Test : FIFA 13 sur Xbox 360
FIFA, le nouveau Paris Saint Germain ?
Comme chaque année, Electronics Arts nous vend à coup de bande-annonces et autres previews alléchantes les nouvelles fonctionnalités que proposera le prochain opus concerné. Ce fut le cas en 2010 pour FIFA 11 avec le « Personnality+ » et le « Pro Passing » mais aussi l’année dernière avec la « défense tactique » ainsi que la nouvelle physique qui devait rendre les impacts spectaculaires. Si ce dernier point n’a pas eu le rendement souhaité, la défense tactique a su apporter une vraie dynamique dans notre manière de défense. Quid des nouveautés de cette année ? Cette fois-ci, c’est le « First Touch Control » qui est à l’honneur. Qu’est-ce donc ? Seulement un assemblage des innovations (celles citées ci-dessus) déjà aperçues dans la franchise mais qui sont sublimées.
Pour être clair, cette nouvelle cuvée ressemble à une mise à jour même si cela ne doit pas délier les mauvaises langues qui y verraient là une critique acerbe. Cette évolution est sans doute la plus agréable qu’on ait vu depuis quelques années car réellement généralisée dans le gameplay. Plus que jamais, le jeu dans le petit périmètre est d’un régal absolu avec des dribbles courts « naturels » toujours plus précis. Le jeu long a également gagné en justesse et en précision avec des passes aériennes plus rapides et efficaces (contrairement au 12 où il était globalement déconseillé d’en faire sous peine de se faire confisquer le ballon). Mais l’amélioration la plus spectaculaire se constate sur les contrôles, les touches de balle avec des réceptions qui ne sont plus aussi aimantées que dans le passé. Si vous faites une passe trop forte, il arrive que le joueur à la réception s’emmêle quelque peu les pinceaux. Un raté dont peuvent profiter vos adversaires et qui apporte une certaine incertitude dans le jeu collectif.
Malgré cela, les mouvements s’enchaînent de manière plus fluide, encourageant les phases offensives qui sont plus variées que jamais. Et la défense dans tout cela ? La fameuse défense tactique est bien entendu toujours présente mais elle peut sembler parfois à la peine face au danger qui peut venir de partout. Et ce, même en dehors de la surface avec des frappes sèches (un peu trop toutefois) dans le pur style de Cristiano Ronaldo. Heureusement, les développeurs ont eu la bonne idée de corriger l’inertie de l’I.A. qui ressemble moins à des plots : les défenseurs – même si on ne les contrôle pas directement – n’hésitent plus à faire preuve d’initiative en attaquant le porteur de balle s’il se trouve à portée ou en taclant afin de couper les trajectoires ou dévier un centre voire un tir.
Bêtes comme leurs pieds les footballeurs ? Que nenni !
Cette remarque est toutefois également valable pour nos alliés en attaque qui jouent davantage en profondeur, en faisant des appels de balle, nous permettant de faire des une-deux comme si on jouait avec un coéquipier humain. Vous l’aurez compris, l’attaque est globalement avantagée dans cet opus : il est de plus en plus rare de terminer un match sur un score vierge et il est de plus en plus probable d’obtenir des scores de set de tennis (en exagérant à peine) notamment lors des parties en ligne. Cela dit, l’équilibre du jeu est plutôt convenable malgré ce parti-pris pour l’attaque. Il est, de toute manière, préférable d’avoir un jeu favorisant le « football spectacle » façon Liga plutôt que d’avoir un spectacle digne de la Ligue 1, de plus en plus terne au fil des années.
Dans ce cas, pourquoi parler de « mise à jour » ? Tout simplement parce qu’Electronics Arts a privilégié le fond plutôt que la forme pour ce FIFA 13. Si le gameplay a beaucoup évolué, ce n’est pas le cas pour beaucoup de choses qui sont directement issus de l’opus précédent comme la modélisation des joueurs. Ainsi, les Valbuena & co ne ressemblent toujours à rien (mis à part la queue de cheval en moins pour le marseillais, quelle avancée…) de même que les joueurs qui ont émergé la saison dernière et qui sont au sein d’équipes pourtant remarquablement modélisées (Giroud à Arsenal ou Lacazette à l’OL pour ne citer qu’eux). Heureusement, en contrepartie, les développeurs ont eu la bonne idée de faire bouger certaines choses qui commençaient à stagner depuis un certain temps. C’est le cas pour l’arène qui est toujours présente mais qui n’est plus proposée sous forme de 1 vs 1 (sauf pour les parties multijoueur) puisque les mini-jeux sont désormais propriétaires des lieux. Ces fameux mini-jeux, sans être révolutionnaires, sont parfaitement bien pensés et permettent aux joueurs de corriger leurs faiblesses : plus aucune raison désormais de bâcler les coups francs ou les pénaltys.
Il en est de même pour le très populaire mode « Club » qui profite dès à présent d’un petit ravalement de façade avec la mise en place du très bon système de divisions avec montées et descentes déjà aperçu dans « Saison ». Pour ceux qui s’arrachaient les cheveux l’année dernière face à des goals pro qui arrêtaient toute tentative ou face à des joueurs de 2m10 qui couraient aussi vite qu’Usain Bolt, le studio EA Vancouver a eu l’intelligence de mettre en place des filtres (pour pouvoir jouer avec ou sans tout, même chose pour les gardiens pro) mais aussi de séparer les pros. Désormais, vous n’aurez pas la possibilité d’utiliser le pro de votre carrière solo en Club. Ainsi les exploits débloqués par votre pro en ligne le seront seulement en ligne. A propos de ces exploits, ils sont désormais plus orientés sur la progression « lente » plutôt que les choses impossibles à réaliser sans tricher (comme réaliser 20 tacles glissés en un seul match). Ce qui est une très bonne chose.
« It’s in the Game » ? Ah bon ? « It’s in the Bug » plutôt !
Quant aux autres modes, on reste dans le classique avec quelques petites améliorations par-ci par-là, pas de quoi crier au génie mais difficile d’améliorer ce qui était déjà bien en place. Reste une interface toujours aussi lourde (même si on arrive un poil plus rapidement au menu en démarrant le jeu) : bonne chance aux débutants pour trouver où faire un simple match par exemple. S’il y a une chose qui ne change pas d’année en année et qui reste indémodable à chaque nouveau cru, ce sont bel et bien les bugs. Que ce soit en online ou en solo avec des freezes, des serveurs EA qui lâchent très régulièrement, des parties qui ne démarrent jamais, des parties sans ballon, etc. le manque de finition se ressent une nouvelle fois… A tel point que cela en devient particulièrement agaçant. Il faudrait peut-être rappeler à Electronics Arts que les mises à jour ne s’effectuent pas forcément une fois toutes les années et que ces errements devraient être corrigés rapidement…
+
- Plus dynamique que jamais
- Séparation des Pros (en ligne et en solo)
- Refonte du mode Club
- Remises en jeu (en touche ou après une faute) plus vives
- Dribbles « naturels » plus efficaces
- Contrôles qui apportent leur lot d’incertitudes
- Tutoriels et mini-jeux qui permettent vraiment de progresser
- L’I.A. beaucoup moins passive
- Coups de tête défensifs plus saignants
- Passes aériennes beaucoup plus efficaces
-
- Modélisation des joueurs qui n’a pas été renouvelée
- Un peu trop porté sur l’attaque ?
- Arbitre un brin trop tatillon dans la surface
- Arbitre qui ne fait pas l’effort de se replacer
- Gestion du moral trop importante dans les matchs en ligne
- De trop nombreux bugs que ce soit en ligne ou en solo