Jeux

Bright Memory Infinite

FPS | Edité par Playism | Développé par FYQD-Studio

6/10
One : 21 July 2022 Series X/S : 21 July 2022
24.07.2022 à 09h59 par - Rédacteur

Test : Bright Memory Infinite sur Xbox One

L’école est finie pour Shelia

Le voilà enfin sur Xbox Series X|S, ce FPS qui aura tant fait parler de lui alors même que l’on attendait encore de poser les mains sur cette dernière génération de consoles. Sa présentation de 2020 avait fait mouche, augurant une claque technique dépassant ce que l’on pouvait espérer de la dernière-née des Xbox. Mais que vaut donc Bright Memory Infinite, maintenant qu’il est terminé et proposé à la vente ? Si l’on est loin du fantasme qui a pu animer certains esprits épris de guerre de consoles, le jeu de FYQD-Studio n’en demeure pas moins une curiosité qui ne manque pas d’intérêt.

On avait eu un petit avant-goût de l’expérience Bright Memory Infinite voilà un moment déjà, lorsque sortait sur Xbox Series X|S Bright Memory tout court. Plus proche de la grosse démo que du jeu compte tenu de son aventure bouclable une première fois en moins de quarante-cinq minutes, Bright Memory était certes très imparfait mais avait su marquer les esprits par son ambiance intéressante et surtout une implacable puissance ressentie lors des affrontements. Un FPS en pleine forme qui alternait tir, taillade à l’épée et exploitation de pouvoirs magiques pour faire de sa brève expérience quelque chose de satisfaisant. Tout cela a servi de base à la conception de Bright Memory Infinite, qui propose toutefois une histoire, des niveaux voire quelques mécaniques de jeu qui lui sont propres.

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Ne craignez donc pas la grosse redite si vous sautez de Bright Memory à Infinite, bien que l’on retrouve l’héroïne Shelia, membre de l’unité d’élite spécialisée dans les phénomènes inexplicables, le SRO. La pauvre jeune femme pense alors pouvoir profiter de quelques vacances pour buller, mais le plaisir de ne rien faire est de courte durée. Un appel du patron la prévient qu’un étrange phénomène météorologique a éclaté non loin de là et qu’il convient à Shelia d’aller y jeter un œil. Cette enquête est d’autant plus importante que l’on a repéré sur le site les troupes de Lin, commandant du SAI. En bref, les méchants. A partir de là, il suffit de peu de temps à Shelia pour découvrir que le phénomène en question crée une sorte de distorsion dans l’espace et le temps, et que des dessins maléfiques sont à l’œuvre.

On ne vous dévoilera évidemment pas plus de l’histoire bien qu’en toute honnêteté, vous n’y perdriez rien dans le cas contraire. Le scénario de Bright Memory Infinite se déroule au travers de quelques rencontres vite expédiées, de petits dialogues avec le boss par oreillette interposée, et voilà. Difficile de se passionner pour les tenants et aboutissants de ce capharnaüm, le jeu lui-même ne donnant pas vraiment l’impression de s’y intéresser. Les personnages sont sous-exploités (mention spéciale pour le Général Lin), les dialogues sans intérêt, les éléments relatifs au paranormal sortis comme le lapin d’un chapeau de magicien. Cela étant dit, Bright Memory Infinite vous donne deux bonnes grosses raisons de ne pas vous intéresser à ce qu’il raconte, une bonne et une mauvaise.

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Commençons par la mauvaise. Bright Memory Infinite dure en tout et pour tout, au niveau de difficulté par défaut, deux heures et demie. Et cela, c’est en prenant soin de fouiller quelques recoins (pas bien profonds) à la recherche d’objets ou de munitions. Lors d’une nouvelle partie en difficile, en connaissant donc le terrain, nous avons pu boucler le jeu en une heure et vingt-quatre minutes. C’est mieux que Bright Memory premier du nom, mais cela reste tout de même très court. C’est d’ailleurs le genre de FPS que l’on se plait à boucler en une seule et unique session. C’est d’autant plus vrai qu’en dépit de cet aspect « jeu en-cas », Bright Memory Infinite dispose de sérieux atouts.

