèle de mystères en tout genres et c’est tout ce qui fait son charme et sa faiblesse »
Malheureusement, le titre possède quelques défauts qui ont leur importance. En plus de ce scénario alambiqué souhaité par le studio, nous pouvons lui reprocher une durée de vie bien trop courte puisque le titre se termine en moins de deux heures, le tout pour une rejouabilité inexistante d’un point de vue du gameplay. En effet, le titre n’est rien de plus qu’un thriller interactif en vue à la première personne, au sens propre du terme puisque Virginia ne propose pas de dialogues, et donc de phases de choix liés à ces derniers. Il n’est donc possible d’interagir que ce avec quoi titre nous permet d’interagir pour avancer dans le scénario. Certains pesteront, à raison, quand d’autres salueront le travail de Variable State. Le studio a tout de même su parfaitement gérer le rythme sans accroc de son aventure, ce qui est déjà est une belle victoire à la vue des risques encourus.
+
- Direction artistique agréable
- Bande sonore somptueuse
- Rythme parfaitement maîtrisé
- Histoire mystérieuse
- Narration originale ...
-
- ... Mais très confuse
- Et incompréhensible
- Durée de vie bien trop courte
- Absence de réel gameplay