Test : Grid sur Xbox One
Un Grid dans la nuit
Vous l’avez remarqué comme moi, on navigue depuis maintenant plusieurs années sur des eaux investies par des genres de jeux de courses automobiles nous proposant tout, son exact opposé et finalement peu de choses entre les deux. Peut-être cela a-t-il tendance à rendre nostalgique de l’époque où un jeu de voiture, c’était souvent le fruit d’un mélange des approches. Un peu simulation mais pas trop, accessible mais tout de même vaguement respectueux d’une certaine forme de challenge. Bref, une vision de la conduite qui est ce que Call of Duty est à la guerre. Grid est au départ une série taillée dans cette roche et s’approche donc de la grille de départ avec des prétentions auxquelles nous voulons bien prêter une oreille attentive. Quatrième épisode d’une aventure initiée sur Xbox 360, Grid cuvée 2019 renvoie d’emblée aux fondamentaux : pas de chichis et la course se passera en mode Carrière, au travers de courses simples personnalisables ou via le multijoueur, en ligne uniquement. Le reste permet de personnaliser vite fait sa carte de joueur, donner un nom à son pilote et effectuer les réglages de base du jeu. Même au niveau des aides à la conduite c’est vite vu, avec cinq niveaux de sensibilité pour l’ABS, le contrôle de traction et celui de stabilité. On peut aussi régler le nombre de « rewinds » disponibles et calibrer l’efficacité de l’IA.
Le mode Carrière est probablement le plus traditionnel, sobre -pour ne pas dire froid- que vous croiserez cette année dans un jeu de courses. Oui, même le traditionaliste Wreckfest y met un peu plus de dynamisme. La grande grille qui s’ouvre à vous propose environ 80 épreuves, découpées en sections par catégories de véhicules, elles-mêmes composées de plusieurs courses. Les épreuves sont pour la plupart rapides, composées de trois, quatre courses ; les qualifications sont optionnelles mais le système est bien vu : une pression sur X avant le départ vous permet de tenter un tour unique, départ lancé, pour réaliser le meilleur temps. Comme les rétroviseurs, les épreuves vont par deux et réussir l’objectif de l’une permet d’en débloquer deux suivantes. Et ainsi de suite, jusqu’aux épreuves spéciales des catégories (véhicules modifiés, sportscars, véhicules spéciaux, modèles stock, etc). Une fois pliées, vous voilà prêt pour affronter les quatre derniers événements du grand championnat Grid. Vous avez dit classique ? Carrément. Gagner des courses, réaliser des performances particulières (respect des trajectoires, drift, etc) augmentent le niveau du joueur et les gains par la même occasion, soit ce qu’il faut pour acquérir un nouveau véhicule et se lancer dans un nouveau type d’épreuve. La progression est on ne peut plus cloisonnée, dirigée. On aime ou on n’aime pas, mais à notre sens, c’est le genre de configuration qui sied à ce genre de jeu où l’essentiel repose finalement sur la conduite.
S’il y a bien une chose avec laquelle Grid est à l’aise et exprime un potentiel puissant, c’est bel et bien son gameplay. Facile à prendre en main, pas avare en dérapages facilement contrôlables et très peu regardant sur votre propension à multiplier les touchettes sur les ailes adverses, Grid déballe une conduite extrêmement plaisante. Jouissive. Qu’importe la catégorie choisie et au diable le réalisme : les moteurs rugissent à pleine puissance, l’impression de vitesse est rendez-vous et les sensations tout autant, au gré d’un framerate à 60 images par secondes stable en toutes circonstances. Ce n’est pourtant pas faute de permettre à 16 véhicules de se tirer la bourre et de ne pas lésiner sur les accrochages. L’IA n’est pas forcément efficace en termes de rapidité (vous pouvez toujours rehausser la difficulté cela dit) mais pour ce qui est d’aller au contact, elle s’y connait. Les adversaires n’hésitent pas à se bousculer entre eux. Certains joueurs auront peut-être envie de crier au scandale en voyant l’anarchie qui peut ressortir de certains virages où tout le monde se presse, mais cela fait partie du jeu. Un titre qui est -on se répète volontairement- l’expression maîtrisée et efficace du jeu de courses arcade. On regrette simplement deux petites choses : la première, c’est l’inutilité du système de rivaux. A trop taper sur un coureur, celui-ci devient votre « rival ». On s’attend alors à plus d’opposition et d’agressivité, mais il n’en est rien. Le second reproche est à aller chercher lui aussi sur la piste, où l’on constate la drôle de tendance que prend notre véhicule à coller aux autres, comme s’il était aimanté. Les dépassements sont alors difficiles par moments, nous forçant à aller chercher les ouvertures le plus loin possible des adversaires.
Grid est un jeu qui se laisse parcourir tranquillement et dont l’intérêt sur le long terme dépend essentiellement de votre attrait pour la course. En solo, particulièrement. Dénué de mode local, Grid joue aussi la carte du très classique en multijoueur online, se contentant de nous proposer un matchmaking simple et éventuellement, la création d’une partie privée. C’est léger. Tout ce qui est à côté l’est un peu aussi d’ailleurs, même du côté du garage où l’on retrouve quelques belles pièces allant des Golf, Subaru Impreza, Ford Focus, jusqu’aux Aston Martin, en passant par la mini type Mister Bean et même des F1. Le choix n’est pas dingue mais la modélisation est en revanche réussie. Il en va un peu de même pour les tracés, alternant entre circuits officiels tels que Silverstone, Brands Hatch et Sepang, aux côtés de parcours fictifs citadins particulièrement réussis à Barcelone, San Francisco, au Japon ou encore à la Havane. Dans l’ensemble Grid est d’ailleurs un jeu particulièrement beau, propre, sublimé par des couchers de soleil, des phases nocturnes ou des affrontements sous une pluie violente très réussis. La météo n’est pas dynamique, tout est programmé dès le départ, mais on a au moins le plaisir de jouer à un jeu qui met vraiment à contribution les capacités de la Xbox One X. Et ça, ça fait plaisir.
+
- Plaisir de la conduite arcade
- Des sensations à revendre
- Prise en main immédiate
- Graphiquement dans le haut du panier
- 60 FPS, ça fait plaisir
-
- Contenu un peu léger
- Modes de jeu très limités