Jeux

Crisis Wing

Shoot'em up | Edité par eastasiasoft | Développé par Pieslice Productions

6/10
One : 22 septembre 2021
29.09.2021 à 11h14 par - Rédacteur

Test : Crisis Wing sur Xbox One

Les ailes de l’an fer

La place importante allouée à la scène indépendante sous l’ère Xbox One/PS4 a permis à de nombreux genres, quelque peu mis de côté voire snobés, de poursuivre leur ouvrage et embellir l’existence de leurs adeptes. C’est un peu cela pour le shoot’em up. On retrouve régulièrement de nouveaux titres sur le marché Xbox, parmi lesquels un certain Crisis Wing. Développé par la paire Eastasiasoft (également éditeur) et Pieslice Production, Crisis Wing se pose comme un jeu ancré dans la tradition, rappelant que les plaisirs simples n’ont pas forcément vocation à se révéler simplistes.

Avons-nous réellement besoin d’un prétexte scénaristique pour se lancer dans un shoot’em up ? Non, heureusement. Si certains jeux comme Natsuki Chronicles ont embrassé avec réussite cette façon d’entreprendre le combat aérien, Crisis Wing prend les choses dans le sens inverse et ne s’encombre même pas d’une petite phrase d’accroche. Nous sommes ici pour combattre, clairement, et cela se comprend dès l’arrivée dans le menu où tous les modes de jeu sont accessibles dès le départ. On peut s’exercer dans le mode entrainement, ou alors se lancer directement dans la bataille avec le mode arcade traditionnel, le boss rush (enchainement de combats contre les boss du mode arcade) ou le contre la montre. Ce dernier mode nous invite à dérouiller de grosses vagues d’ennemis, chaque coup reçu venant grever la réserve de temps disponible. Tout cela est donc plus ou moins ce que l’on retrouve dans 99% des shmups et se voit renforcer par une excellente fonctionnalité : un mode deux joueurs local. La chose se raréfiant, elle n’est dès lors que plus plaisante à retrouver ici.

crisis wing 1

Shoot’em up à défilement vertical, Crisis Wing est un jeu qui va à l’essentiel. Le vaisseau est rouge ou bleu, les options basiques mais présentent toutefois la possibilité de simuler les scanlines, comme si l’on jouait sur un bon vieil écran CRT. Pour le reste, ça se passe sur deux boutons : un pour tirer, l’autre pour envoyer une bombe prenant l’apparence d’une immense tête de mort. Et basta. La suite ne dépend que notre capacité à survivre le long de sept niveaux, soit quelque chose situé au-dessus de la moyenne du genre. Crisis Wing est donc relativement long sachant que les niveaux eux-mêmes, à partir de la moitié du jeu, ont tendance à se montrer bien plus étendus que ce que l’on l’habitude de croiser. Trop longs ? Aussi incongru que cela puisse paraitre, on a envie de répondre oui. Un shoot’em up, c’est par essence quelque chose d’éprouvant, qui demande une grande concentration et donc un séquençage des niveaux permettant de ménager ses efforts. Ici il peut arriver que l’on perde ses moyens lors de moments qui trainent en longueur.

Crisis Wing n’est pas un jeu foncièrement difficile mais oppose une belle résistance. Pourvu d’un niveau de difficulté unique et du renvoi à un point de contrôle une fois le stock de vies épuisé (au moindre contact la destruction du vaisseau est instantanée), Crisis Wing mélange habillement l’approche traditionnelle du shoot’em up (Raiden par exemple) et celle du danmaku. Il n’est pas un enfer à la Dodonpachi mais en reprend certains éléments pour les patterns des ennemis, ceux des boss notamment. Les déplacements du vaisseau sont plutôt précis (dans la limite de ce qu’une croix directionnelle Xbox permet…), le tir offre de bonnes sensations, surtout lorsque l’on a mis la main sur suffisamment d’améliorations en cours de partie. On demeure ici dans une approche traditionnelle avec trois types de tirs disponibles, plus ou moins étendus selon la couleur de l’objet ramassé. On peut toutefois reprocher à Crisis Wing, en dépit d’une bonne variété d’ennemis, des degrés de résistance très variables et à notre humble avis, pas toujours adaptés à la situation. On aurait aimé un tout petit plus d’équilibrage entre des boss parfois vite occis et des rangées d’obstacles à la limite du sac à PV.

crisis wing 9

S’il ne brille pas par sa direction artistique, efficace mais somme toute très prudente, Crisis Wing peut s’appuyer sur un rendu en pixel art propre. Le jeu est parfaitement au point côté framerate, ce qui lui permet de rester précis en toutes circonstances. A l’inverse, son style graphique ne s’adapte pas toujours très bien aux questions de lisibilité de l’action : la plupart du temps on voit clairement les choses, puis vient bêtement un passage ou la couleur de fond gêne la visibilité des projectiles d’une teinte trop similaire. Ce n’est pas quelque chose de trop présent à l’échelle des sept niveaux, mais comme toujours dans le shmup, cela peut causer quelques moments d’agacement. Crisis Wing n’en demeure pas moins un bon petit shoot’em up, plaisant pour quelques heures et qui aurait gagné à proposer des tableaux de score en ligne. Pour terminer sur une bonne note, sachez que le jeu propose une bande-son rétro parfaitement dans le ton.

6/10
Hommage aux shoot’em up « à l’ancienne » mâtiné d’éléments issus du danmaku, Crisis Wing est un bon petit jeu du genre. Il va à l’essentiel et se révèle solide sur ses bases, même si on peut lui reprocher l’absence du petit quelque chose qui l’aurait fait passer de bon à excellent. Son style en pixel art est soigné mais ne transcende pas l’expérience, il est précis dans ses commandes mais égratigné par quelques petits soucis de lisibilité par moments, il est à la fois long pour le genre et finalement pas suffisamment bien calibré (longueur des niveaux, résistance des ennemis). Bref, Crisis Wing trébuche sur quelques points mais se révèle, dans l’ensemble, suffisamment plaisant et soigné pour être conseillé aux amateurs du genre.

+

  • Prise en main simple et précise
  • Jouable à deux en local
  • Très propre dans l’ensemble
  • Un peu plus long que la moyenne…

-

    • … Mais il aurait mérité un découpage des niveaux différent
    • Quelques soucis de lisibilité par moments
    • Equilibrage puissance/résistance pas toujours optimal

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