Test : Blue Dragon sur Xbox 360
Ya-t-il un flic… un adolescent pour sauver l’humanité ?
Talta est un paisible village mais depuis 10 ans et une fois par an, des nuages pourpres assombrissent soudainement le ciel et précèdent l’attaque du requin terrestre semant chaos et désordre parmi les habitants. Shu, un jeune garçon de 16 ans, riposte, le tout tourne au vinaigre et il emporte ses deux amis les plus fidèles, Jiro et Kluke, dans une aventure périlleuse à la recherche du cruel Nene. Pendant leur périple ils rencontreront moult personnages et se découvriront un pouvoir mystérieux : leurs ombres prennent forme et peuvent utiliser attaques puissantes et magie. Une magie qui est censée avoir disparu il y a bien longtemps emportée dans la chute d’une civilisation ancienne… Notre conteur préféré ne prend aucun risque du côté du scénario, assez simple, naïf (mais aucunement niais bande de mauvaises langues !) et compréhensible par les grands et les petits. Les habitués termineront la quête principale sans aucune difficulté, les checkpoints, les points de sauvegarde et les ‘stations’ de soins sont fréquents mais quelques quêtes annexes plutôt sympathiques viendront rallonger la durée de vie et certaines corser le tout.Les fans de challenges seront d’ailleurs ravis de faire un peu de leveling (c’est tellement triste un RPG sans leveling) pour venir à bout de certains boss bonus bien coriaces.
Par contre, les amateurs de succès facilement déblocables risquent de déchanter assez vite, certains vous demanderont patience et rigueur mais après tout comme dirait l’autre : un jeu facile aux premiers abords ne veut pas forcément dire succès obligé (ce conseil vaut également pour les femmes). L’histoire, bien qu’assez simpliste, est agréable à suivre, nos héros trop kawai sont à la poursuite de Nene et découvrent petit à petit le monde qui les entoure et l’histoire de ce dernier. Petit bémol : le passé de nos petits camarades en culotte courte n’est malheureusement pas assez abordé. A travers quelques discussions, on apprend globalement le parcours de leur enfance jusqu’à l’adolescence mais Mistwalker a apparemment décidé de ne pas s’éterniser là-dessus. Dommage.
Pour pimenter le tout, Mistwalker a eu la bonne idée d’implanter des mini-jeux plutôt sympathiques comme les passages à bord d’un vaisseau où l’on doit canarder l’ennemi à l’aide d’une mitrailleuse et des QTE lors de certaines scènes qui feront appel à votre dextérité.
Kawai, qu’il est Shuuuuuuuuu !
Deux autres grands noms ont apporté leur contribution au projet. Il y a d’abord la touche ‘Toriyamesque’ qui fonctionne à merveille pour cette œuvre au style graphique très particulier : le jeu a un côté très enfantin, ‘plastique’… C’est assez indescriptible mais très propre et soigné. D’ailleurs le design est une nouvelle fois principalement inspiré des oeuvres du célèbre mangaka et on reconnaît sans grand mal ce style maintes fois repris par son maître mais rarement égalé par d’autres à travers les véhicules, les décors, habitations et bien sûr les personnages. Ces derniers ont d’ailleurs énormément de charme, on s’attache vite à nos compagnons de voyage et à leur caractère bien différent même si on regrette de ne pas voir le même Marumaro pervers que dans l’animé (il aurait certainement fantasmé sur Néné). Un caractère et des situations souvent gâchés par le doublage Français moyen du jeu. Sans s’éterniser la dessus (et sur la bourde de Microsoft pour les versions différentes du jeu en Europe) et pour faire bref, Shu, Néné ou Zola sont plutôt bien doublés, Marumaro est insupportable (mais c’est le cas dans chaque langue) et pour finir en beauté Kluke et Jiro ont semble-t-il trouvé leur inspiration dans le jeu époustouflant des 2be3 (rappelez-vous la série « pour être libre »). Rarement la VO nous aura autant manqué dans un jeu.
Techniquement on passe du beau au moins beau dans ce Blue Dragon, certains décors sont bien travaillés et détaillés tandis que d’autres sont vides et monotones. Mention spéciale quand même pour certains passages: le village des Gogos fort joli, le village aux fresques très original ou encore Jibral la principale ville très détaillée avec énormément de personnages affichés et différents. Le jeu souffre toutefois de quelques petits bugs et baisses de framerateassez désagréables lorsqu’un trop grand nombre d’ennemis apparaissent sur la map ou lors du passage du champ de laser.
