Jeux

Assassin’s Creed Mirage

Action/Aventure | Edité par Ubisoft | Développé par Ubisoft Montreal

8/10
One : 05 octobre 2023 Series X/S : 05 octobre 2023
04.10.2023 à 13h01 par - Rédacteur en Chef

Test : Assassin's Creed Mirage sur Xbox Series X|S

Djinn tonique ?

Il aura donc fallu attendre trois longues années pour mettre la main sur un nouvel épisode de la franchise Assassin's Creed. Un retour qui tisse tout de même quelques liens avec Valhalla puisqu'on y incarne Basim Ibn Ishaq, un assassin rencontré dans l'épisode Viking. L'occasion de découvrir plus en détails la jeunesse de ce personnage attachant, et d'y sentir à nouveau le doux parfum du Moyen-Orient, comme avait su le faire le tout premier épisode de la franchise en 2007.

Double retour en arrière pour la franchise Assassin’s Creed. Avec Mirage, Ubisoft décide de revenir un peu en arrière dans sa chronologie en choisissant de raconter les débuts de Basim au sein de la Confrérie des Assassins, encore appelée «Ceux qu’on ne voient pas» à cette époque. Une sorte de gros flashback qui s’accompagne d’une promesse, celle d’abandonner le game-design des trois épisodes précédents (Origins, Odyssey, Valhalla) pour se rapprocher un peu plus de l’expérience de jeu originale offerte par les débuts de la série, jusqu’à Assassin’s Creed Syndicate (2015) à une période où les jeux de la franchise sortaient à un rythme effrénés, avec un titre par an. Trois cents ans avant d’introduire Altaïr et la Troisième Croisade, Assassin’s Creed Mirage nous entraine dans la région de Bagdad, alors capitale du Califat abbasside.

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Comme toujours avec la licence, on sent que les développeurs d’Ubisoft Bordeaux se sont appuyés sur de nombreux éléments historiques pour rendre un jeu fidèle dans sa structure. Une prouesse souvent sous-estimée mais qui passionnera à nouveau les amateurs d’Histoire. D’autant que Bagdad est alors une ville remarquable. Fondée quelques années auparavant, et sortie de terre en seulement quatre années, la capitale des abbassides est reconstituée avec les données récupérées par le studio, et conserve ses principales caractéristiques de l’époque avec sa grande enceinte qui protège la Ville Ronde, son port baigné par le Tigre et ses monuments comme l’Observatoire ou la Maison de la Sagesse. On peut difficilement faire mieux pour l’immersion, avec cette chance laissée au joueur de pouvoir s’imprégner de l’ambiance qui régnait à l’époque.

Ce voyage à travers le temps débute à Anbar, une petite ville située au nord-ouest de Bagdad. C’est ici que l’on retrouve Basim et son amie Nehal, dont le quotidien est rythmé par la nécessité de gagner un peu d’argent. Pour cela, les deux compères privilégient les petits larcins, et revendent les objets dérobés pour survivre en rêvant de jours meilleurs. Basim possède déjà la faculté de transformer le mobilier urbain en véritable terrain de jeu, à l’aide d’animations qui n’ont pas changé d’un iota comparées aux précédents épisodes de la franchise. De quoi lui donner l’envie de travailler pour Ceux qu’on ne voit pas, et notamment pour Roshan qui deviendra par la suite son maitre d’armes et son initiatrice aux préceptes de la Confrérie. Après une longue introduction et un passage du côté d’Alamut, un lieu iconique de la série quoique jamais visité jusque-là, Basim se retrouve donc à Bagdad pour tenter de stopper l’Ordre, à l’origine d’une nouvelle manigance.

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Comme toujours, cette nouvelle aventure se fait à l’aide d’un monde ouvert parsemé de tours à gravir pour «synchroniser» la carte et ainsi révéler l’existence de points chauds. Rien de bien compliqué ici, la grimpette se fait naturellement en passant d’un point d’accroche à un autre, avec la possibilité d’effectuer un bond vers le haut pour atteindre une prise un peu plus éloignée. Du très classique donc, tout comme la possibilité d’effectuer le traditionnel saut de la foi pour descendre en un rien de temps et de se téléporter à un point de synchronisation en sélectionnant le lieu désiré sur la carte (à condition de l’avoir débloqué avant bien évidemment) et après un petit temps de chargement plutôt léger. On ne s’étale pas non plus sur le gameplay «parkour» qui offre beaucoup de verticalité au titre, avec la possibilité de sauter de toit en toit pour éviter de croiser des soldats du califat par exemple.

A ce sujet, Assassin’s Creed Mirage propose un système de notoriété, un peu à la GTA, avec une jauge qui se remplit à mesure de vos exactions. Commettre un crime dans un lieu public ou rater une tentative de vol sur la bourse d’un passant augmente cette jauge, et donc l’agressivité de vos ennemis et les moyens mis en œuvre pour vous stopper. Il devient alors nécessaire d’arracher des avis de recherche, ou de payer des crieurs publics, les munadis, pour avoir la paix. Le principe est intéressant sur le papier, d’autant qu’il oblige le joueur à privilégier l’infiltration, mais se révèle assez rébarbatif quand il s’agit de partir à la chasse aux affiches.

