Test : Halo 4 sur Xbox 360
Quatre ans, sept mois et dix jours. Quatre longues années que John-117 dérive dans l’espace au sein des débris du Forwad Unto Dawn, protégé par un cryotube. Soudain, Cortana décide de le réveiller, sentant un danger s’approcher. Mais ce n’est pas pour cette seule raison qu’elle a réactivé Master Chief puisqu’elle est elle-même est en danger. En effet, toute intelligence artificielle se dégrade à partir de sept années d’activité. Or, Cortana en est à sa huitième année… Sa fin est proche, elle le sent. Le célèbre duo va donc reprendre du service, non pas seulement pour sauver l’humanité (la routine quoi !) mais également pour que Cortana ne soit pas rattrapée par son inexorable destin. Cette longue absence semble avoir changé la donne dans les rapports de force puisque comme nous le fait remarquer Master Chief lors de la première – et hostile – rencontre avec un Elite : "Nous n’avions pas fait la paix avec eux ?". Mais cette étonnante hostilité est le cadet de leurs soucis puisqu’ils doivent d’abord sauver leur peau et quitter ce vaisseau en perdition.
Ce qui nous frappe – dès le prologue – c’est le degré de finition que les équipes de 343 Industries ont apporté à leur titre que ce soit niveau écriture ou technique. Pour ce dernier point, c’est bien simple : on est en présence du Halo qui peut enfin tenir tête aux cadors de cette génération sur le plan graphique. Ce n’est pas étonnant après la belle progression dont avait déjà bénéficié Halo : Reach mais ce n’était pas gagné, loin de là. Les effets de particules, de lumière dans les travées du Forwad Unto Dawn sont particulièrement saisissants. D’épisode en épisode, la franchise veut montrer un visage toujours plus mature avec une colorimétrie plus sombre. Exit donc les couleurs pétantes et fluos (mis à part pour les armes covenants), ce qui se ressent notamment sur l’armure de notre héros – sur laquelle Cortana a fait des modifications (belle pirouette pour justifier son évolution depuis le premier épisode). En parlant de cette fameuse armure, vous serez nombreux à apprécier le fait qu’on ait l’impression d’être réellement dans la peau du Master Chief puisque le HUD fait partie intégrante de sa visière. Une manière de décupler l’immersion, d’autant plus que les petites séquences scriptées héritées de Halo : Reach sont toujours présentes.
Pour en revenir à l’écriture. Il est indéniable qu’un soin particulier a été apporté au scénario mais aussi aux dialogues et aux cinématiques. Ces dernières sont d’ailleurs renversantes, une première dans la franchise. La relation fusionnelle entre Cortana et Master Chief est clairement montée d’un cran dans cet épisode : la première citée a beau être une simple I.A., toutes les aventures que nous avons vécu à ses côtes ont renforcé ce lien particulier. Le sentiment de connaître au plus vite le fin mot de l’histoire – en priant pour qu’elle soit heureuse – nous gagne constamment. on se prend même à avoir de l’empathie à l’égard de Cortana quand elle subit ses crises. A ce niveau là, 343 Industries a fait preuve d’une maîtrise à laquelle ne nous avait pas habitué Bungie. Halo prend une direction toujours plus mature et scénarisée, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Mais dans un certain sens, cela dessert quelque peu la compréhension de la trame principale. En effet, nous avons l’impression que celle-ci ne sera comprise que par les plus gros fans de la franchise qui connaissent presque sur le bout des ongles son univers. Pour cela, un petit résumé et quelques éclaircissements n’auraient sans doute pas été de trop pour nous aider à comprendre le déroulement des évènements à venir.
Que fait la SPA ?
Quant au gameplay, 343 Industries n’a pas souhaité bouleverser les habitudes des joueurs. La patte Halo, avec des environnements moins "couloirisés" que dans les autres FPS, des véhicules, une prise en main exemplaire et une I.A. d’excellente facture (mention "moyen" pour les Elites qui semblent moins costauds que dans les précédents opus), est toujours présente. Le renouvellement est apporté grâce à l’arrivée d’une nouvelle race d’ennemis : les prométhéens. Ceux-ci affichent un look voisin des covenants avec trois classes différentes (chevaliers, rampants et observateurs). Les rampants sont l’équivalent des grognards : ils sont aisés à éliminer d’une balle dans la gueule (puisqu’ils ressemblent à des chiens) mais restent plus dangereux que leurs cousins puisqu’ils ne sont pas peureux et n’hésitent pas à utiliser leur belle pointe de vitesse et leur capacité à grimper sur les murs pour venir nous déborder et nous rendre la tâche malaisée. Les chevaliers sont les pendants des Elites mais en beaucoup plus costauds puisqu’ils ont la possibilité de se téléporter (ce qui leur permet de se régénérer pleinement à l’abri) et de foncer sur nous pour porter un coup d’estoc et de taille. Quant aux observateurs, ils sont utilisés comme remparts puisqu’ils peuvent fournir à leurs alliés des boucliers ou repousser nos grenades. Tant que ceux-ci sont dans le coin, leurs coéquipiers seront plus délicats à éliminer. Ces adversaires nous permettent d’aborder d’une manière différente les combats par rapport aux covenants, ce qui est un grand avantage pour la variété des situations. Dommage que nous ne puissions pas en dire autant de leur armement. Leurs armes ont beau être classes (on se prend souvent à admirer de près le rechargement), elles ne diffèrent pas énormément de celles que l’on connaît déjà hormis le Boltshot qui, chargé, fait office de mini-pompe. Au passage, on regrettera la disparition du fusil à plasma aux dépends d’un storm Rifle bien moins sexy et beaucoup plus basique.