L’expérience s’appuie sur un combo armes à feu, katana et pouvoirs magiques que l’on mixe à l’envie pour déglinguer soldats et autres apparitions venues d’une ère lointaine. On retrouve les très bonnes sensations que nous avait offert Bright Memory au lancement de la Xbox Series X : c’est pêchu, les enchainements se font sans difficulté, l’action est clairement au rendez-vous. Il y a bien quelques pouvoirs qui demandent d’exécuter des commandes parfois peu intuitives, mais dans l’ensemble les choses sont bien pensées. Bright Memory Infinite invite à transformer tous les vilains en passoires ou en lamelles, c’est vous qui voyez. On peut d’ailleurs utiliser cette fois plus librement le katana, par opposition à Bright Memory qui se montrait plus sévère ; à l’inverse, on perd totalement le système de score qui était plutôt une bonne idée du premier. C’est bien dommage pour la rejouabilité ! Le déblocage de nouvelles compétences et le renforcement de celles-ci passe donc simplement par la découverte de reliquaires ou le gain de points de reliques en tuant certains ennemis. Tous les cinquante points, un reliquaire est ajouté, sachant que débloquer et améliorer un palier d’une compétence demande deux à trois reliquaires. En fouillant un peu les niveaux, on atteint facilement les trois-quarts de l’arbre de compétences à la fin du jeu, sachant qu’une nouvelle partie + est proposée pour finir le travail tout en tentant un palier de difficulté supérieur (il y en a quatre en tout).

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Shelia peut donc plomber les ennemis avec un fusil d’assaut, un fusil à pompe, un pistolet mitrailleur ou un fusil de précision. Chacune de ces armes dispose d’un mode alternatif faisant de sérieux dégâts explosifs ou incendiaires, très utile contre les quelques boss qui parsèment l’aventure. Côté pouvoirs, l’héroïne peut envoyer bouler des adversaires avec une grosse impulsion IEM, les attirer à elle, leur coller un puissant coup de poing ou s’écraser au sol pour un effet de zone. L’amélioration de la lame permet quant à elle de tailler à distance, d’enchainer des coups en l’air ou encore de fracasser le sol après un saut. Cette dernière compétence est d’ailleurs particulièrement puissante, un peu trop peut-être pour un jeu qui n’offre pas une immense opposition, même en difficile. En bref, on prend franchement beaucoup de plaisir à jouer à Bright Memory Infinite, malgré un petit passage d’infiltration complètement raté, mais heureusement pas bien difficile. Franchement, il serait bon ici comme ailleurs d’abandonner ce type de mission quand l’expérience repose précisément sur la défonce à tout-va.

C’est ainsi que l’on met de côté Bright Memory Infinite, définitivement, avec un sentiment étrange. On aimerait pouvoir profiter encore de l’expérience, mais rien n’y incite. Durée très faible donc, pas de système de score, rien à débloquer, rien à collectionner ; il y a seulement au menu quelques tenues et couleurs d’armes alternatives qui sont dans tous les cas proposées dès le départ. On garde toutefois en tête une expérience qui d’un point de vue visuel fait un bel effet. Autrement plus beau que Bright Memory et plus propre (en dépit d’un peu de clipping et quelques texture parfois baveuses), Infinite vaut clairement le coup d’œil. Peu de jeux Xbox Series X|S peuvent se targuer d’afficher des graphismes aussi réussis, dans des environnements agréables, inspirés de la Chine et de quelques mythologies. Franchement c’est très plaisant à voir, surtout lorsque l’on sait que c’est une toute petite équipe qui est derrière ce jeu. Dommage toutefois que quelques petits ralentissements s’invitent parfois et que surtout le jeu soit à ce point sujet aux plantages ! En quelques six heures de test, nous avons dû forcer la fermeture du jeu une bonne dizaine de fois. On a également observé qu’il est impossible de lancer directement certains niveaux à certains niveaux de difficulté. Rien à redire en revanche sur la partie audio, faite de thèmes adaptés à l’ambiance et de doublages en anglais/japonais/chinois qui font le travail. Les sous-titres sont proposés en français.

6/10
En sa qualité de FPS, Bright Memory Infinite est certainement beaucoup trop court et trop peu rejouable pour être mis en concurrence avec les autres jeux du genre. Cela étant, la qualité globale de l’expérience manette en main, couplée à une réalisation qui affiche parfois une qualité peu commune, font de Bright Memory Infinite quelque chose qui mérite le coup d’oeil. Ce n’est peut-être pas le jeu hors du commun que sa présentation passée a pu laisser fantasmer, mais il y a tout de même de quoi être surpris quand le jeu montre ce qu’il a dans le ventre. On laisse alors de côté l’histoire et l’univers mal exploités, les quelques ratés et le petit manque de finition, pour apprécier la virée survitaminée. Une expérience singulière donc, une démo technique XXL à envisager comme telle, sans quoi elle ne peut être (légitimement) appréciée.

+

  • Un FPS qui envoie du lourd
  • Mélange tir/découpe/magie qui fonctionne très bien
  • Souvent beau graphiquement, parfois bluffant
  • Environnements réussis dans l’ensemble
  • Combats de boss plutôt plaisants

-

    • Archi court
    • Faible rejouabilité
    • Quelques bugs et de nombreux plantages
    • Passage d’infiltration raté (pouvait-il en être autrement ?)
    • Histoire et personnages bien mal exploités