Test : Dishonored : La mort de l'Outsider sur Xbox One
Après avoir semé la mort avec le protecteur royal, Corvo Attano, dans Dishonored et après avoir reconquis le trône de l’Impératrice, Emily Kaldwin, dans Dishonored 2, Arkane remet le couvert avec Billie Lurk pour une aventure dans la droite lignée des contenus additionnels du premier titre. En effet, le premier opus avait eu droit à son petit lot d’extensions afin d’approfondir l’univers de Dishonored et de laver les pêchés de l’assassin, Daud, tueur de l’Impératrice Jessamine Kaldwin. Nous ne reviendrons pas sur les deux contenus en question mais ce Dishonored : La Mort de l’Outsider est dans la même veine puisqu’il dirige les projecteurs vers la bien connue Billie Lurk, la protégée de Daud. Nous contrôlons donc Billie après Dishonored 2 pour un retour à Karnaca dans une mission sauvetage de son mentor. Après cette brève mission d’introduction, nous retrouvons un Daud à l’article de la mort afin de nous confier la plus importante mission : ‘Tuer l’Outsider’ et sauver le monde du chaos qu’il a provoqué. Et pourtant, malgré cette envie de le tuer, il semblerait que l’Outsider aide Billie mais pour quelle raison ? C’est bien tout l’intérêt de ce stand-alone : en apprendre plus sur Billie Lurk, ses convictions et sur l’histoire et l’existence même de l’Outsider.
Comme vous pouvez l’imaginer, l’aide de l’Outsider signifie pouvoirs et qui dit nouveau personnage dit nouvelles capacités et variations des différents pouvoirs. Comme nous popuvions s’y attendre, Arkane continue sur cette même ligne directrice. Le tout premier pouvoir du nom de ‘Displace’ n’est rien d’autre qu’une variation de la téléportation de Corvo et du grappin spirituel d’Emilie. Avec Billie il s’agit plus d’un marqueur de position qui est activable en deux temps : En effet, il est possible de marquer un endroit, de se balader autour et de se téléporter à l’endroit voulu en une fraction de seconde. Cela permet de prévoir ses actions et même de faire imploser un garde en se téléportant en lui. L’idée sur le papier est plutôt bonne mais nous n’avons plus de feeling instinctif puisqu’il faut passer par deux étapes pour se téléporter et que cela casse un peu le rythme. Alors que nous pouvions auparavant jouer à la méthode Dick Grayson en jouant sur le plan stratégique tout en étant capable d’improviser, ici ce n’est plus trop possible ou simplement de manière moins agréable. Ajoutons à cela que la longueur de la téléportation est ridicule et ne permet pas de jouer sur les hauteurs comme nous pouvions le faire dans les opus précédents.
« Les nouveaux pouvoirs sont intéressants sur le papier, mais cassent le rythme au point de perdre en plaisir de jeu »
Ce manque de rapidité d’exécution et ce manque de réelle liberté de mouvement ne permet pas de profiter pleinement d’un level-design toujours inspiré. Ce qui rendait donc le gameplay grisant, notamment dans Dishonored 2, semble absent ou en retrait à cause d’une nouveauté pas forcément inspirée. Malheureusement, le cœur du jeu en prend un coup et donne plus envie de laisser une traînée de cadavre que de jouer la carte de l’infiltration. Ajoutons à cela que pour complexifier la chose, la fameuse vision d’aigle laisse sa place à un système d’observation libre qui fige le temps. La chose est plutôt bonne puisqu’elle permet de planifier ses actions en marquant les objets et ennemis mais encore une fois cela ralentit la progression. Le jeu en devient peut-être plus stratégique et rend donc la progression plus difficile. Proposer quelque chose de plus stratégique n’est pas forcément mauvais en soi mais ici cela implique un manque de dynamique et de liberté et cela impacte clairement sur le plaisir de jeu.
Reste un dernier pouvoir plutôt intéressant puisqu’il sera possible de prendre l’apparence d’un personnage (civil ou soldat) afin de se faufiler tout en douceur. Ce pouvoir est clairement le bienvenue et permet de jouer la carte de l’infiltration à fond et de passer certains accès non autorisés sans alerter la garde. Comme vous pouvez le remarquer, l’Outsider n’a pas forcément été très généreux niveau pouvoirs mais il se rattrape avec la jauge de magie qui se régénère de manière automatique. La gestion du chaos est également absente comme la possibilité d’augmenter la puissance de ses pouvoirs. Une épuration totale qui garde tout de même les charmes d’os afin d’augmenter les capacités de Billie et le tout en écoutant les rats. En effet, les rongeurs fourmillent à Karnaca et ils possèdent de nombreux indices pour mener à bien nos missions avec le moins d’encombres possible. D’autant plus qu’il y a de quoi faire dans cette ville avec la mission principale, qui manque clairement d’attrait, et de nombreuses missions annexes via des contrats en tout genre. Malgré son statut d’extension, Dishonored : La Mort de l’Outsider ne se montre pas avare en contenus d’autant plus que nous visitons des quartiers inédits de Karnaca. Ajoutons à cela une direction artistique et sonore toujours aussi maîtrisée, même si le titre connaît quelques soucis d’optimisation au niveau des textures (certaines s’affichent tardivement). Rien de bien gênant pour la progression et l’expérience de jeu n’en est en rien impactée.
+
- Artistiquement inspiré
- Level-design au niveau
- Durée de vie intéressante
- Renforce l'univers Dishonored
- Karnaca sous un nouveau jour
- Prise de risque notable ...
-
- ... Pas forcément payante
- Gameplay moins dynamique ...
- ... Et moins plaisant
- Histoire assez quelconque
- Quelques soucis d'optimisation