Dossier

15.03.2023 à 17h00 par

Dossier – Resident Evil (Partie 2) : Entre coup d’éclat et déception

Pour le meilleur et pour le pire

Resident Evil 6 : L’épisode de la catastrophe (2012)

Après l’excellentissime Resident Evil 4 et un cinquième épisode relativement qualitatif bien qu’en-deçà des attentes et des standards de la saga, Capcom annonce Resident Evil 6, un jeu terriblement ambitieux qui doit réunir une grande partie du casting de la série. Sont présents, pour ce grand retour, Chris Redfield, Leon S. Kennedy, Sherry Birkin (fille de William Birkin, scientifique apparu dans Resident Evil 2), Ada Wong et, d’une certaine manière, un certain Albert Wesker. Une promesse cinq étoiles qui restera à jamais une promesse tant ce sixième épisode a tout de ce que l’on pourrait appeler une catastrophe industrielle.

Et pourtant, tout avait bien commencé. Les premières vidéos et images diffusées montrent Leon dans une université, pistolet et lampe-torche au poing. L’ambiance est sombre, glauque et les premiers ennemis, des zombies, nous renvoient directement aux origines de la saga. On est immédiatement immergé dans cette ambiance et on suit avec une certaine avidité les évènements qui ont lieu en 2013. Le président des Etats-Unis est prêt à avouer la décision prise par son prédécesseur lors de la destruction de Raccoon City, à savoir que l’état a tiré un missile nucléaire sur la petite ville afin que disparaisse le virus-T. Malheureusement, alors qu’il s’apprête à prendre la parole, le virus-C est propagé sur les lieux par une société du nom de Neo-Umbrella (nostalgie, quand tu nous tiens…). C’est sur ce postulat que débute le scénario du jeu qui est divisé en quatre campagnes distinctes : Léon, Chris, Sherry et Ada. La particularité de l’histoire, c’est que les évènements racontés viennent – à la manière de Resident Evil 2 – s’imbriquer les uns dans les autres et se compléter. Sur papier, cela veut dire que le jeu sera terriblement long (mais en réalité il est surtout excessivement répétitif), tout en promettant une belle avancée scénaristique.

Mais ne tournons pas autour du pot, Resident Evil 6 est indéniablement le plus gros échec de la saga et de Capcom. En prenant le parti de l’action à tout prix (l’introduction et l’ambiance que l’on y trouve disparait bien vite, malheureusement), l’éditeur et développeur japonais a résolument fait le choix de dénaturer sa saga. L’action est omniprésente et totalement irréaliste, tandis que les scènes s’empilent à une vitesse folle tout en étant grotesques. Les QTE (initiées dans le quatrième épisode) sont ici omniprésentes, tout comme les ralentis et scènes de combats (introduites dans le cinquième). Les situations sont totalement folles et le traitement des personnages particulièrement bâclé. Là où la saga excellait (dans sa cohérence, notamment), Resident Evil 6 balaie tout d’un simple revers de la main pour nous proposer un produit générique qui n’a de Resident Evil que son nom.

Et si le système de jeu est particulièrement mauvais (ces glissades sur le sol, au secours), Resident Evil 6 ne peut pas non plus compter sur son scénario ou ses personnages. Entre le retour de Wesker par le biais de son fils (Seigneur, la grosse ficelle), Sherry Birkin qui sort de nulle part (ou presque), la coéquipière de Leon qui n’a absolument aucun charisme, rien ne fonctionne ! C’est d’ailleurs la première fois qu’un jeu de la saga principale se paie le luxe de proposer une telle expérience, tant sur le fond que sur la forme. D’ailleurs, même si les ventes du jeu s’avèrent franchement bonnes et que la réception critique de la presse est plutôt correcte, c’est du côté des joueurs que la grogne a lieu. De nombreuses personnes mettent en lumière les défauts du titre et le fait qu’il ne s’agit plus que d’un TPS de plus, dans un milieu déjà archi-saturé. Pire, la proposition faite par Capcom n’est pas à la hauteur des ténors du genre (Gears of War est passé par là, notamment) et même si les développeurs japonais ont pensé que c’était judicieux de pomper à gauche ou à droite différentes idées, encore fallait-il parvenir à faire tenir tout cela ensemble et rendre les choses cohérentes et agréables à jouer. Ce qui n’était pas le cas… Bref, vous l’aurez compris, Resident Evil 6 marque (une nouvelle fois) un tournant pour la saga qui devra, à l’avenir, se renouveler. Et devinez quoi ? Capcom y est parvenu, et avec brio, une nouvelle fois.

Resident Evil sur Metacritic, ça donne quoi ?

Même s’il est bon de garder une certaine distance par rapport à Metacritic, le site nous donne tout de même un bon aperçu des notes reçues par des jeux de la part des sites spécialisés et des joueurs. Du coup, pour appuyer les observations réalisées précédemment (et notamment la baisse de qualité de la série à partir du cinquième épisode), nous avons indiqué ci-dessous les moyennes des jeux présentés dans ce dossier.

Resident Evil (PS1) : 91

Resident Evil 2 (PS1) : 89

Resident Evil 3 (PS1) : 91

Resident Evil : Code Veronica (Dreamcast) : 84

Resident Evil 0 (Gamecube) : 83

Resident Evil 4 (Gamecube) : 96

Resident Evil 5 (Xbox 360) : 69

Resident Evil 6 (Xbox 360) : 60

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