Dossier

15.03.2023 à 17h00 par

Dossier – Resident Evil (Partie 2) : Entre coup d’éclat et déception

Pour le meilleur et pour le pire

Resident Evil 4 : Le grand changement (2005)

Tout comme l’épisode 0 sorti quelques années plus tôt, c’est sur Nintendo Gamecube que Capcom décide de développer et de sortir son nouveau bébé : Resident Evil 4. Un quatrième épisode qui tranche (à la tronçonneuse) radicalement dans la proposition originale et qui sort considérablement des sentiers empruntés par les épisodes originaux. Un pari osé et assez fou pour Shinji Mikami qui signe sa dernière participation pour un jeu de la saga et qui clôt son parcours avec un chef d’œuvre, tout simplement.

Pour ce nouvel épisode, on retrouve Leon S. Kennedy que l’on n’avait plus rencontré depuis le second épisode et les évènements de Raccoon City. On quitte d’ailleurs cette ville et les évènements qui s’y sont déroulés (Au revoir Umbrella) pour se rendre en Europe, et plus précisément en Espagne. Notre héros s’y trouve pour y accomplir une mission d’envergure : sauver la fille du président des Etats-Unis. Son parcours débute directement aux abords d’une forêt brumeuse qui cache un village rustique peu accueillant. La première scène va d’ailleurs directement nous plonger dans l’ambiance puisque, très rapidement, les villageois vont tenter d’éliminer Leon. Vont s’ensuivre des évènements aussi sombres que terrifiants : inoculation du parasite « Las Plagas », découverte de la secte « Les illuminés (Los Illuminados) », créatures géantes sorties des enfers (et d’un lac),… L’histoire se découpe en trois actes bien distincts qui nous emmènent respectivement dans le village, dans le château de Salazar ou sur une ile où l’horreur laisse place à l’action, trois lieux qui ont un point commun : leur ambiance étouffante et anxiogène.

Mais là où Resident Evil 4 change surtout la donne, c’est au niveau du gameplay. La caméra fixe disparait en même temps que la vue isométrique employée dans les jeux précédents. Elle se place désormais au-dessus de l’épaule de notre héros (TPS), ce qui change considérablement l’approche du jeu et son fonctionnement. Le titre emploie désormais un réel moteur en 3D, et plus des images fixes, ce qui offre une perspective totalement différente, ainsi qu’un système de visée bien plus précis et une localisation des dégâts essentielle. Ces nouveautés poussent logiquement le jeu vers une action plus marquée et plus fluide. On notera d’ailleurs que le passage des portes disparait, ce qui accélère le rythme de l’aventure. À cela, on ajoutera également la présence de certaines QTE (scènes où il faut appuyer sur un bouton dans le bon tempo) ainsi qu’un marchand qui permet au joueur de vendre des collectibles récoltés ou encore d’améliorer son équipement. Bref, vous l’aurez compris, les changements proposés par ce quatrième épisode sont nombreux. Mieux, ils peuvent également profiter d’une technique particulièrement solide et d’un moteur efficace. Le jeu est magnifique pour l’époque et les premières heures de jeux (notamment) dans le village nous embarquent immédiatement dans l’univers morbide dépeint par les développeurs.

Et si le changement opéré par la saga se fait au détriment d’une certaine forme de peur, on ne peut que saluer la prise de risque de Mikami et de Capcom. En effet, la saga avait bel et bien besoin d’un regain d’intérêt auprès des joueurs que les deux derniers épisodes n’avaient pas forcément convaincus. Cette nouvelle perspective, couplée à une destination différente et à des adversaires originaux (les zombies n’existent plus dans Resident Evil 4) crée une ambiance différente mais tout aussi réussie que celle proposée par les trois épisodes originaux. On pourra peut-être pointer du doigt le fait que l’histoire semble s’éloigner doucement de celle qui touche la ville de Raccoon City, ainsi que le fait qu’il n’est possible de ne jouer que Leon, mais ce sont des détails qui n’empêchent pas Resident Evil 4 d’atteindre le statut de jeu culte sur la Nintendo Gamecube. Et si vous n’êtes pas convaincus, la sortie du jeu sur PlayStation 2 quelques mois plus tard, sur Wii et PC en 2007, sur Xbox 360 / PS3 / Wii U, puis sur Xbox One / PS4 et Switch devrait vous permettre de comprendre l’engouement qui entoure ce titre de rupture. Et si vous n’êtes toujours (vraiment) pas convaincu, sachez que le jeu a été de nombreuses fois nommé « Jeu de l’année 2005 ». Le GOTY, tout simplement.

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