Jeux

Ad Infinitum

Walking-Simulator | Edité par Nacon

7/10
One : 14 septembre 2023 Series X/S : 14 septembre 2023
17.09.2023 à 13h49 par

Test : Ad Infinitum sur Xbox Series X|S

Folie et douleur sont au rendez-vous

Ad Infinitum est un jeu curieux dont les bande-annonce donnent l’impression qu’il s’agit d’un jeu d’horreur. L’aventure terminée, il est clair qu’il ne s’agit pas du tout de cela. Le titre développé par Hekate et édité par Nacon est avant un walking simulator qui nous invite dans un monde où la folie côtoie l’horreur. Un retour imparfait dans le passé qui ne devrait pas laisser insensible ceux et celles qui finiront cette histoire.

Tout débute dans un manoir. Notre personnage, dont on ignore absolument tout au départ, se réveille dans sa chambre. Sans aucune explication, ni aucune précision, vous prenez alors les commandes et quittez la pièce. En quelques secondes, vous prenez la mesure des possibilités de gameplay et découvrez les lieux. La maison dans laquelle vous vous trouvez, la vôtre, est tout simplement immense. Durant les premières minutes, on a l’impression d’être perdu et les nombreuses portes fermées ne sont pas forcément là pour nous aider. De plus, on ne prend pas tout de suite la mesure de nos actions : on récupère donc ça et là différents objets (comme des bougies par exemple) qui ne nous semblent d’aucune utilité jusqu’à ce que l’on tombe sur la première des énigmes.

Ad Infinitum 2

Les énigmes, justement, parlons-en. Ces dernières sont peu nombreuses au cours du jeu, mais elles nécessitent toutes un minimum de réflexion et d’observation. Le jeu met sur votre route différents éléments à récupérer, mais également un grand nombre de collectibles, des lettres pour la plupart. Il est important et nécessaire de les lire. D’une part, car elles  permettent de résoudre la plupart des casse-têtes auxquels vous ferez face. D’autre part, elles contribuent de manière indéniable à l’histoire et à son développement. Du coup, si l’idée même de lire et de prendre le temps d’explorer vous rebute, il vaut probablement mieux éviter de jouer à Ad Inifinitum.

En termes de scénario, le jeu propose une expérience singulière qui ressemble, dans son approche, à ce que l’on peut retrouver dans un jeu tel que Layers of Fear. Les dialogues sont peu nombreux, tandis que les intervenants se comptent sur les doigts d’une main. Toutes les informations sont décelées au cœur de l’environnement et il est nécessaire de prendre le temps de découvrir ce qui s’y cache. Ne pas le faire, ce serait passer à côté des différentes thématiques abordées durant votre aventure : la Grande Guerre, les conséquences psychologiques et physiques de cette dernière sur les soldats, les répercussions sur les familles… Chaque thème est important et traité de manière singulière. Seul reproche que l’on peut faire au titre : l’ensemble est dilué dans les lettres, les collectibles, et, comme dans d’autres jeux du genre, il est parfois difficile d’identifier clairement les idées que les développeurs ont voulu nous partager. Ce sentiment, on le ressent tout particulièrement durant les trois phases de jeu où nos actions ont un impact sur la suite de l’aventure, ce qui nous est annoncé directement en entrant dans la zone en question. Là, on doit affronter une créature ou résoudre une énigme mais, à aucun moment, on ne nous donne l’impression de poser un choix. C’est dommage, car ces derniers orientent la fin que l’on peut débloquer parmi les deux qui sont disponibles.

Ad Infinitum 1

Au niveau du gameplay, Ad Infinitum s’avère être un walking simulator des plus classiques. On se déplace et on passe son temps à interagir avec des objets qui sont à notre disposition. Au cours de l’aventure, on débloque l’une ou l’autre possibilité supplémentaire comme la lampe torche (qu’il faut charger en permanence, l’horreur !), un coupe-fil et une hache. Des objets qui peuvent être utilisés pour débloquer différents chemins. À cela, on peut également mentionner le fait que différentes phases de jeu viennent parfois briser la routine ambiante. Le plus souvent, elle prennent la forme de cache-cache ou de poursuite. C’est simple et efficace, sans être révolutionnaire. Heureusement, la durée du vie dépassant à peine les cinq heures de jeu, nous n’avons pas eu le temps de ressentir une forme de lassitude.

Sur le plan purement technique, Ad Infinitum souffle le chaud et le froid. Visuellement, le jeu propose des environnements réussis, notamment en intérieur. La modélisation des personnages et des créatures est plutôt réussie, tandis que les animations s’avèrent convenables. Par contre, une fois dehors, dans les tranchées, le jeu montre ses limites. La visibilité est moindre et les développeurs utilisent souvent une brume pour masquer ce qui se trouve au loin. Au cours de notre partie, nous avons rencontré quelques bugs, mais rien qui puisse nuire réellement à l’expérience de jeu. Enfin, sur le plan sonore, le jeu fait le job. Les musiques sont souvent bien choisies, exceptions faites de certaines qui occupent beaucoup trop l’espace, nuisant à l’immersion.

7/10
Ad Infinitum est un walking simulator intéressant, ne serait-ce que pour les thématiques qu’il aborde. Parler de la Grande Guerre, de ses conséquences sur les soldats, mais aussi sur les familles qui ont vu leurs enfants mourir au combat est un choix qu’il fallait oser faire. Il fallait également trouver les mots et la manière pour le raconter, et de ce côté-là, les développeurs s’en s’ont plutôt bien sortis. Alors oui, on aurait aimé que certaines choses soient plus équivoques, plus évidentes, mais cela n’empêchera pas le joueur attentif et curieux de découvrir l’essentiel de cette histoire qui, au final, vaut la peine d’être découverte. Un OVNI dans le monde du jeu vidéo, assurément, mais un OVNI intelligent, indéniablement.

+

  • Thématiques fortes ;
  • Techniquement réussi ;
  • Enigmes bien pensées ;
  • Durée de vie correcte ;
  • Musiques intéressantes...

-

    • ... mais parfois non pertinentes ;
    • Gameplay limité ;
    • Histoire diluée dans les lettres ;
    • Thématiques manquant de clarté, parfois.