Jeux

Final Fantasy XVI

JRPG | Edité par Square Enix

9/10
One : 09 June 2025 Series X/S : 09 June 2025
18.06.2025 à 17h16 par - Rédacteur en Chef

Test : Final Fantasy XVI sur Xbox Series X|S

I Want Your XVI

Il aura donc fallu attendre deux ans avant de pouvoir découvrir le dernier Final Fantasy numéroté en date. Deux ans d'attente qui ont permis de tempérer les attentes autour d'un titre qui a reçu des avis plutôt divisés à sa sortie sur PlayStation 5 en 2023, mais qui bénéficie malgré tout de l'aura d'une des plus grandes franchises du JRPG. Disponible en shadow drop à l'issue du Xbox Games Showcase 2025, il est enfin venu le temps de savoir ce que vaut vraiment ce Final Fantasy XVI.

Comme à chaque nouvel épisode numéroté, ce Final Fantasy nous propose un scénario sans aucun lien avec les précédents jeux de la franchise. Cette fois-ci, le joueur se retrouve à Valisthéa, un monde qui puise son inspiration dans des œuvres majeures, à forte consonance médiévale. L’équipe artistique ne cache pas vraiment ses influences envers les sagas Game of Thrones, The Witcher ou encore l’Attaque des Titans, pour nous proposer un univers qui rappelle plutôt les premiers épisodes de la franchise avec ses grands châteaux, ses forts et ses royaumes en guerre. Une sorte de retour aux sources, porté par cette volonté de nous plonger dans une ambiance à la fois impitoyable et épique, et cela dès les premières minutes. Pour ce faire, Final Fantasy XVI nous propose de suivre Clive Rosfield, un chevalier prêt à tout pour se venger.

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Après une petite introduction, le titre nous propose un flashback où l’on retrouve notre héros, durant son adolescence. Une séquence de deux heures environ, qui se révèle indispensable pour bien comprendre les bases du lore. Ainsi, on apprend que, malgré son statut d’aîné, Clive n’est pas promis au trône et c’est son frère Joshua qui héritera de cette fonction à la mort de ses parents. Pour la simple et bonne raison que le monde de Valisthéa s’articule autour des Primordiaux, ces créatures bien connues de la franchise, qui prennent le nom d’Esper dans FF6, d’Invocations dans FF7 ou encore de G-Forces dans FF8. Dans ce seizième épisode, ils sont au nombre de huit, et chacun lié à un hôte humain appelé «Emissaire». Un atout certain quand il s’agit de dissuader un empire belliqueux de conquérir vos terres, au point que chaque royaume cherche à obtenir son propre Emissaire. Mais ces Primordiaux sont également à l’origine du désir de vengeance de Clive, qui a vu son domaine être réduit à néant suite à l’affrontement de deux d’entre eux.

Globalement, l’ambiance de ce Final Fantasy XVI est nettement plus sombre et mature que les précédents épisodes de la franchise. D’ailleurs, du haut de ses 28 ans, notre héros est beaucoup plus âgé que ce que nous propose habituellement Square Enix, puisque les autres protagonistes de la saga ont généralement entre 17 et 21 ans. En plus de permettre à la majorité des fans de la franchise de mieux s’identifier au personnage principal, c’est également l’occasion de lui faire porter un lourd fardeau, et un désir de vengeance qui a mijoté durant treize longues années. On s’attache finalement assez vite à ce héros torturé, et c’est d’autant plus important qu’il est le seul personnage jouable (à quelques exceptions près). Ne pas pouvoir composer un groupe est étonnant dans la mesure où cela constitue généralement le point fort du jeu de rôle japonais, d’ordinaire très efficace pour mettre en avant l’esprit d’équipe, mais cela correspond finalement à la psychologie de Clive, qui se retrouve néanmoins souvent accompagné d’un ou plusieurs compagnon(s) non jouable(s) qui l’accompagne(nt) dans sa mission.

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Après avoir tenté de construire son jeu avec une partie ouverte dans Final Fantasy XIII (à la fin) puis dans Final Fantasy XV (au début), Final Fantasy XVI prend le parti de revenir à un concept beaucoup plus linéaire où l’histoire principale vous demande d’enchainer de petites zones dont le level-design s’apparente à des couloirs assez basiques, qui n’invitent pas vraiment à l’exploration. Il y a bien des zones un peu plus ouvertes, avec la possibilité de dénicher quelques coffres ou des contrats pour lesquels vous devez chasser des ennemis plus puissants que la moyenne, mais globalement le travail de recherche reste très léger. Afin de ne pas perdre de temps à chercher son chemin ou à enchainer les allers/retours, les développeurs ont eu la bonne idée d’introduire la possibilité de réaliser des voyages rapides, et d’inclure des indicateurs de quête.

Pour qui veut dévier un peu de la trame principale, il y a tout de même moyen de déclencher des quêtes annexes, dont certaines sont temporaires. Si certaines d’entre elles présentent un intérêt discutable, avec parfois un petit côté Fedex peu enthousiasmant, d’autres sont déjà plus intéressantes, avec quelques rebondissements et parfois même de vraies récompenses capables d’améliorer le confort du joueur. On pense notamment à l’acquisition du chocobo, qui permet de se déplacer plus rapidement, ou à la possibilité d’améliorer le nombre de potions transportées ou leur efficacité. Là encore, histoire de ne pas perdre de temps en déplacements inutiles, lorsque l’objet de votre quête secondaire est rempli, le jeu vous invite à vous téléporter vers le commanditaire de celle-ci afin de la valider. Un ensemble de petites choses qui invite clairement à se lancer dans un maximum de contenu annexe, avec un certain plaisir coupable.

