Ce soir chez Boris c’est soirée retro…

Pour qui a vécu cette époque, Space Invaders aura très probablement laissé quelques souvenirs. Le concept d’époque était simplissime au possible. Un vaisseau était situé en bas de l’écran, une horde d’envahisseurs de l’espace (Space Invaders pour ceux qui ne suivent pas) bougent de gauche à droite en descendant au fur et à mesure. Au joueur alors de les détruire avant qu’ils n’arrivent au bas de l’écran. Evidement ce serait relativement simple si ces E.T. ne se défendaient pas de quelques rafales lasers bien placées. Graphismes minimalistes, bruitages archaïques et collisions douteuses n’empêchaient pas ce concept accrocheur d’attirer des hordes de joueurs avides d’en découdre. Aujourd’hui, même si le concept a heureusement légèrement évolué, il n’en reste pas moins fidèle à ses origines. C’est ainsi que ce remake propose désormais un gameplay particulièrement hardcore.

En effet, outre une difficulté assez ahurissante, c’est surtout le système de scoring, d’obtention des armes spéciales et d’activation des frénésies qui font de ce jeu un chef d’œuvre de complexité. En effet désormais il faudra non seulement éliminer les ennemis en esquivant leurs tirs, mais aussi tenter tant bien que mal d’optimiser l’ordre dans lequel on va les tuer. Ainsi, pour obtenir une arme spéciale, il faudra impérativement tuer quatre ennemis de la même couleur à la suite. Chacune des couleurs donnant le droit à une arme différente. Il faudra alors selon les situations privilégier telle ou telle couleur. Pour activer la frénésie il faudra ainsi détruire quatre envahisseurs de la même couleur, puis quatre autres d’une autre couleur. Cela fera apparaître une soucoupe volante spéciale à abattre qui emmènera les joueurs dans une sorte de mini-jeu. Si le mini-jeu est remporter, c’est partie pour une frénésie en temps limitée ou les armes spéciales seront infinies et où le score s’envolera. Bien sur tout cela serait trop simple si il ne fallait aussi tenter pour maximiser son score de détruire les ennemis par lignes ou par rangées complètes. De plus tout cela doit être fait en faisant attention à son multiplicateur de score qui, pour être maintenu à flots et boosté, impose aux joueurs d’enchaîner rapidement les tirs réussis. Il reste encore d’autres spécificités comme l’attaque Nagoya, ou le système obscur de breaks, ou encore la possibilité d’avoir une roulette bonus pouvait apporter des vies supplémentaires des points ou un vaisseau double (par exemple). Si tout cela parait déjà assez peu évident à intégrer. Imaginez la même chose en mode coopération (jusqu’à 4), ou les joueurs devront en plus se mettre d’accord (surtout que les vies sont partagées dans ce mode).

Pillule magique virtuelle ?

Space Invaders Extreme est donc un jeu réservé avant tout aux gamers pure souche n’ayant pas peur de la difficulté. Heureusement, il pourra leur plaire non seulement par son gameplay complexe mais aussi par son habillage particulièrement atypique. Ainsi donc le jeu semble avoir été créé par des développeurs sous LSD. La musique techno/trans remixant les airs originaux dévoilent déjà une impression de trip vidéo-ludique. Mais que penser des envahisseurs pixélisés qui ne sont volontairement que les spirites d’époque, mais rendus dans une HD impeccable. Mais ce trip nostalgique d’ode au pixel transparaît jusque dans les boss, composés de sprites géants. Space Invaders Extreme semble avoir été conçu pratiquement comme une œuvre d’art immortalisant le jeu d’antan dans une version au goût du jour gardant une saveur d’autrefois. Rarement une alliance entre un oldies et un jeu nouvelle génération n’aura été aussi bien retranscrite. Mais au-delà de cela, même les bruitages font de cette œuvre une œuvre à part. Un peu comme REZ, le bruit des tirs sur les ennemis en cadence semblent composer une seconde mélodie qui se superpose à la musique déjà en place et donnent un rythme fou au gameplay.

Bien sur, même un bon concept bien réalisé serait un soufflé dégonflé si le contenu n’était pas présent. A ce sujet, Space Invaders Zxtreme est relativement complet pour qui saura le dompter. En effet, il ne semble au premier abord proposer que 5 niveaux assez courts, mais il faut savoir qu’a la manière d’un Outrun, le jeu propose des embranchements. Chacun donnant accès à une version bien plus dure (c’est possible ? Oo) des niveaux de base. Ajouté à cela des modes coopératifs (local ou live) et versus augmentant la durée de vie malgré un certain lag, la durée de vie du titre est plus que correcte. Mais c’est surtout la marge de progression dans le scoring qui tiendra le joueur en haleine. Dommage simplement que le tutoriel du jeu est une véritable honte de localisation. Imaginez que toutes les règles du jeu aient été passées dans un traducteur internet, et vous obtiendrez ce qui ressemble à du petit nègre. C’est exactement ce que Taito nous propose ici. A lire absolument une fois dans sa vie pour voir a quel point c’est un massacre. C’est ‘autant plus dommage que le jeu est complexe et aurait justement mérité beaucoup d’attention de ce coté là.