Jeux

FIFA 10

Sport | Edité par Electronic Arts | Développé par EA Canada

8/10
360 : 01 octobre 2009
18.11.2009 à 03h04 par - Rédacteur en Chef |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : FIFA 10 sur Xbox 360

C'est la même chose tous les ans, ou presque. Seulement voilà, les années passent et il est de plus en plus compliqué de comparer les titres de Konami et d’EA Sports tant les divergences entre les deux simulations supposées de football se font de plus en plus grandes, chacune présentant plus ou moins d’avantages comparée à sa rivale. Terminé les éternelles comparaisons qui ne veulent pas dire grand-chose, Fifa 10 se retrouve face à lui-même et c'est parfois bien plus difficile qu'il n'y paraît de tenir la dragée haute.


Joue Online comme Kevin Keegan

Certainement à son apogée l’an dernier, c’est forcément le mode en ligne qui nous a attiré d’entrée de jeu. Fort de pousser l’expérience à son paroxysme, Electronic Arts a donc logiquement repris les basiques de son édition passée tout en y ajoutant quelques détails permettant un confort de jeu encore plus proche de la perfection. Les joueurs de la dernière édition s’y retrouveront donc sans mal, et les menus simplifiés au possible permettront aux autres de rapidement rentrer dans le bain. Nous retrouvons donc un mode face à face, un lobby pour lancer des parties depuis des salles communautaires et surtout le fameux dix contre dix qui avait créé l’évènement – et pas qu’un peu – l’an dernier. Pour les néophytes, il est important de revenir sur ce mode de jeu qui, encore une fois, se révèle jouissif pour tous ceux qui rêvent secrètement d’une telle option depuis Fifa 95.

Vous entrez donc dans une mini-salle divisée en trois parties distinctes. La première est une zone neutre qui accueille les joueurs qui n’arrivent pas à faire le choix entre les deux autres zones. Et vous l’aurez compris, les camps restant représentent deux clubs choisis au préalable par deux « capitaines » et pour lesquels il vous faudra défendre les couleurs. Pour les supporters inconditionnels d’équipes lambdas, il ne faudra toutefois pas vous attendre à des derbys Lorient – Rennes ou Nice – Monaco, puisque la majorité des équipes choisies par les capitaines font partie des grosses cylindrées européennes. Et si vous choisissez d’être capitaine, évitez de sélectionner une petite équipe de Ligue 1 citée précédemment où vous risquez d’attendre des coéquipiers potentiels pendant des siècles. Il y en a qui ont essayé… Une fois chaque camp défini il ne vous reste plus qu’à choisir le poste à occuper. Une épreuve de rapidité qui verra le tiers du lobby quitter la partie en voyant que les postes de milieux et d’attaquants ont déjà été choisis. Il sera donc très rare d’avoir réellement dix joueurs face à dix autres lors de ces parties à moins de trouver 19 potes qui possèdent le jeu. Un mal pour un bien qui évitera de voir les équipes dotées de défenseurs atteint par la folie des grandeurs qui se retrouvent dans la surface adverse à chaque montée de balle. Dans ces cas là on ne parle même plus de boulevards mais bien de voies pour TGV. Car oui, en incarnant Dimitar Berbatov, l’avant-centre de Manchester United, il m’est souvent arrivé de me retrouver en position de milieu défensif tant les autres joueurs allaient vers l’avant. Les Michael Carrick et autres Fletcher y sont même allés de leur but en bon renard des surfaces. Si quelques uns n’y trouveront pas leur compte, certains y verront des parties diablement funs et originales qui s’écartent des préceptes essentiels du football, à savoir stratégie et organisation.



Pour le reste, pas grand-chose à signaler si ce n’est des points positifs. Les temps de chargement paraissent une nouvelle fois raccourcis par rapport à l’an dernier et vous aurez à peine le temps de placer un but dans l’arène avant que les parties ne se lancent. Autre point très agréable : les clubs choisis par les joueurs sont bien plus diversifiés que l’an passé puisque un rééquilibre des équipes à été effectué en profondeur par les développeurs d’EA Sports. Fini les matchs Barcelone – Barcelone, certains n’hésitent plus à prendre des équipes comme Manchester City, Tottenham, la Juventus, Lyon ou même le Rapid de Vienne – oui, oui ! -. Et ceux qui ont fait leurs dents pendant plusieurs heures sur le titre n’hésiteront pas non plus à aller donner des leçons au Real Madrid avec le PSG. Ce changement de mentalité on le doit également à quelques succès bien trouvés comme l’emporter face à une équipe plus forte que soi, ou jouer cinq matchs à la suite avec cinq équipes différentes. Pour les malins qui auraient des envies de quitter le match de manière précipitée, le jeu leur colle un taux de déconnexion bien mis en avant – attention donc à ceux dont le taux est supérieur à 10% -, et une défaite par forfait. De quoi calmer quelques pulsions anti-fairplay. Le lag fait également son retour mais est tout de même de moins en moins présent année après année, grâce à des performances de lignes haut débit toujours plus grandes. Toutefois, lorsque cela arrive, ce bon vieux temps de latence fait son apparition et les matchs deviennent à la limite de l’injouable.

