Test : The Complex sur Xbox One
Simple comme un film interactif
Si l’on devait comparer The Complex à un autre des nombreux FMV sortis sur Xbox One, on regarderait du côté du très bon Late Shift. L’éditeur est le même mais les développeurs sont différents (ici Red & Black Films et Little Jade Productions) ; on retrouve néanmoins la même formule que lors des aventures rocambolesques de Late Shift, à savoir un long métrage d’environ 1h30 au fil duquel nos choix ont un impact sur la progression de l’intrigue. On s’éloigne donc des FMV de type The Shapeshifting Detective qui intégraient une certaine part d’interactivité (en choisissant par exemple où l’on veut aller et à qui on veut parler), pour quelque chose de linéaire. Et de fait, beaucoup plus dynamique.
Mais parlons un peu de l’intrigue. Rassurez-vous, nous évitons ici tout spoiler en restant sur la base de l’histoire. On suit et on influence les quelques heures de la vie d’Amy Tennant (campée par l’actrice Michelle Mylett), docteur en biologie qui a mis au point une formule absolument extraordinaire. On vous passe les détails et autres références aux nano cellules et pour faire simple, le procédé d’Amy permet aux parties du corps endommagées de se régénérer à grande vitesse, via une simple injection par voie sanguine. En d’autres termes, l’être humain de ce futur proche (nous sommes à Londres et on transporte des blessés avec des drones) peut gagner la capacité d’une régénération immédiate, façon Wolverine. C’est fantastique, mais cela demande des sacrifices et peut aussi entrainer un grand danger lorsque de sombres esprits se penchent dessus. Confinée dans le laboratoire de haute technologie nommé « The Complex » après qu’une personne a présenté de sérieux troubles médicaux dans le métro londonien (on laisse les adeptes du sachoir tirer leurs conclusions), Amy s’apprête à vivre un grand moment de stress et d’émotions.
Que dire du film interactif réalisé par Paul Reschid ? Cantonnée presque exclusivement aux murs du laboratoire, l’histoire se laisse suivre avec un certain plaisir grâce à des acteurs appliqués, sans pour autant passionner comme ont pu le faire d’autres jeux du genre. FMV oblige, on reste au niveau cinématographique de la série Z, mais The Complex ne manque pas pour autant de ressources et prévoit quelques surprises aux joueurs qui tenteront de visionner les neuf fins possibles. Certaines se ressemblent un peu, mais on a pu en revanche aboutir à deux types de finals très distincts et témoignant d’une grande intelligence de la part des développeurs. Si notre première partie a débouché sur une issue prédictible, la suivante joue admirablement bien le jeu du retournement de situation improbable. L’issue dépend de vos choix naturellement mais aussi du taux de confiance/défiance que vous vouent les autres personnages, plus ou moins important selon votre comportement. Néanmoins, on n’atteint pas la proposition de Late Shift qui pouvait partir sur des routes totalement diverses une fois rendu au milieu du jeu, The Complex semblant toujours pressé de revenir sur la trame principale qu’il s’est fixé.
Bien structuré (on a noté seulement deux faux raccords en dix parties complètes et les neuf fins débloquées), The Complex dispose d’un très bon travail de réalisation qui rend le film crédible. On passe l’éponge sur quelques aberrations qui collent aux basquettes de ces petits films et sur l’humour parfois mal placé de Rees -l’autre personnage principal- qui s’adapte néanmoins bien avec la ressemblance troublante qu’il partage avec Monsieur Poulpe. Dans l’ensemble, ça fonctionne. Niveau sonore, les voix en anglais des acteurs saturent parfois un peu (pensez à baisser le master dans les options du jeu et monter le son de votre téléviseur, c’est mieux) et l’ambiance musicale demeure discrète. On apprécie cependant de disposer des sous-titres en français, de la possibilité de mettre en pause les moments de choix et surtout, on peut zapper les scènes déjà visionnées lorsque l’on tente une nouvelle partie ! Cela permet avec un peu d’application de découvrir l’ensemble des fins et un maximum de de scènes (196 en tout), sans se fatiguer, en trois heures tout au plus.
+
- FMV bien réalisé
- Structure linéaire de type « film », dynamique
- Neuf fins, parfois très différentes
- Acteurs bien dans leurs rôles
- Sous-titres en français
- Possibilité de passer les scènes déjà vues
-
- Scénario assez sage
- Quelques faux raccords et aberrations comportementales
- Le jeu reste quand même toujours sur un axe principal
- Unité de lieu qui n’est pas des plus sexy