Test : Fabledom sur Xbox Series X|S
Il était une fois, juste une fois...
En bon « city-builder », Fabledom vous invite donc à créer une ville dans un contexte de conte de fées. Si le concept de base est déjà bien connu des joueurs, il profite ici d’un contexte original et rafraichissant. On se retrouve donc dans un monde enchanteur et coloré fait de rencontres avec des personnages et des évènements iconiques tirés des contes classiques et merveilleux. Ainsi, on a rapidement l’occasion de planter chez soi le haricot magique ou encore de rencontrer Le Petit Chaperon Rouge, par exemple. Ces évènements, en plus d’être agréables à découvrir, permettent de glaner différentes récompenses qui pourront être utilisées dans le cadre de notre ville, principalement pour la décorer. Des clins d’œil plutôt sympathiques qui feront plaisir aux amateurs de littérature classique ou éventuellement de Disney.
Mais avant de découvrir tout cela, il faut bien entendu débuter votre partie. Cela commence par le choix d’un nom pour votre prince ou princesse, mais également d’une bannière pour votre royaume. Vous êtes ensuite placés sur une carte du monde où vous devez choisir la zone sur laquelle vous allez construire votre ville. Autour de vous, le reste du royaume est occupé par différents dirigeants avec lesquels vous pouvez, par la suite, faire de nombreux échanges. Mais cela aussi, on vous en parle par la suite. Vos décisions prises, vous débarquez enfin sur la carte du jeu pour véritablement débuter votre partie. Une carte qui dispose de nombreux éléments de décor et qui s’avère franchement imposante par sa taille. Vous êtes prévenus : du travail, il va y en avoir, et pas qu’un peu.
Niveau gameplay, le jeu part d’un principe relativement simple : régulièrement, des habitants viennent aux frontières de votre pays afin d’y entrer. Si vous avez de la place (en construisant des maisons), vous pouvez les accueillir. En échange, ils vous laisseront bénéficier de leur savoir-faire, tout en récoltant les nombreux matériaux qui sont à votre disposition : bois, nourriture, poisson, viande, fer… Au départ, les possibilités se montrent franchement nombreuses et l’objectif est de trouver un juste équilibre entre la population de la ville et leurs besoins. Il faut gérer l’ensemble afin de garantir à chacun de quoi se chauffer, se nourrir, se loger. Une situation complexe qui nécessite de faire preuve d’attention et de prudence. Surtout qu’au fil de votre progression, le tout se diversifie. Evidemment, pour vous pousser à avancer, il faut une carotte, un objectif, et ce dernier est relativement simple : faire croitre votre ville et construire un environnement toujours plus grand.
Si votre village devient une ville avant de devenir une cité, cela signifie que l’on avance par pallier. Ainsi, au fil de votre progression (et de l’arrivée des villageois), vous débloquez de nouvelles constructions qui vous offrent davantage de possibilités. De la récolte du bois, vous parvenez à créer une véritable délégation capable de prendre contact avec les souverains voisins, le tout en passant par la formation d’une armée qui pourra partir en mission afin de vous ramener des récompenses. Cette évolution est limpide, plutôt bien pensée et elle crée une addiction chez le joueur qui le pousse à aller de l’avant. Le seul bémol vient du fait du contenu proposé par le jeu. Après 5 à 6 heures de jeu, on a débloqué l’essentiel des constructions et des possibilités proposées. Le reste du jeu se résume donc à faire croitre sa cité, tout en entretenant (ou non) les relations avec nos voisins. C’est un peu mince. Le seul changement possible vient du fait de changer de carte ou de difficultés. Pas certain que ce soit suffisant pour relancer une seconde partie.
Evidemment, il y a tout de même des à-côtés plutôt sympathiques, comme la présence d’un héros qui peut monter en niveau. Pour engranger de l’expérience, il faut qu’il parte en mission ou qu’ils affrontent des adversaires sur la carte, un fait relativement rare au cours de notre partie. On notera également que la partie gestion est relativement accessible. Il y a des choses à penser (point d’eau nécessaire ou lieux conviviaux à mettre à disposition) pour favoriser un climat serein au cœur de votre belle cité, mais le tout est simple. C’est d’ailleurs un point d’attention qui pourra faire tiquer les amateurs du genre. Fabledom est un jeu de gestion que l’on peut aisément conseiller aux néophytes, mais qui déplaira probablement à ceux et celles qui apprécient avoir un contrôle total sur l’organisation de la ville. Vos manœuvres sont limitées et on s’est retrouvé quelques fois à regarder le jeu de manière totalement passive, en attendant que le temps passe. Ce n’est un problème pour ceux et celles qui apprécient profiter d’une expérience « chill » et détendue, mais pour les autres cela semble plus complexe. Vous êtes prévenus.
On profite d’ailleurs de l’occasion et de ces quelques points négatifs pour soulever la question du gameplay. Si les commandes sont assez simples à prendre en main, on remarque assez vite que la transposition à la manette n’a pas été des plus simples pour les développeurs. On a déjà eu l’occasion de tester de nombreux jeux du genre – Two Point, Park Beyond ou Let’s School pour les plus récents – et il est clair que Fabledom n’est pas le titre le plus instinctif que nous ayons eu en main. La raison principale ? Une série de manipulations qui ralentissent nos actions et qui nous font recommencer la même opération plusieurs fois (comme supprimer des chemins, créer des champs différents…). Rien de bien grave, une nouvelle fois, mais des petites frustrations tout de même.
Sur le plan artistique, Fabledom fait le job ! L’ambiance est au rendez-vous et dès les premières minutes on s’immerge totalement dans l’univers enchanteur qui nous est proposé. Le côté mignon sert également la direction artistique à merveille, tandis que les éléments de décors / personnes tirés des comptes nous font sourire. Même constat pour la partie technique du jeu qui s’est avérée irréprochable à tout point de vue. Les seuls ralentissements ressentis surviennent au cours de la sauvegarde automatique. Rien de bien grave donc. Pour le reste, Fabledom est un jeu qui ne se montre pas gourmand, entendez donc par là qu’il n’est pas aussi fin et précis qu’un opus de la licence Two Point. Mais qu’importe, la direction artistique faisant le job, on apprécie ce que l’on voit et notre ville se montre rapidement mignonne. Enfin, un dernier point sur la partie sonore du titre qui, bien qu’elle soit agréable à écouter, se montre extrêmement limitée. En effet, durant notre partie (qui a duré près de 10h), un seul et unique morceau est venu nous titiller les oreilles. Alors certes il est franchement beau, oui il y en a de temps en temps l’un ou l’autre au cours des évènements, mais on aurait aimé que ce soit un tout petit peu plus varié.
+
- Direction artistique qui fait mouche ;
- Univers enchanteur ;
- Ambiance tranquille et posée ;
- Terriblement addictif les premières heures ;
- Evolution limpide ;
- Diplomatie intéressante ;
- Concept bien pensé.
-
- Contenu limité ;
- Imprécisions de gameplay ;
- Technique à la traine ;
- Musique répétitive ;
- Gestion limitée de la ville.