09.03.2012 à 17h16 par - Rédacteur |Source : Rédaction

Happy Action Theater

Kinect tente un peu de toucher à tout, Double Fine aussi. Après un coup d'essai fort convaincant en la personne d'Elmo et des joyeux lurons de 5, Rue Sésame, le studio de Tim Schaffer revient vers le périphérique de la Xbox 360. Mais cette fois-ci, c'est du côté du Xbox Live Arcade que débarque Happy Action Theater et le slogan "la manette c'est vous" n'aura jamais sonné aussi juste. A vrai dire, le joueur est un peu tout dans cette production, aussi rafraichissante qu'elle peut être parfois déconcertante.

Happy six friends

Ce n’est pas la première fois qu’un jeu Kinect nous invite à monter sur les planches pour raconter une histoire. Classique à la Yoostar, loufoque comme The Gunstringer, l’expérience est à chaque fois propice à de bons moments de franche rigolade. Double Fine se lance à son tour sur ce créneau et du coup, prestige du nom oblige, on espère se voir offrir quelque chose d’original contre les quelques 800 MS Points demandés. La première surprise arrive rapidement. Happy Action Theater s’ouvre sur ce qui semble être notre salon, avant que celui-ci ne commence à se remplir de ballons… Que faire ? Comment gagner la partie se dit-on ? Et bien c’est tout simple : on fait ce qu’on veut. Pas de règle, pas de but, c’est ce qui caractérise Happy Action Theater. Alors on finit bien par tomber sur un écran d’accueil pour faire son choix parmi les dix-huit activité proposées mais c’est tout. Le parti-pris voué à simplifier au maximum le gameplay est quelque peu étonnant de prime abord, on peine à savoir quoi faire, on se demande même si l’on a à faire à un jeu au sens propre. La réponse se trouve au fond de chaque joueur. Jouer à Happy Action Theater demande un grand sens de l’imagination mais heureusement Double Fine vous aide un peu avec une série d’environnements divers et variés.



Faire éclater des ballons dans son salon pour le seul plaisir de courir dans tous les sens peut s’échanger contre une bataille de boules de neige ou un environnement coloré et psychédélique dans lequel bouger son corps fera apparaitre à l’écran quelques jolis effets. Happy Action Theater s’essaye à tout, quitte à nous transformer en planche pour un casse-briques grandeur nature ou en papillon dans un Space Invaders-like plutôt amusant. Et c’est évidemment à plusieurs que l’expérience se montre intéressante. Jusqu’à six personnes peuvent partager la scène pour détruire une ville comme Godzilla, pour improviser une survie désespérée face à cette coulée de lave qui envahit l’écran. C’est là que se situe l’une des forces de Happy Action Theater, offrant une reconnaissance très convaincante et autorisant chaque personne à entrer et sortir du cadre de jeu sans temps mort, sans que la machine s’emballe. De même, on apprécie que Double Fine n’ait pas laissé aux portes de la reconnaissance les plus petits d’entre nous ; on sait à quel point les enfants de trois ans ont du mal à rester en place et même lorsqu’ils vont plaquer leur joue contre le téléviseur, Kinect ne flanche pas sur la reconnaissance de mouvements (mais peut cependant peiner à transposer l’image du joueur à l’écran s’il est trop prêt).

Last Action Hero

Happy Action Theater est un titre familial qui amusera les enfants, ou à partager entre copains, voire même à expérimenter seul (mais dans un grand moment de solitude). Les dix-huit activités sont finalement assez vite découvertes, aidées en cela par le roulement mis en place dans le titre : chaque activité dure trois minutes avant de laisser sa place à la suivante (il est même possible de zapper plus rapidement avec sa manette). C’est court sur une activité amusante… Mais dans Happy Action Theater, toutes ne se valent pas et du coup la durée de vie sera toute relative. Si jouer à faire la statue et laisser les pigeons faire leurs besoins sur le coin de notre joue peut être amusant, jouer à déformer un flanby peut rendre ces trois minutes de jeu bien longues. Happy Action Theater est comme ça. Sa légitimité en tant que jeu ne dépend que de l’intérêt que le jouer lui porte et surtout la capacité de ce dernier à oser, à improviser.



Techniquement, le titre de Double Fine s’en sort plutôt bien. Les décors qui viennent enrober notre chambre ou notre salon réussissent bien leur intégration en s’adaptant à la configuration de la pièce : pas besoin de virer la table basse ou de pousser le canapé. Au contraire, ils peuvent servir l’activité. En contre-partie, s’il n’est pas trop gourmand en espace sur la largeur, Happy Action Theater utilise une grande profondeur de champ. En faisant tomber la nuit sur le terrain de jeu pour un feu d’artifices improvisé, en nous plongeant sous l’eau pour jouer au poisson (ou se prendre pour l’appât), Happy Action Theater propose une réalité augmentée satisfaisante pour un jeu Xbox Live Arcade. Du côté de la bande-son le titre de Double Fine soigne ses accords avec des musiques très à propos pour chaque activité, de la symphonie festive au morceau façon oldie 8bit.

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