Test : Bleeding Edge sur Xbox One
Quand Ninja Theory s'essaie au MOBA
Spécialisé dans les jeux solos, le studio Ninja Theory est essentiellement connu pour ses gros titres tels que l’excellent Hellblade: Senua’s Sacrifice où encore le reboot assez controversé de DmC Devil May Cry. Nous ayant offert ici deux expériences assez maîtrisées avec peu de moyens, Microsoft décide de procéder au rachat du studio en 2018.
En attendant la suite des aventures de Senua dans Hellblade 2 qui verra donc le jour prochainement sur Xbox Série X, le petit studio (environ 25 personnes) nous livre ici Bleeding Edge, un team brawler en 4vs4 plutôt original qui s’avère plutôt bien foutu si l’on fait abstraction de quelques imperfections.
Bleeding Edge s’articule donc autour de matchs en 4 VS 4. Pas moins de douze personnages sont accessibles, le tout étant divisé en trois classes : dégâts, soutien et tank. Les personnages orientés dégâts sont assez polyvalents et plutôt faciles à prendre en main (ce que je vous conseille pour bien débuter). La seconde classe alias soutien, est plus axée sur le regain de santé et de ce fait, la protection de vos coéquipiers mais aussi sur les attaques à distance. La dernière classe, les tanks, est donc portée sur la résistance et la force brute. Une classe assez pratique pour tenter de faire diversion mais aussi servir de bouclier humain tandis que vos coéquipiers s’affairent aux taches qui leurs sont confiées. Néanmoins, nous avons pu remarquer quelques déséquilibres chez certains personnages et on peut s’attendre à l’arrivée de futurs patchs pour rectifier le tir.
Comme vous l’aurez compris, Bleeding Edge est une sorte d’Overwatch mais à la troisième personne tant par son style graphique que par ses mécaniques d’attaque. Chaque personnage dispose de ses propres attributs et combos qui pourront être étoffés moyennant de longues heures de jeu. Certains d’entre vous lui trouveront également un faux air de Borderlands : c’est coloré, vivant avec des allures de cartoon. Mais la ressemblance est ici palpable au niveau des personnages : prenons l’exemple de Gizmo qui semble avoir été importée directement de Pandora.
Chaque personnage dispose de 3 attaques spéciales et peut avant chaque partie sélectionner l’une des deux attaques ultimes disponibles. Le tout est upgradable à chaque augmentation de niveau via l’obtention d’un «mod» supplémentaire qui offre par exemple des petits boosts comme un bonus de santé, de résistance et bien plus encore. C’est fun, intense et la personnalisation des personnages est poussée.
Mais à défaut d’une direction artistique qui sort de l’ordinaire, le character design sur certains personnages est une réussite. Cela nous donne un panel de combattants relativement varié auxquels on s’attache assez vite finalement. En somme, le casting du jeu est plutôt riche et tous les personnages présentent un réel intérêt avec des combattants lourds, des soigneurs, et des combattants plus légers qui préféreront s’infiltrer dans le dos de l’adversaire. Il vous sera difficile de résister à l’envie de tous les découvrir…
S’il se joue souvent comme un beat them all, Bleeding Edge est pourtant bien davantage un TPS dans lequel la coopération est primordiale. Ici aucun mode solo ne vous sera proposé, le tout reste articulé sur des matchs où deux équipes de quatre pourront s’affronter en mode «domination» qui consiste donc à capturer des points d’intérêt pour faire grimper son compteur de points où en mode «récupération» où les joueurs auront pour mission de récupérer des capsules d’énergie et de les amener sur l’un des points de collecte. On déplorera donc l’absence d’un mode «deathmatch» où d’autres modes de jeu qui auraient pu apporter une petite valeur ajoutée à ce défouloir.
On pourra cependant apprécier les différentes maps (au nombre de 4 pour le moment) qui sont assez bien travaillées et assez différentes en terme de structures. Les petits dangers spécifiques liés à chaque arène (clôture électrique, pluie de missiles où encore le train) pimentent cependant les matchs et peuvent permettre de faire pencher la balance quelques instants. Si la recette fonctionne plutôt bien et la tension est palpable dans chaque partie, on pourra émettre à l’encontre de Bleeding Edge un petit reproche: son gameplay est trop basé sur la coopération!
Une bonne stratégie d’équipe s’avère ici indispensable et le mauvais choix de combattants pourra être de ce fait assez punitif. Il ne sera pas surprenant de terminer un match avec un score de 600- 50 si un manque de coopération au sein de l’une des deux équipes. Je vous recommande donc (pour le plaisir) de jouer avec des amis plutôt que de vous retrouver propulsé dans une équipe aléatoire n’ayant que faire de la communication où des objectifs à remplir. Cependant si vous avez la chance de jouer dans de bonnes conditions (comme lors de nôtre test au sein de la team Xbox Mag que vous pouvez retrouver ici) et que les joueurs ont bien appris à coopérer, le jeu dévoile ici son véritable potentiel et laisse penser à l’opportunité de rejoindre les pointures du genre pour de futures compétitions dans l’e-sport.
On ne peut douter à ce stade de la volonté du studio de faire évoluer le jeu sur le long terme. Ce qui en attendant l’ajout de quelques nouveautés fait de Bleeding Edge un jeu tout de même assez répétitif. On aime (ou pas) l’absence de micro-transactions ou la proposition d’un battle pass à la manière d’un Fortnite par exemple. De ce fait le joueur lambda profitant du jeu via le Xbox Game Pass ne se sent pas lésé pour le moment. Malheureusement, on gagne très peu d’argent par partie pour acheter de quoi customiser nos persos et seulement deux mods par montée de niveau pour améliorer son perso. On a le sentiment que Bleeding Edge aurait mieux fait d’être free to play, avec un système plus gratifiant.
+
- Character design réussi
- Gameplay nerveux et technique
- Visuellement très joli
- Un potentiel intéressant
-
- Seulement deux modes de jeu et quatre maps
- Le loot quasi inexistant
- Mauvais équilibrage entre les personnages et les classes
- Un poil répétitif sur le long terme