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Concrètement, et notamment grâce à la présence de trois modes de difficultés, Assassin’s Creed Mirage propose deux types d’action. Les séquences de combat reprennent le gameplay des précédents épisodes avec des coups d’épée, plus ou moins forts selon le temps de pression, à infliger avec la gâchette haute droite (RB). Un bon timing permet de parer certaines attaques avec l’autre gâchette haute (LB), tandis qu’il est nécessaire d’opter pour l’esquive quand l’ennemi devient rouge, synonyme d’attaque lourde. Un concept qui a largement fait ses preuves par le passé et qui reste encore bien efficace aujourd’hui, capable d’offrir de belles chorégraphies lorsque la parade et l’esquive sont bien maitrisées. On ajoute à cela la possibilité d’utiliser des gadgets comme la sarbacane munie de ses fléchettes capables d’endormir les ennemis, ou encore les couteaux de lancer, et on obtient des séquences agréables qui ne donnent jamais l’impression d’être répétitives.

Des gadgets que l’on peut également utiliser lorsqu’il s’agit de s’infiltrer dans un lieu interdit. Ces zones généralement remplies de gardes demandent de s’organiser un minimum en fonction des rondes et des cachettes. Pour repérer un objectif ou marquer les ennemis, l’aigle est de retour et permet ainsi d’obtenir une vision élargie des lieux, pour les parties en extérieur tout du moins. C’est pratique, mais pas infaillible non plus, et il faut parfois passer par les arbres de compétences pour débloquer des capacités qui facilitent la tâche. Pas de changement à noter sur ces passages, avec la possibilité de surprendre un ennemi dans son dos, depuis un endroit en hauteur ou planquer derrière un muret ou dans une botte de foin. Nettoyer une zone entière de ses soldats est très satisfaisant, tout comme le fait de trouver un moyen d’entrer dans certains bâtiments fermés de l’intérieur, bien aidé par la vision d’aigle capable de révéler des fenêtres à casser ou l’endroit où une clé est cachée.

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Tout ceci évidemment lié par un fil rouge scénaristique. Elément indissociable de la série, Assassin’s Creed Mirage prend le parti de dérouler son scénario sous la forme d’une enquête. Pour cela, le menu nous propose d’afficher les différents acteurs et lieux importants, un peu comme sur un tableau d’investigation. A mesure que l’on avance, avec parfois la possibilité de choisir entre plusieurs missions à effectuer, c’est toute la machination mise en place par l’Ordre qui apparait. On regrette toutefois le côté anecdotique de la découverte d’indices, repérables facilement grâce à la vision d’aigle, et la mise en exergue automatique du prochain objectif. On aurait apprécié avoir un système qui implique un peu plus le joueur, quitte à introduire des déductions à la Sherlock Holmes. Le temps de recherche, on le passe finalement à récupérer un grand nombre de collectibles disséminés à travers Bagdad et sa région, dont des éléments qui servent à alimenter le Codex, une encyclopédie qui répertorie tout un tas d’informations sur l’architecture et la façon dont vivaient les locaux à cette époque. La taille de la carte, qui doit approcher les 2Km2, permet de tout faire à pied ou presque, sans gâcher le plaisir de découvrir des lieux atypiques, notamment à l’extérieur de la ville.

Concrètement, il est très plaisant de parcourir Assassin’s Creed Mirage, que ce soit au pas de course ou à dos de chameau. L’ambiance est particulièrement réussie et s’appuie essentiellement sur le gros travail fourni sur les environnements et la partie sonore. Il y a un peu d’Origins dans Mirage, notamment lorsqu’il s’agit de s’aventurer à l’extérieur des murs de Bagdad, entre les dunes de sable et les endroits plus verdoyants comme la palmeraie. Il est regrettable que le jeu pêche sur certains aspects techniques, sans doute liés au moteur Anvil qui mériterait une bonne mise à niveau, pour rivaliser avec ses concurrents. Car le jeu d’Ubisoft Bordeaux peine clairement à convaincre dans ses animations encore bien datées malgré des visages assez bien modélisés, et par l’absence de jeux de lumière satisafaisants. On ne sent pas vraiment l’amélioration depuis Origins et c’est bien dommage car le voyage mérite le détour. On regrette aussi l‘absence d’un framerate à 60 images par seconde, avec certaines zones qui causent même quelques instabilités avec de grosses chutes notamment dans le bazar. On imagine que certaines faiblesses seront corrigées avec l’arrivée d’un patch.

8/10
Assassin's Creed Mirage compile tout ce qui fait la force de la franchise, en nous proposant au passage une expérience de jeu raccourcie et condensée comparée aux trois derniers épisodes. La découverte du Bagdad du XIème est un réel plaisir, et devrait ravir d'autant plus les amateurs d'histoire, tandis que le gameplay reste efficace, notamment grâce à la possibilité de varier les approches aussi bien en phase de combat qu'en phase d'infiltration. On en attendait en revanche un peu plus sur la partie technique, freinée par l'utilisation d'un moteur Ubisoft Anvil un peu à la traîne.

+

  • Gameplay qui fonctionne toujours
  • Combats diversifiés grâce aux gadgets
  • Plaisir de la découverte bien présent
  • Ambiance sonore au top

-

    • Chasse aux affiches rébarbatives
    • Animations pas super naturelles
    • Framerate qui manque de stabilité