Test : The Coma 2: Vicious Sisters sur Xbox One
Jang-Mi est larguée
The Coma 2: Vicious Sisters se pose comme la suite directe de l’épisode sorti sur Xbox One dans une version Final Cut en 2017. Si vous ne connaissez pas le premier épisode, cette suite peut cependant être jouée et appréciée, bien qu’il soit évident que de nombreux éléments peuvent alors paraitre obscurs et plusieurs références manquées. On vous conseille bien évidemment d’y jouer mais sinon, de passer par un peu de lecture pour donner un cadre complet au contexte. Dans tous les cas, nous évitons ici les spoilers. Sachez simplement que The Coma 2: Vicious Sisters se passe à un moment où Youngho, héros du premier épisode, est plongé dans un profond coma. Son amie Mina Park s’en inquiète forcément mais poursuit sa scolarité au lycée Sewha, lieu où les choses semblent suivre leur cours normal. Jusqu’à ce soir étrange où la lune est écarlate, une « Super Lune de Sang » apprend-t-on un peu plus loin. Mina s’effondre et lorsqu’elle reprend ses esprits, l’école a un aspect tout autre.
The Coma 2: Vicious Sisters prend la forme d’un survival-horror en 2D, axé sur l’exploration et les parties de « cache – cache » face à des entités qui ne vous veulent pas du bien. Mina n’a presque rien pour se défendre ; s’il lui est possible de porter avec elle quelques objets de soin (renouvelables en les trouvant ou en les achetant aux distributeurs) et un spray neutralisant (un seul à la fois) qui offre quelques secondes de répit face à une rencontre potentiellement mortelle, son meilleur atout reste la discrétion, l’observation et le cas échéant, la fuite vers une cachette. Il n’y a pas trente-six mille types de dangers dans The Coma 2, mais leur addition fait montre d’une excellente maitrise du gameplay par ses développeurs. On croise des cadavres plus ou moins bien dissimulés qui vous entaillent ou vous tombent sur le coin de la figure. Faciles à éviter (une pression sur LT déclenche une esquive), ils sont cependant piégeurs car avec le temps on a tendance à les oublier et à se mettre en danger bêtement. Viennent plus loin des monstres lents, dangereux, mais qui ont le bon goût de ne pas nous poursuivre au-delà des limites de la zone visitée. Puis il y a les vrais méchants.
Un seul à la fois se plait à arpenter les niveaux à votre recherche, tandis que de votre côté, vous avancez à tâtons pour consulter les divers points d’intérêt et faire avancer l’histoire. De côté-ci The Coma 2: Vicious Sisters fonctionne comme un point’n’click : on interagit avec le décor là où c’est possible pour débloquer le passage ici, qui permet d’obtenir l’objet là-bas et qui à la fin, ouvrira la porte trouvée tantôt. La mécanique de l’avancée par la recherche fonctionne bien et ne pose pas de difficulté majeure, si ce n’est l’obligation d’arpenter encore et encore les couloirs et sales d’un niveau. Marcher dans les couloirs à la lumière d’un briquet, c’est donc se confronter possiblement à la terreur du coma : si elle ou il vous attrape, c’en est terminé et vous êtes bon pour retourner au dernier point de sauvegarde. Ceux-ci sont par ailleurs uniquement manuels et placés à des lieux précis, heureusement suffisamment nombreux pour ne pas frustrer en cas d’échec. Si l’ennemi numéro 1 vous voit, il vous reste à fuir et trouver une planque, mais attention à bien gérer l’endurance pour ne pas vous essouffler en chemin. Une fois caché, un petit QTE se déclenche (plus ou moins difficile selon l’endurance restante) et sa réussite vous octroie un peu de répit.
On meurt régulièrement dans The Coma 2: Vicious Sisters, le temps le plus souvent de trouver ses marques alors que l’on découvre l’un des six environnements proposés. Mais on ne ressent que peu de frustration car la mécanique de cache-cache est bien huilée. Elle participe surtout grandement à l’ambiance incroyablement réussie du jeu. Sur fond de musique discrète, oppressante, le bruit des pas de plus en plus perceptible nous informe que le prédateur est dans les parages. Alors que l’on se trouve dans une pièce adjacente au couloir (lieu où le danger ne viendra pas à moins qu’il ne nous poursuive au moment où l’on entre), on entend le claquement d’une paire de talons. Plaisant dans la vraie vie, il provoque dans The Coma 2: Vicious Sisters un grand moment de tension qui ne perd rien de sa puissance au fil du jeu, même lorsqu’arrivent les derniers instants de l’aventure. Si l’on est repéré, un hurlement à vous glacer le sang retentit. L’ambiance sonore est très réussie, bien que l’on regrette que les doublages (en coréen) ne soient présents que lors des cinématiques en début et fin de niveau, par ailleurs très agréables sous leur présentation façon bande-dessinée.
Très plaisant à jouer, The Coma 2 : Vicious Sisters se démarque aussi par son histoire plutôt prenante et bien racontée. Sombre et glauque, il se permet parfois des petits traits d’humour assez surprenants, tout en dépeignant une héroïne attachante. Elle n’est pas Rambo mais pas non plus un être sans défense qui ne survit qu’au gré des événements et d’une bonne dose de chance. Mina Park c’est miss tout le monde, avec ses craintes et ses moments de lucidité, de bravoure, qui en font un personnage tout à fait raccord avec le reste de l’aventure. L’immersion dans le monde torturé de The Coma 2: Vicious Sisters est également bien aidée par une réalisation technique très convaincante. Les environnements sont certes peu nombreux mais jouissent d’une vraie identité et d’un style graphique en 2D très soigné, détaillé, jouant habillement avec les ombres.
Alors qu’il est possible de le terminer en 6 et 8 heures selon votre degré de discrétion et une recherche plus ou moins active des « pages déchirées » qui apportent plus d’informations sur le background, The Coma 2: Vicious Sisters pèche par quelques petites erreurs. On y note une carte qu’il n’est pas toujours facile de déchiffrer, ce qui peut provoquer quelques moments de frustration dans ce genre de jeu où les allers-retours sont légion. Mais ce sont surtout les conditions d’obtention de la bonne fin qui posent quelques soucis (il y en a deux), car tout cela repose sur des actions qui ne sont pas nécessairement évidentes. De notre côté, nous avons validé une condition tout à fait par hasard, et rien ne nous avait semblé jusqu’ici suggéré ou expliqué. Tout comme les quelques missions secondaires qui sont plus importantes qu’elles n’en ont l’air ! Si elles obligent à des recherches supplémentaires et donc quelques allers-retours en plus, elles permettent en réalité de fabriquer des objets qui vous prémunissent d’une perte définitive d’une certaine quantité de points de vie à la fin du niveau. Ignorer ces missions conduit à se retrouver au dernier niveau avec seulement un point de vie sur cinq possibles. Mieux vaut en accomplir quelques-unes, sous peine d’avoir du mal à survivre au dernier niveau.
+
- Très belle réalisation
- Histoire intéressante, héroïne attachante
- Gameplay bien huilée
- Ambiance sonore excellente
- Ni trop facile, ni trop compliqué
-
- Pas mal d’allers-retours
- Quelques éléments auraient mérité plus d’explications