Les huit niveaux qui composent le jeu respectent au pied de la lettre tout ce qui fait le charme de Halo depuis le premier épisode. De la partie dans un vaisseau, des séquences en air (à bord d’un pélican pour la toute première fois de la saga) ou au bord d’un véhicule blindé (nous souhaitons la bienvenue au puissant Mantis au passage), tout y est ou presque. On regrettera néanmoins l’absence de passages véritablement marquants comme le célèbre niveau du Cartographe Silencieux qui n’a donc toujours pas trouvé d’équivalent ou du passage de Halo : Reach où nous devions défendre bec et ongles une porte. Halo 4 est vraiment classique, un peu trop peut-être même. Mais contrairement aux deux jeux pré-cités, son parcours est presque sans faute de goût : il n’y a pas spécialement un niveau en déçà par rapport aux autres. Ils sont tous très soignés et surtout la direction artistique est absolument sans faille, pour peu que l’on apprécie l’architecture prométhéenne qui fait légèrement penser à celle de TRON. En plus d’un certain classicisme, nous pouvons reprocher la durée de vie globale, l’une des plus courtes de la franchise (en mettant de côté Halo 3 : ODST) avec cinq à huit heures de jeux en héroïque. Certes, la rejouabilité est très bonne comme toujours avec Halo avec le mode légendaire, les défis , les succès et bien entendu l’inévitable mode coopération mais nous n’aurions pas craché sur un ou deux niveau supplémentaires…
Heureusement, comme dans tous les Halo, le multijoueur – renommé Jeux de Guerre – répond présent avec sa ribambelle de modes qui ne dépayseront pas les habitués étant donné que ce sont les mêmes depuis plusieurs épisodes. Mais que ces derniers se rassurent, 343 Industries a tout de même pris quelques risques qui ne plairont pas forcément à tous. En effet, à l’instar de la plupart des FPS concurrents (Call of Duty pour ne pas le citer), les développeurs ont introduit les perks et autres compétences particulières. Attention, il n’est pas question d’hélicoptères ou de missiles téléguidées qui anéantissent toute l’équipe ennemie en moins de deux mais de la possibilité de se faire larguer des armes particulières (une parmi trois choix non définis possibles) ou, si vous le souhaitez, des bonus divers (armure, puissance, rapidité). De quoi récompenser les meilleurs joueurs sans pour autant déséquilibrer grandement les parties. D’autant plus que ces bonus peuvent être récupérés par les adversaires si vous avez le malheur de mourir entretemps.
Vous êtes beau gosse, vous savez ?
Tout comme dans Halo : Reach, nous pouvons bénéficier d’une habilité particulière (jetpack, bouclier, etc.) mais tout cela ne se sélectionne plus au moment de commencer la partie ou au respawn. En effet, tout comme pour vos armes, vous devrez les acheter dans le menu – via des Spartans Points que vous débloquez à chaque montée de niveau – et sélectionner ainsi celles dont vous souhaitez équiper votre paquetage. Une personnalisation plus poussée qui se remarque aussi au niveau de l’armure puisque les choix sont vraiment légion. On remarquera avec plaisir que certains éléments demandent de réaliser des défis particuliers qui ne sont pas forcément à la portée du premier venu. Globalement, le multijoueur est davantage dynamique (certains diront bourrin) que ses prédécesseurs. Malgré tout, le plaisir reste le même et durera certainement jusqu’à l’arrivée du prochain épisode vu le nombre de choses démentielles à débloquer.
Impossible de clôturer ce test sans évoquer la présence des Spartan Ops. Ceux-ci sont une évolution du Baptême de Feu apparu dans Halo 3 : ODST puis dans Halo : Reach mais cette fois-ci, ils sont "scénarisés" (c’est un grand mot cela dit) avec une petite cinématique pour introduire chaque mission et vous bénéficierez des commentaires d’un superviseur qui vous expliquera vos objectifs. Mais tout ceci n’est que prétexte à charcuter des covenants et des prométhéens dans la joie et la bonne humeur seul ou en compagnie d’amis. De quoi rallonger le plaisir dans des environnements parfois inédits. Sachant qu’un épisode contenant cinq chapitres (d’une quinzaine de minutes) doit sortir toutes les semaines et que dix épisodes sont prévus pour la première saison, le tout gratuitement, il y a de quoi faire !
+
- Cortana, plus touchante que jamais
- Narration de qualité...
- Beau, très beau
- Le HUD plus immersif
- Les prométhéens
- Master Chief, plus humain que jamais
- Le multijoueur, riche comme à son habitude
-
- ... Mais qui aurait mérité d'être approfondie
- Campagne bien trop courte
- Pas de moments spécialement cultes
- Un poil trop classique