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En explorant les divers lieux proposés, on croise bien évidemment des ennemis. Pas de rencontres aléatoires ici, ni même de système de tour par tour, Final Fantasy XVI contribue à faire basculer la franchise vers l’action, avec des combats en temps réel. En l’absence de véritable groupe, on ne contrôle que Clive, accompagné de son chien Targol, à qui il est possible de donner des ordres très simples. Les PNJ qui peuvent vous prêter main forte n’ont pas de réelle influence dans les combats à mener, et encore moins quand il s’agit des boss. Un choix étonnant, compensé par un gameplay qui gagne énormément en profondeur au fil de l’aventure. Par ailleurs, le fait d’être un peu seul contre tous signifie que si Clive tombe au combat, la partie s’achève, sans possibilité d’utiliser une quelconque queue de phénix pour le remettre sur pied.

Sans trop en révéler, les aptitudes de Clive lui permettent d’acquérir de nouveaux pouvoirs, et donc de nouvelles attaques que l’on peut attribuer librement depuis les menus. On se retrouve ainsi à enchainer les attaques spéciales, dont l’efficacité peut être augmentée en équipant des reliques, et on se retrouve rapidement à enchainer un déluge de coups sur les ennemis. En plus de pouvoir se déplacer comme on le souhaite autour des ennemis (un peu comme dans un Tales of), c’est fluide et très facile à prendre en main, et on regretterait presque que les développeurs n’aient pas pensé à inclure plusieurs modes de difficultés afin de rendre le tout un peu plus corsé pour les habitués. On pourrait aussi pointer du doigt le fait que notre héros ne manie que l’épée, mais là encore, on ne ressent pas forcément ce détail comme un réel défaut, l’action étant suffisamment libre pour éviter que tous les combats ne se ressemblent. A noter tout de même que le soin passe soit par Targol, soit par les potions à équiper en accès rapide, les développeurs n’ayant sans doute pas souhaité encombrer le game-design avec une magie supplémentaire à équiper.

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Et pour offrir un réel côté épique à certaines batailles, Final Fantasy XVI a beaucoup misé sur les Primordiaux. Véritables icônes de la franchise, leurs interventions contribuent largement à offrir un côté absolument épique à ce seizième épisode. Certains passages vous mettent d’ailleurs dans la peau de ces monstres immenses, pour des batailles qui font écho au genre du «super sentai» qui voyait s’affronter deux adversaires colossaux, à l’image des séries Bioman ou Power Rangers. Globalement, c’est toute la mise en scène qui est particulièrement soignée, et plus on avance dans le jeu, plus on a envie d’y revenir. En optant pour la «Complete Edition», vous pourrez même ajouter une petite dizaine d’heures de jeu, sans grand changement par rapport au reste, alors que la durée de vie du jeu de base tourne plutôt autour des 40 heures. A noter tout de même qu’il est nécessaire d’arriver au bout de l’aventure de ce Final Fantasy XVI pour lancer les extensions Echoes of the Fallen et The Rising Tide et ainsi poursuivre l’aventure de Clive.

Côté technique, le jeu est très propre et donne régulièrement envie de lancer le mode photo. On aurait toutefois préféré ne pas avoir à choisir entre un mode Performance à 60fps, et le mode Qualité, d’autant que les différences de framerates et de résolution sont assez flagrantes d’un côté comme de l’autre. De notre côté, on a fini par opter pour le mode Qualité afin de profiter au mieux des effets de particules réussis, et des environnements parfois impressionnants de détails. Les modèles 3D sont à la fois cohérents et travaillés, avec des visages bien réalisés et expressifs, même si on constate une nette différence de traitement avec les personnages lambdas croisés dans les villages.

Rien à redire en revanche sur la partie sonore, absolument parfaite, avec quelques thèmes mythiques de Nobuo Uematsu qui ont été revisités pour mieux coller à l’ambiance de cet épisode. Autant dire que la direction artistique participe grandement à l’ambiance réussie de ce Final Fantasy XVI, et il y avait matière à émettre quelques doutes sur les premières heures de jeu, force est de constater que l’on prend beaucoup de plaisir à parcourir Valisthéa, avec l’envie inexorable d’y revenir. Petit bémol tout de même sur l’adaptation des voix en français, assez inégale selon les acteurs, même si la possibilité de basculer vers les voix japonaises permet de corriger ce souci d’acting.

9/10
Episode après épisode, la franchise Final Fantasy continue de surprendre par son contenu, donnant l'impression de devoir tout réapprendre à chaque nouveau jeu. Au fil de cette aventure inédite, on finit par se faire à l'idée que la série continue d'évoluer drastiquement sur la forme, tout en conservant ce qui fait sa force sur le fond. En offrant une histoire prenante qui évolue dans le temps, un rythme maitrisé, avec des moments forts portés par une mise en scène parfaite et des instants plus posés pour bien comprendre le lore, Final Fantasy XVI nous livre une aventure grandiose capable d'embarquer n'importe quel joueur, qu'il soit novice ou fin connaisseur de la saga. Il est désormais l'heure de rattraper tout ce temps perdu à l'attendre !

+

  • Ambiance qui donne envie d'y retourner
  • Combats qui gagnent en profondeur
  • Mise en scène totalement folle
  • Personnages bien travaillés
  • Direction artistique réussie

-

    • Exploration trop superficielle
    • Doublage en français inégal
    • Difficile de choisir entre Performance et Qualité