Jeux

Fable III

RPG | Edité par Microsoft Studios | Développé par Lionhead

8/10
360 : 29 octobre 2010
27.10.2010 à 14h10 par |Source : http://xbox-mag.net/

Test : Fable III sur Xbox 360

Fable et la Xbox, c’est une longue histoire d’amour (ou de désamour selon ce qu’on attendait de la franchise de Lionhead) qui continue donc avec ce troisième opus. Maintenant que Peter Molyneux a clamé haut et fort que Fable n’a jamais été un RPG mais un jeu d’action-aventure, l’ombre de Project Ego peut-il être définitivement mis à la poubelle ?

¡ Viva la Revolución !Comme on pouvait s’y attendre, Peter Molyneux et ses équipes n’ont pas révolutionné la recette de Fable. La seule révolution présente dans Fable III est celle que vous, en tant que prince ou princesse, devez mener contre votre frère Logan. Celui-ci dirige de manière tyrannique le territoire d’Albion depuis la mort de votre père, le héros de Fable II. Contrairement au précédent opus, vous ne commencez pas l’aventure dans la misère de la rue puisque votre majordome se chargera de vous réveiller pour que vous vous extirpiez de vos draps de soie. Dur, dur la vie d’un héros ! Une vie tranquille qui va être rapidement bouleversée quand vous vous opposerez à votre frère lequel va vous placer face à un cruel dilemme. Vous devrez donc fuir le château de Bowerstone accompagné de quelques comparses avec lesquels vous commencerez à fermenter une révolution.



Pour ce faire, vous allez parcourir les quatre coins d’Albion et même le nouveau continent : Aurora où vous devrez convaincre quelques personnes haut placées de vous rejoindre. Bien entendu, celles-ci vous demanderont d’accomplir quelques tâches pour leur prouver que vous êtes bien le successeur de votre père, le héros que tout Albion attendait pour le libérer du joug du tyran. Une fois les tâches demandées réalisées, vous devrez faire une promesse à ces personnes que vous devrez tenir (ou pas) une fois monté sur le trône. Dans sa première partie, Fable III est très similaire au précédent opus. Vous ne serez guère surpris par le déroulement de l’aventure qui est assez identique même si les environnements ont légèrement changé du fait des cinquante années qui séparent les deux épisodes. Des environnements qui sont plus « crades », plus « industrialisés », le tout pour un rendu plus mature à des années lumière du charme féérique des deux premiers opus. Toutefois, il ne faut pas ôter de l’esprit que ce rendu grisâtre est également une des conséquences de la gestion sévère de votre frère. A vous d’éclaircir Albion avec votre bonté et vos actions qui vont droit dans le cœur des gens. Malgré tout, les environnements resteront, dans l’ensemble, moins enchanteurs et paradisiaques.

Au rayon des nouveautés, on accueillera avec joie la nouvelle interface qui prend la forme d’un sanctuaire que vous accéderez d’une simple pression de la touche pause. Dans ce fameux sanctuaire vous attend votre fidèle majordome dans une salle ronde où vous trouverez au milieu la carte d’Albion d’où vous pourrez gérer toutes vos affaires courantes (famille, immobilier etc.) mais aussi vous rendre dans les villes via un système de déplacement rapide. Les quêtes seront également accessibles et activables via cette carte. Mais ce n’est pas tout, quelques petites pièces sont également accessibles par le biais de ce sanctuaire. Dans celles-ci, vous pourrez gérer vos armes et votre magie mais aussi vos finances, votre garde-robe et la partie Xbox Live. Bref, une excellente idée très immersive même si l’on regrettera parfois de ne pas pouvoir accéder à tout ceci via un menu plus accessible (notamment pour la sauvegarde).

Autre point : la présence plus importante des dialogues (nous en profitons pour souligner la bonne qualité de la version française tout en regrettant de ne pas bénéficier du casting de malade de la V.O.) et notamment avec la voix du héros. Contrairement aux premiers épisodes, vous n’aurez plus à faire uniquement le guignol pour communiquer avec les habitants. Si ces actions sont toujours présentes, elles sont moins envahissantes dans la campagne grâce à une meilleure écriture qui entraîne de nombreux dialogues tout au long du jeu. Meilleure écriture par rapport au second opus ne signifie pas toutefois que Fable III est parfait à ce niveau là. En effet, certains trouveront que les scènes clés sont un peu trop précipitées notamment au début de l’aventure où tout s’enchaîne un peu trop rapidement.

Quelle révolution déjà ?

Quant aux combats, le résultat est mi-figue, mi-raisin : toujours par rapport à Fable II, le nouvel opus est plus « difficile » dans le sens où l’on peut mourir plus facilement et les ennemis sont plus coriaces et surtout plus nombreux mais n’espérez pas suer à l’approche d’un combat puisqu’il est relativement assez simple de terminer Fable III sans mourir une seule fois (il y a d’ailleurs un succès allant dans ce sens à débloquer). Tout cela à cause de l’absence de points de mana qui fait qu’on peut réaliser nos invocations autant de fois que nécessaire. Sachant qu’il est désormais possible de combiner deux sorts, autant dire que certains mélanges peuvent être particulièrement dévastateurs et ne laisser aucune chance à vos adversaires. On en profite pour relever un défaut inhérent à Fable : la faiblesse de la variété de l’équipement que ce soit au niveau des armes ou des objets en général. La fameuse fonctionnalité comme quoi une arme pouvait être visuellement personnalisée selon nos actions est sympathique mais ne vous attendez pas pour autant à quelque chose de très poussé.