Pour revenir sur les bons côtés du jeu, je suppose qu’il est inutile de présenter à nouveau le grand Nobuo Uematsu. Fidèle à son grand ami Sakaguchi et à lui-même, le monsieur nous livre une bande originale sublime et très variée (orchestre, piano, guitare,…) entre les passages très rock lors des combats contre les boss, les moments épiques ou nostalgiques… Nostalgiques ? Oui un brin de nostalgie s’empare de nous en écoutant certains thèmes qui rappellent les précédents travaux de Uematsu (le thème de victoire ou encore Bell of Grief qui nous fait penser auxpassages de Sepiroth dans FFVII). N’oublions pas Ayako Kawasumi qui prête sa voix aux très belles mélodies que sont My Tears and the skyou Happy Birthday etEtsuko Kozakura pour le thème du village de Marumaro totalement délirant et à l’opposé du reste des compositions.
Pampulilu pouvoir magique, Pampulilu c’est fantastique !
Venons en au vif du sujet maintenant avec le système de combat, le célèbre moustachu (pas le plombier) Saka reprend les bases de ses précédents travaux et y ajoute quelques nouveautés sympathiques, certaines liées au pouvoir des ombres. Les combats s’effectuent au tour par tour mais, bonne nouvelle pour ceux qui n’aiment pas les combats aléatoires, les ennemis apparaissent à l’écran et c’est à vous de décider des les combattre ou de les éviter. Et il y a justement plusieurs façons d’aborder le combat : la touche X permet de se jeter sur l’ennemi afin de prendre l’avantage mais vous pouvez également à l’aide de la gâchette RT former un périmètre et sélectionner plusieurs ennemis en même temps. L’avantage de cette fonction est qu’elle rapporte plus d’expérience à la fin des combats puisque vous combattez vos ennemis en plusieurs tours sans interruption. L’XP n’est pas le seul avantage de ce système : si dans ce périmètre il y a plusieurs groupes de monstres qui n’ont pas l’habitude de passer leurs vacances ensemble il est possible de les voir s’entretuer pendant la bataille et le jeu devient donc beaucoup plus stratégique et vous pouvez même penser à associer aux gâchettes RB et LB des compétences de champ (attirer/repousser les ennemis, bouclier, etc…) gagnées avec l’expérience acquise par vos ombres. Cette expérience grimpe avec votre propre niveau et l’ombre de nospersonnages se divise en plusieurs classes spécialisées dans un style de combat ou de défense (maitre épéiste, gardien, magie noire, magie blanche ou encore assassin…).
C’est donc à vous de choisir la classe à faire évoluer, vous pouvez évidemment changer en cours de partie mais le but est de créer une équipe avec des capacités différentes pour vous aider lors des combats. Ces derniers s’effectuent donc au tour par tour avec les options connues par tous aujourd’hui : attaque, défense, magie, objet, formation ou fuite + les compétences spécifiques de chaque classe d’ombre, et il est également possible de charger une attaque qui vous fera perdre quelques tours mais, en contrepartie, vous fera gagner en puissance. Les animations et les effets sont sympathiques mais auraient mérité d’être un peu plus travaillés, seules les furies gagnées au cours de l’aventure sont réellement spectaculaires. Un petit cadre zoom sur le personnage qui est sur le point d’effectuer une action, ça peut paraître inutile aux premiers abords mais c’est bien plus sympathique et plus clair qu’un simple curseur. Les combats sont donc finalement assez dynamiques pour du tour par tour, l’aspect regrettable de ces rencontres est le manque de variété du bestiaire. Astuce du jour par les développeurs de RPG : Prenez un ennemi et changez lui 10 fois de suite sa couleur, sa force, placez les dans les quatre coins de la carte et les joueurs auront l’impression d’avoir un bestiaire assez vaste. C’est devenu une mauvaise habitude et c’est malheureusement un bon vieux cliché qui n’est pas prêt de disparaître…
+
- Système de combat complet
- Design de Toriyama, style graphique original, coloré et enchanteur
- Bande originale remarquable, Uematsu en grande forme
- Aventure riche
-
- Peut-être un peu trop sage
- Quelques lacunes techniques et décors un peu vides
- Pas de difficulté majeure si on ne télécharge pas le contenu
- VF qui laisse à désirer
- Histoire manquant un peu de fond