Fais ta carrière comme Eric Carrière et crée ton pro comme Pascal Praud

Le mode en ligne étant d’une qualité indéniable et le mode "Deviens Pro" ayant eu les faveurs de la communication d’Electronic Arts l’an passé, il fallait s’attendre à voir le mode "Carrière" mis en avant pour cette édition 2010. Loin des options minimalistes de l’an dernier, les développeurs ont réalisé un énorme travail afin de faire de ce mode un nouvel indispensable pour tous les amoureux du ballon rond. Vous prendrez donc le contrôle d’une équipe existante, à laquelle on vous laissera la possibilité d’y ajouter votre Pro Virtuel et votre seul et unique but consistera à conserver vos fesses sur le fauteuil d’entraineur le plus longtemps possible. Si le principe s’avère à première vue très classique et très proche d’un Football Manager ou d’un LFP Manager, il n’en est rien. Contrairement à ses deux titres, vous n’aurez pas accès à des milliers de tableaux, de stats, vous ne recevrez pas non plus 15 mails après chacun de vos transferts ou de vos matchs, puisque paradoxalement le tout est simplifié à l’extrême. Mais l’essentiel est là : composition d’équipe, tactiques, transferts, gestion du centre d’entraînement, agrandissement du stade, tout y est pour que le joueur se lance enfin dans ce mode délaissé l’an passé.



Pour expliquer plus en détails les subtilités de ce mode, rien de mieux que de vous faire part de mon expérience personnelle. Je me lance donc avec Yeovil Town, club de Coca Cola League 1 – l’équivalent de notre National et donc de la division 3 – d’une petite ville anglaise située au milieu de nulle part au sud de la Grande-Bretagne. J’y ajoute sans hésiter mon Virtual Pro tout fraichement créé et c’est parti. Me voici entraineur de réputation une demi-étoile dans un club d’une étoile, et les objectifs de mon comité directeur sont clairs : éviter la zone de relégation à tout prix et passer au moins un tour de FA Cup. Avis aux petits malins qui choisissent Manchester United, Chelsea, le Real ou Barcelone comme équipe de départ, vous risquez fort de vous faire licencier très rapidement puisque c’est bien connu, les grands clubs n’aiment que les entraineurs qui ont une forte réputation. N’espérez donc pas devenir le remplaçant idéal de Sir Alex Ferguson dès la première année, et ce malgré les victoires. Un système qui pousse donc les joueurs à gravir les échelons les uns après les autres et ainsi connaître une véritable sensation de fierté qui grandira match après match. C’est ce qui s’est produit avec ma petite équipe de Yeovil Town, puisqu’après un début de saison catastrophique, les victoires ont commencé à s’enchainer pour finalement remporter la FA Cup (en éliminant successivement Newcastle, Liverpool, Blackburn, Portsmouth et Aston Villa) et terminer en tête de mon championnat. Comme moi, vous aurez la possibilité d’axer vos priorités sur le développement de votre centre d’entrainement, ou bien de recruter de nouveaux joueurs. Une seconde solution pas toujours évidente compte tenu du budget très serré à gérer pour une équipe comme celle-ci.

Et mon joueur Pro me demandez-vous ! Membre inflexible de votre effectif, vous n’avez aucune crainte sur son éventuel départ vers des équipes d’un plus haut niveau. Même après des résultats pitoyables, il vous restera fidèle. Sa progression a également bien évolué. Pour rappel, Fifa 09 proposait un système classique de type RPG, où chaque objectif de match rempli vous donnait un certain nombre de points d’expérience pour améliorer votre Pro. Vous vous retrouviez assez facilement avec une machine de guerre en l’espace de quelques saisons, de quoi tuer tout intérêt de suivre son parcours ensuite. Fifa 10 lui propose un système d’"exploits" qui vous demandera beaucoup plus de temps afin de voir votre joueur obtenir la note ultime. Si les premiers pas du Pro permettront sans aucun doute de débloquer les premiers exploits, certains seront bien plus coriaces et longs à acquérir. Ainsi, marquer un but vous permettra d’acquérir un point de finition, marquer de la tête augmentera votre capacité à utiliser votre jeu… de tête. Marquer 100 buts, être 25 fois homme du match ne seront pas forcément compliqués en revanche mais mettront votre endurance à l’épreuve. Pour terminer les exploits du type : marquer 25 buts avec son mauvais pied ou marquer d’une reprise de volée en dehors de la surface rendront fous même les plus patients d’entre vous. On prend néanmoins beaucoup plus de soins à diriger notre Pro, quitte à se fixer des objectifs d’avant-match en prenant en compte ces exploits – visibles à tout moment dans les menus -. Pour exemple, après une cinquantaine de match, votre gagner passera d’une note de 55 à 70 mais ne gagnera que 6 ou 7 points sur les 50 matchs suivants, et ainsi de suite.



