Jeux

Castlevania Advance Collection

Aventure | Edité par Konami

7/10
One : 24 septembre 2021
03.10.2021 à 12h05 par - Rédacteur en Chef

Test : Castlevania Advance Collection sur Xbox One

Konami ressort les crocs

Alors que ses nouveautés font grise mine, Konami décide de replonger dans son immense placard afin d'y dénicher quelques vieux titres à fort potentiel. Après Silent Hill et Metal Gear Solid en 2012, l'éditeur japonais avait retenter l'expérience en 2019 pour fêter ses 50 ans, avec notamment une compilation Castlevania. Conscient que la franchise possède encore une belle côte de popularité chez les joueurs nostalgiques, Konami s'attaque désormais à la trilogie sortie sur Game Boy Advance. Mais que vaut-elle aujourd'hui ?

La tendance des portages, remasters et autres remakes ne s’essouffle pas. Avec Castlevania, Konami a matière à nous proposer plusieurs titres pour les compiler, comme ce que l’éditeur nous a proposé en 2019 avec les 8 premiers jeux de la franchise. Un peu plus proche de nous, c’est désormais au tour des jeux sortis sur Game Boy Advance au début des années 2000 de se retrouver au sein d’une collection concoctée par le studio japonais M2, véritable spécialiste en la matière. C’est par le biais d’une interface très propre que l’on peut ainsi choisir parmi les jeux disponibles (les trois jeux Game Boy Advance, mais aussi Vampire’s Kiss sorti sur Super Nintendo en 1995). Il est également possible d’opter pour les versions japonaises, américaines et européennes de chaque titre, sans grande différence visible si ce n’est les textes. D’ailleurs il faut bien penser à opter pour la version européenne de Aria of Sorrow pour profiter des textes en français, les autres étant uniquement en japonais ou en anglais.

Comme souvent avec ce type de compilation, il est possible de sauvegarder votre progression à tout moment, ce qui se révèle parfois salvateur contre certains boss. Plusieurs formats d’affichage sont également disponibles, donc un format étiré pour ceux qui veulent combler les larges bandes noires du au format proposé par la machine à l’époque (240px160p), et un affichage façon télévision cathodique pour Vampire’s Kiss. Malgré cette faible résolution, les jeux sont plutôt propres et seul un petit temps d’adaptation peut être nécessaire pour s’habituer au rendu forcément grossier. D’ailleurs, Harmony of Dissonnance s’en sort bizarrement un peu moins bien que les autres, avec des effets qui passent bien plus difficilement sur un grand écran, par rapport à l’écran de la portable de Nintendo.

Castlevania: Circle of the Moon

Premier épisode sorti sur Game Boy Advance, Circle of the Moon est conçu pour marcher sur les traces de Symphony of the Night, le premier épisode à opter pour le principe du Metroidvania, avec une aventure non linéaire qui force le joueur à explorer le château de fond en comble. La récupération de capacités est un élément essentiel pour ouvrir de nouveaux passages et accéder ainsi à de nouvelles zones. Un principe qui met en exergue un level-design réussi, et un sentiment de montée en puissance accentué par un système de gain d’expérience et de niveaux qui renforcent les caractéristiques de Nathan, le héros du jeu.

Castlevania Advance Collection

En plus du traditionnel fouet et des objets classiques à utiliser grâce aux cœurs, Nathan peut également récupérer des cartes qui offrent des capacités élémentaires à son arme ou à sa défense. Les développeurs de M2 ont d’ailleurs ajouter une option pour aider le joueur en spécifiant les ennemis promptes à lâcher des cartes, une bonne idée tant le taux de drop paraît faible pour certaines d’entre elles. Côté son, les musiques sont absolument exceptionnelles et même mémorables pour certaines, pour un titre qui parvient à nous entrainer aisément avec lui, malgré une difficulté bien présente.

Castlevania: Harmony of Dissonance

Harmony of Dissonance aurait du être la confirmation, mais se révèle finalement moins bon que Circle of the Moon. La faute à une direction artistique bien en dessous du premier Castlevania de la Game Boy Advance. Les modèles des ennemis et du héros ont moins de finesse, les musiques sont banales. On sent que certains effets ont voulu tirer partie des possibilités offertes par la machine de l’époque mais cela ne fonctionne pas vraiment, notamment pour les éclairages et l’effet d’ombre ajouté au personnage principal. Même le level-design est à classer au rayon des défauts, avec des sauvegardes et des téléporteurs en faible nombre.

Pour le positif il faut surtout se tourner vers le système de magie, avec la possibilité de récupérer des grimoires élémentaires qui viennent se combiner aux armes secondaires. Pour le coup, les effets sont très réussis et donnent envie de partir à la recherche des différentes armes et grimoires pour déterminer lequel sera le plus classe. Harmony of Dissonance possède quelques atouts donc, mais pourra rebuter par sa réalisation vraiment datée, notamment au niveau de ses animations clairement pas au niveau de la licence.

Castlevania Advance Collection1

Castlevania: Aria of Sorrow

Sans aucun doute le meilleur opus de cette trilogie, et l’un des meilleurs épisodes de la franchise tout court. Castlevania: Aria of Sorrow nous met dans la peau de Soma Cruz, qui est envoyé dans un château au moment même où une éclipse vient assombrir le ciel du Japon. En plus de trouver un moyen de sortir de cette galère, il doit désormais empêcher la résurrection de Dracula.

Pour cela, Soma dispose d’un pouvoir qui lui permet d’absorber les âmes, et donc les pouvoirs, de ses ennemis. Là encore, le loot se fait de façon aléatoire avec un taux de drop défini par le jeu. Un ajout permet de voir les âmes manquantes en direct, ce qui facilite grandement le travail pour toutes les récolter. Le gameplay est d’une grande précision en plus d’être varié grâce à un nombre d’âmes à récupérer absolument conséquent. A noter au passage que Soma lâche le fouet pour une bonne variété de types d’armes. Le bestiaire est fidèle à la série, tout comme les musiques, et on ne peut regretter qu’une expérience de jeu un peu courte, et une première moitié un peu trop tranquille.

Castlevania: Vampires’s Kiss

Présenté comme un bonus de cette compilation, Vampire’s Kiss a le mérite de proposer des graphismes un peu plus fins que ces compagnons de collection. Malheureusement, c’est à peu près tout ce qui lui reste comparé aux trois autres jeux. Le gameplay est ultra rigide, la progression est inspiré des premiers épisodes et est donc très linéaire. Petit retour en arrière du côté des sauvegardes aussi puisqu’il faut se contenter d’un système de passwords ultra archaïque. Les animations ne sont pas au niveau de ce qui se faisait de mieux à l’époque et seuls les plus nostalgiques y trouveront finalement leur compte.

7/10
Castlevania Advance Collection a l'immense mérite de mettre à disposition quatre titres qui ont marqué leur époque et qu'il est difficile de trouver aujourd'hui. Alors oui, la qualité des titres est variable, et il faut vraiment approcher Vampire's Kiss comme un bonus. Mais la trilogie Game Boy Advance propose des expériences avec des Metroidvania pur jus, et suffisamment bonnes pour rapidement faire oublier une technique forcément limitée par le support d'origine.

+

  • Trois mythes enfin accessibles à tous
  • Système de magie différent d'un jeu à l'autre
  • Des musiques savoureuses
  • Sauvegardes instantanées
  • Aria of Sorrow en français

-

    • Vampire's Kiss en dessous du reste
    • Animations et modèles 2D ratés pour HoD
    • Vivement les épisodes Nintendo DS