La progression de votre personnage est symbolisée par les Sceaux de Guilde que vous récolterez en réalisant des quêtes, pendant les combats et même en interagissant avec la populace. Pour les utiliser, vous devrez vous rendre sur la « Route du Pouvoir » où vous retrouverez l’inévitable Thérésa. Ici, vous pourrez, selon votre progression dans l’aventure, ouvrir des coffres vous débloquant de nouveaux pouvoirs, ou de nouvelles aptitudes moins importantes comme les expressions. C’est également sur cette route que vous ferez progresser votre héros au combat.

[Spoilers concernant la deuxième partie de l’aventure]

Cette fameuse deuxième partie commence donc une fois que vous aurez destitué votre frère Logan du trône d’Albion avec l’aide de vos alliés. C’est à partir de ce moment que les choses « sérieuses » vont réellement débuter. En effet, votre frère vous explique que si sa gestion du Royaume a été aussi sévère, c’est parce qu’un grand danger plane sur Albion. Une menace tellement importante que vous devez vous y préparer au plus vite étant donné qu’il ne vous reste qu’une seule année avant que celle-ci ne se décide à envahir vos terres. Vous serez ainsi confrontés à une série de dilemmes : tenir vos promesses et prendre des décisions allant dans le sens de ce qu’attend votre peuple quitte à vider la trésorerie du Royaume ou au contraire, renier les promesses que vous avez faites tout au long de l’aventure dans le but de préparer au mieux votre pays à l’attaque en remplissant les caisses. Devenir un souverain populaire quitte à affaiblir votre Royaume, ce qui aura pour effet de décimer presque toute la population d’Albion ou devenir comme votre frère en prenant des mesures impopulaires mais qui sauveront, à court terme, les habitants de votre pays. « Un grand pouvoir implique des grandes responsabilités » comme dirait une certaine personne.



Une seconde partie vraiment intéressante puisque c’est vous directement qui allez transformer le visage d’Albion en le rendant plus joyeux ou plus sombre encore. Ce qui diffère du second Fable où les conséquences des choix que vous aviez effectué apparaîtront comme par magie après la grosse ellipse à la moitié de l’aventure. Malheureusement, et on le dit un peu trop souvent avec Fable en général, nous en attendions beaucoup plus…En tant que dirigeant, vous devrez prendre des décisions qui concernent l’avenir d’Albion et ce, à quelques reprises seulement. On aurait aimé que ce système soit plus développé avec la possibilité de régler des litiges entre villageois. Plus de décisions de justice à rendre en somme. Car les 365 jours qui séparent votre sacre de l’invasion n’en sont pas vraiment. En effet, entre chaque décision de justice, nous sommes confrontés à des ellipses – inexpliquées – parfois très importantes, ce qui raccourcit ainsi la durée de vie de cette seconde partie pourtant très agréable.

[Fin des spoilers]

Nombre d’entre vous ont sans doute été déçus de l’apport – plus qu’anecdotique – de la coopération dans Fable II. Soyez rassurés, Lionhead a largement revu sa copie à ce propos. Ce qui nous permet donc de bénéficier d’un mode multijoueur digne de ce nom avec une caméra propre à chaque personnage (sur le Xbox Live du moins étant donné que ce n’est pas le cas en local), la possibilité de faire évoluer son propre personnage même dans la partie d’un ami avec l’or, les objets, l’expérience etc. qu’on conserve même après avoir quitté la partie. Toutefois, les deux compères devront évoluer dans la même zone et quitteront la zone concernée ensemble, ce qui semble assez logique. Pas de lag à signaler au passage. Un mode sympathique pour ceux qui aiment partager leurs expériences respectives d’Albion.

A l’instar de ce qu’est Assassin’s Creed II par rapport au premier, Fable III n’évolue guère sur la forme par rapport à son prédécesseur mais certains défauts ont été corrigés, rendant l’aventure plus agréable notamment niveau narration. Ceux qui ont apprécié la seconde aventure seront bien évidemment ravis par cette troisième. Malgré tout, nous sentons que la franchise commence à tourner un peu en rond et qu’il serait peut être temps pour Peter Molyneux et ses équipes de changer la recette pour mieux nous surprendre et nous proposer enfin un Fable visuellement digne de ce nom tant l'excellente direction artistique a de plus en plus de mal à sauver les meubles.

+

  • La seconde partie en tant que roi/reine
  • La replay value
  • La musique comme toujours
  • Un mode coopératif digne de ce nom
  • Le Sanctuaire

-

    • Un équipement très léger
    • Une recette qui commence à tourner en rond
    • Peu d’innovations au final
    • Les animations datées
    • Un univers moins féérique
    • Les graphismes
    • Des soucis techniques (chutes de frame-rate et du ghosting)