Test : Desperados III sur Xbox One
Une grosse bastos dans le mille
Desperados III prend donc part dans le monde impitoyable du Far-West. John Cooper, le héros principal du jeu, se lance dans une traque afin de retrouver un personnage qui cause bien des torts à la région, mais également par vengeance personnelle d’un passif qui n’est pas sans rappeler « Mort ou Vif » de Sam Raimi. Au fil de ses missions, notre cowboy fait la rencontre de divers personnages qui se joignent à lui pour l’aider dans sa quête, certains ajoutant d’autres problèmes qu’il faudra également résoudre. Bien plus narratif que Shadow Tactics, le titre respire le bon parfum du western et tous les codes qui en découlent.
Inhérent à ce genre de jeu, chaque personnage possède des compétences bien distinctes. John Cooper peut par exemple lancer des pièces pour détourner l’attention des ennemis, utiliser un couteau de lancer, ou encore faire parler la poudre avec ses deux revolvers capables de tuer deux ennemis simultanément. Le docteur Moreau peut attirer l’attention avec une sacoche qui aveugle les ennemis un peu trop curieux ou choisir de les abattre silencieusement à distance avec un pistolet à lunette. Notre ami Hector dispose pour sa part d’un piège à ours particulièrement meurtrier et d’un canon scié pour dégommer tout ce qui bouge dans son rayon d’action. La demoiselle Kate O’Hara peut se déguiser et utiliser ses charmes pour distraire les gardes, tandis qu’Isabelle Moreau a la possibilité de contrôler les ennemis à distance grâce à ses pouvoirs vaudous. Toutes ces compétences doivent être utilisées avec parcimonie et au bon moment puisqu’elles sont limitées soit par des munitions, soit par un délai de récupération entre deux utilisations. Globalement un beau travail d’équilibrage a été fait par les développeurs sur chaque personnage, il n’y a jamais la sensation qu’un héros est moins utile qu’un autre.
Afin de faciliter la stratégie et la diversification de vos approches, les développeurs ont eu la bonne idée de proposer une sorte de mode pause vous permettant de figer le jeu et ainsi planifier correctement vos attaques en les attribuant à chaque personnage. En pressant simplement la flèche du haut, vous avez la possibilité d’ordonner à John Cooper de tuer un ennemi avec son couteau de lancer, tandis que le docteur Moreau va éliminer un autre ennemi trop gênant à distance avec son fusil à lunette. Libre à vous de choisir ensuite à quel moment vous souhaitez lancer votre stratégie et observer votre plan se dérouler sans accroc. Cette fonctionnalité est d’une grande intelligence et permet de coordonner avec précision la moindre stratégie que vous souhaitez mettre en place. Pour les moins patients vous pouvez bien sûr continuer à jouer en temps réel si vous préférez être dans le feu de l’action, mais c’est un choix que l’on vous conseille d’éviter.
De manière globale, comme dans les Commando ou Shadow Tactics, le jeu incite grandement à l’infiltration. Vous avez la possibilité d’ouvrir le feu au risque de rameuter des dizaines de garde sur votre position, mais la tâche devient rapidement ardue voire impossible en augmentant la difficulté. Il est donc fréquent de devoir réfléchir pendant quelques minutes sur la stratégie à adopter avant de se lancer dans le feu de l’action. La difficulté d’ailleurs parlons-en. Découpée en mode Facile, Normal, Difficile et Desperados, celle-ci s’avère très bien dosée. J’ai pour ma part opté pour un démarrage en normal qui est le mode recommandé par les développeurs pour une première partie. Dans cette difficulté les gardes sont réactifs sans être trop punitifs afin d’éviter de vous faire griller trop rapidement. De quoi s’initier en douceur à ce Desperados III. La réussite par l’échec étant l’un des piliers du jeu, les développeurs ont mis en place un système de sauvegarde rapide particulièrement efficace puisqu’il suffit d’une simple pression sur la touche Back pour sauvegarder à tout moment votre progression dans la mission, idéal pour préparer une action risquée qui pourrait finir en eau de boudin.
Si les premiers niveaux font office de tutoriel pour s’imprégner des bases, vous allez rencontrer très vite des nouveaux ennemis bien plus coriaces et moins manipulables. Reconnaissables grâce à leurs tenues, ces ennemis augmentent graduellement la difficulté en imposant au joueur de bien analyser la situation avant de se lancer dans l’action. Les ponchos par exemple ne se laisseront pas berner par un bruit de pièce ou une sacoche douteuse, c’est donc à vous de voir en fonction de vos ennemis quelles sont les compétences les plus adéquates à utiliser sur l’instant T.
Du côté du gameplay les jeux de stratégie sont souvent la grande interrogation au moment du passage à la manette. Rassurez-vous, Desperados III est impeccable à ce niveau-là. La sélection des personnages et des compétences est d’une simplicité enfantine avec des simples pressions sur les gâchettes RB ou LB. La caméra se manipule très facilement, les déplacements sont toujours précis, bref un excellent travail a été effectué sur ce support et cela se ressent immédiatement. Du côté de la visibilité là encore aucun problème n’est à déplorer. En effet il suffit de presser la flèche directionnelle gauche pour voir exactement les cônes de détection de vos ennemis, si ce sont des civils, des gardes basiques, des longs manteaux, des cibles à abattre etc.
Concernant la durée de vie vous en aurez pour votre argent avec Desperados III. Les missions au nombre de 16 s’avèrent globalement longues : comptez entre une heure à deux heures selon votre style de jeu pour boucler les missions la première fois. Mais ce n’est pas tout puisque comme dit précédemment le jeu propose plusieurs modes de difficulté, de nombreux défis à réaliser, un mode speedrun, grand classique des jeux d’infiltration, qui est d’ailleurs bien aidé par un récapitulatif de vos déplacements durant un niveau à chaque tableau de fin de mission. En clair le titre propose une grande rejouabilité, n’espérez donc pas tout boucler sur une première partie.
L’aspect technique quant à lui est très propre. Sans être une claque graphique, le titre offre des décors variés et réussis et ne bronche jamais au niveau de son framerate, peu importe ce qu’il se passe à l’écran. Pas vraiment étonnant d’ailleurs quand on voit l’optimisation très soignée du jeu sur PC. Du côté des défauts on peut citer les chargements parfois un peu longs et des sous-titres qui demeurent assez petits, d’autant plus que le jeu n’est qu’en VOST. Vous l’aurez compris, il est difficile de trouver beaucoup de défauts à Desperados III.
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+
- Très stratégique
- Rejouabilité énorme
- Excellente durée de vie
- Gameplay très bien adapté à la manette
- Décors variés et réussis
- Difficulté bien dosée
- Techniquement irréprochable
- Plus narratif que les autres jeux du genre
- La pause tactique excellente
-
- Des chargements parfois longs
- Sous-titres trop petits et non réglables