Test : Blinx: the Time Sweeper sur Xbox
«Balayeur du temps»
Blinx, c’est un chat comme tant d’autres,
fait à base de poils, de griffes et de dents pointues (en l’occurrence il a
aussi un pull et des lunettes super classes, mais c’est normal c’est un chat de
la HBF, la haute bourgeoisie féline). Mais avant tout, Blinx est un Time Sweeper
(à prononcer à l’américaine, taïme souipeur, super tendance dans les rallyes
mondains), littéralement un balayeur du temps. On va laisser ce terme super
craignos pour ne garder que la version anglaise, beaucoup plus cool. Alors ce
time sweeper, il bosse dans la Time Factory (l’usine du temps…) avec ses
p’tits copains les autres chats. Être time sweeper, c’est devoir éliminer les
erreurs temporelles avant qu’elles ne se transforment en monstres du temps.
C’est un peu comme quand on est balayeur et que l’on doit nettoyer les petites
saletés par terre avant qu’elle ne deviennent des tas d’immondices en somme. Le
jeu commence donc au moment où Blinx se téléporte sur B1Q64, le monde dont il a
la charge et dont la princesse a été enlevée par de vilains malfrats.
Ronronronron
Le point fort du jeu selon moi, c’est indéniablement son design. En effet, que ce soit au niveau des cinématiques, des menus ou du jeu même, c’est super mignon et l’univers est cohérent. On pourra peut-être reprocher quelques fautes de goût dans les choix de couleurs, mais c’est un défaut somme toute mineur et l’ensemble est très probant (mention spéciale à l’interface, une des plus jolies que j’ai vues depuis un bout de temps).
Pas grand chose à dire non plus au sujet de la
réalisation, soignée tout en ne faisant pas cracher ses poumons à la console.
Les couleurs sont chatoyantes et les textures propres, le tout sans aliasing
majeur. L’effet d’eau est assez joli mais trop artificiel pour concurrencer
celui d’un Mario Sunshine par exemple. A noter que les ennemis sont tout de même
moins détaillés que notre Blinx, lequel profite de la technologie “fur machin
chose”, pour un rendu des poils toujours plus classe. Les musiques sont elles
aussi tout à fait correctes et entraînantes, pile poil comme on les aime dans ce
type de jeu. Rien à redire là dessus non plus.
Kssssttttttttttt !!!
Bon alors, si la réalisation s’en tire bien, qu’est ce qui peut donc clocher dans Blinx ? Et bien, tout le reste. En premier lieu, la gestion des caméras, ou plutôt de la caméra, vu qu’il n’y en a qu’une. Elle est d’une part trop éloignée la plupart du temps, et on ne peut zoomer comme on le voudrait. Par contre elle, quand elle décide de zoomer, il n’y a plus rien à faire En bref elle fait un peu ce qu’elle veut et c’est bien dommage, surtout que vu la myriade d’autres jeux du genre ayant ce problème, les développeurs auraient pu prendre exemple sur un système moins pénible.
La maniabilité en elle même est assez bonne. Alors pourquoi la mettre dans les mauvais points me direz-vous? Et bien parce qu’elle est gâchée par le reste. La gestion de la caméra fait qu’on est souvent trompé visuellement, dans les sauts par exemple. Pour vaincre les ennemis on est obligé d’aspirer des objets (avec l’aspirateur que Blinx a sur le dos) et de les leur recracher. Non seulement la manoeuvre est ennuyeuse car assez longue, mais en plus quand plusieurs ennemis se présentent devant vous il est atrocement difficile, voire impossible, de tirer sur celui qu’on désire toucher.
Troisième problème, la difficulté. Durant les premiers niveaux, on se croirait devant un Adibou CM2 tellement c’est d’une simplicité déconcertante et qu’on avance comme dans du beurre. Mais après, la caméra et l’extrême lenteur du félin s’allient pour vous donner ce qu’il y a de pire en terme de challenge. Ca devient tout bonnement infernal et on meurt toutes les 15 secondes, soit parce qu’on a été gêné par la caméra (qui se place comme bon lui semble la plupart du temps), soit aussi parce qu’on n’a pas pris les bons cristaux au tout début du niveau. Ah oui j’oubliais presque de vous dire qu’on avance réellement à tâtons dans Blinx. On refait le niveau plusieurs fois de manière systématique, soit parce que comme je vous le disais, on a une mauvaise combinaison de cristaux (celle qui vous ferait remonter ce #!@?* de pont), soit parce qu’on avait les bons cristaux pour le pont mais qu’on a raté son saut et qu’on retombe plus tôt dans le niveau, et qu’il n’y a donc plus de cristaux à ramasser pour revenir au pont en question. En bref, celui qui aura le courage de se plonger dans ce Blinx en ressortira très vite, écoeuré par le gameplay paléolithique et par la difficulté énervante qui en découle.
La gestion du temps aussi, annoncée comme le l’innovation principale du jeu, se révèle être un beau gâchis. Le principe est simple: quand on collecte 3 cristaux de la même couleur, on gagne une fonction genre rembobiner, pause ou avance rapide (exactement comme sur votre magnétoscope). Le principe paraissait alléchant dans les vidéos du jeu avant sa sortie, mais l’est au final beaucoup moins car sous-employé. On peut bien souvent s’en passer pour progresser et donc la fonction ressemble plus à un gadget qu’à un élément de gameplay.
Dernier constat, le plus pénible mais le plus
évident, le jeu manque totalement d’interêt. C’est malheureux à dire mais on
s’ennuie à mourir devant ce Blinx: The Time Sweeper. L’architecture du jeu est
préhistorique (ex: niveau 1-1, 1-2, 1-3, boss etc.) et monotone à souhait. Il y
a bien ça et là quelques upgrades à acheter mais c’est bien anecdotique tant le
jeu n’est pas passionnant. C’est simple, en voyant un niveau ou deux on a le
sentiment d’avoir tout vu et j’ai réellement dû me forcer pour
avancer.
+
-
- Les couleurs sont jolies, mais certains choix dans le design manquent de goût. Ennemis pourris.
- Raide, sans saveur. Le système pour remonter le temps est rigide et mal exploité (voir Prince of Persia pour une bonne utilisaton de la chose)
- Courte, d'autant plus que le jeu est trèèèèès répétitif.
- Musiques sympathiques, bruitages bof bof
- Un jeu bien moyen, beaucoup trop pour convaincre le joueur. Toutefois, à petit prix, on ne sait jamais...
- Blinx bouge correctement, mais les animations des ennemis sont anecdotiques. Le décor lui, est aussi figé que le visage de Cher.