Saints Row 2
GTA, c’est un univers très riche, qui fourmille de petits détails, une ambiance toujours très travaillée façon film de gansters. La série distille des références à tout bout de champ et, finalement, une certaine morale parfois masquée sous une surenchère de provocation. Pour s’imposer face à ce genre de bestiau, il faut être fort… Ou complètement déjanté. Volition a choisi cette dernière option. Pour le plus grand plaisir des grands et… Et c’est tout, puisque la classification de Saints Row risque fort d’être salée.
Le morphing de la mort
Première étape de la présentation à laquelle nous avons religieusement assisté à Leipzig : la création du personnage. Autant le dire tout de suite, c’est un des gros points forts du jeu. C’est simple, rarement une création de personnage n’aura été aussi complète. On peut absolument tout faire, des personnages les plus smarts aux plus bariolés. A ce titre, l’avatar créé par les deux présentateurs était assez représentatif. Un type, anorexique, le teint brun, avec des dreads rousses en forme de couettes, un nez énorme et plat, des yeux enfoncés dans le crâne et distant d’un bon kilomètre, un maquillage rose de type indien apache, un air de détraqué et… une voix de femme ! Autant dire un charisme à rendre jaloux tous les Niko Bellic de la terre. L’ensemble des possibilités de l’éditeur impressionne : des dizaines de modifications physiques, des maquillages, des expressions faciales, des démarches. La personnalisation est juste mille fois plus aboutie que dans Saints Row 1. Rien que pour ça, on pourrait y passer des heures. Et pour le reste ?
100% fun, 0% cerveau
Les graphismes de Saints Row 2, banals, passent du moyen au moche, à tel point qu’on voit clairement que l’accent n’a pas été mis sur la technique. C’est honnête, mais loin des standards affichés par les autres jeux actuels. Toutefois, la taille de la ville est comparable à celle de Liberty City dans GTA IV. C’était le minimum.
Côté gameplay, Saints Row 2 affiche un meilleur visage. A l’image de l’étape de personnalisation de son avatar, on ressent bien la tendance du jeu à partir dans tous les sens, mais avec un vrai fond. Les combats rivalisent sans peine avec ceux de GTA IV, que ce soit en ergonomie ou en dynamisme. Ca castagne sévère. Au point de se trouver face à des situations étranges, comme ce moment où on peut prendre un policier, le balancer dans le vide et voir s’afficher un score récompensant ce « jeter de poulet » réussi. A vrai dire, même si l’on est clairement dans un registre humoristique, on en vient à se poser des questions sur l’utilité d’une violence aussi marquée, juste pour faire rire. Face au réalisme exacerbé du nouveau GTA IV, Saints Row 2 a choisi de plonger tête la première dans le domaine du pastiche, de la rigolade et du délire, celui-là même qu’occupait auparavant son concurrent.
Au niveau du contenu, on nous promet des montagnes d’armes ou de moyens de transports : voitures, motos, tanks, bateaux, hélicos, vélos, trottinettes, tricycles, et pourquoi pas poussettes. C’est sur cette grosse diversité que mise Saints Row 2, sans se préoccuper de la cohérence de l’ensemble. Le mode multijoueur, lui, met en avant la possibilité de jouer en coopération. Le mode ne nous a pas été montré, mais clairement, ce genre d’option s’accorde parfaitement avec l’esprit du titre, et pourrait décupler son intérêt.