Dribble bien comme Jean Pierre Papin

On ne peut pas terminer ce tour d’horizon sans évoquer l’aspect essentiel du titre : le gameplay. Pour les habitués de la version 09, autant vous dire qu’il vous faudra à nouveau plusieurs minutes, voire plusieurs heures de jeu pour retrouver de bonnes sensations. Ce temps d’adaptation très gênant pour ceux qui se lancent directement sur des matchs online – comme j’ai pu le faire – se dissipera toutefois après plusieurs sessions de jeu. Une fois cette période passée, vous vous sentirez à nouveau comme un poisson dans l’eau à contrôler avec énormément de simplicité vos joueurs. Seules les frappes vous demanderont un temps d’adaptation supplémentaire, surtout si vous aviez lâché la précédente édition il y a de ça plusieurs mois. D’une mollesse à en faire palir le premier but de Gignac contre les Féroé, il vous faudra plusieurs séances dans l’arène pour parvenir à faire parler la poudre tel un Wayne Rooney enragé – et c’est un pléonasme-.

Les séquences de dribbles ont fortement évoluées en revanche. Les défenseurs ont bien plus souvent l’avantage qu’auparavant et en général les luttes épaule contre épaule tourneront à l’avantage de ce dernier 9 fois sur 10. Après tout dépend ensuite des statistiques de chacun évidemment, Nicolas Anelka face à Hilton aura bien plus de chance de remporter le duel que Valbuena face à Terry. A ce sujet, il est bien plus évident de cerner le domaine de prédilection de chaque joueur. Par exemple Mevlut Erding posera beaucoup de problèmes aux défenses balle au pied, tandis que Guillaume Hoarau remportera quant à lui plutôt des duels aériens. On sent qu’une réelle application a été apporté aux statistiques et cela donne un côté encore plus réaliste à l’ensemble.

Mais terminons ce tour d’horizon par quelques détails qui fâchent. Si les acteurs du football ont tendance à régulièrement critiquer les arbitres, sachez que vous allez également apprendre à vous déchainer ouvertement sur les hommes en noir. Des fautes inexistantes, des touches ultra litigieuses, des hors-jeu passifs sifflés, sans oublier sa tendance à se placer un match sur deux sur les trajectoires de passe, il faudra énormément de sang-froid pour ne pas crier au scandale lorsqu’une défaite pourra facilement être mis sur le dos de notre bon vieux Robert Wurtz – ou Pierluigi Colina pour les plus jeunes -. Autre point dérangeant, l’absence d’un ballon orange lors des parties enneigées. Pour peu que vous jouiez contre une équipe évoluant en blanc, vous pouvez d’ores et déjà prévoir un rendez-vous chez l’ophtalmologiste. Et pour terminer ce chipotage, le détail ultime : un joueur remplaçant qui porte un brassard de capitaine avant même d’être entré en jeu. Une véritable hérésie pour socios, tifosis, hooligans et amateurs de bon football.

Si l'an passé on parlait déjà de perfection, il est évident que cette édition 2010 de Fifa poursuit la ligne toute tracée par son prédécesseur. Tout amoureux du ballon rond se doit de posséder cette nouvelle perle des studios d'EA Sports à condition toutefois d'avoir fait l'impasse sur la version 09. On retiendra le mode Manager ultra addictif, un mode online au top niveau, une évolution du Virtual Pro diablement bien pensée, et malgré tout un regret de ne pas en avoir eu encore plus, toujours plus. Ce petit plus qui permettrait enfin à Fifa de s'adjuger le titre de simulation de football ultime.

+

  • Le mode manager addictif
  • Des animations époustoufflantes
  • Un gameplay toujours aussi fin
  • Les "exploits" du Virtual Pro

-

    • Les arbitres
    • Les graphismes qui commencent à dater
    • Quelques incohérences qui feront tiquer les fans de foot pur et dur