Test : Highway Police Simulator sur Xbox Series X|S
American Pie
En dépit de son contexte qui fleure bon le grand ouest, les cactus et les donuts, Highway Police Simulator nous arrive droit d’Allemagne. Editée par Aerosoft, cette nouvelle plongée dans l’univers des forces de l’ordre est développée par Z-Software, studio que l’on connait déjà très bien pour avoir sorti sur Xbox One deux des trois épisodes de la série Autobahn Police Simulator. Si vous y avez joué, vous commencez déjà à percevoir la direction que prend ce test. Tout dans Highway Police Simulator est d’ailleurs très similaire à ce que l’on retrouvait dans les épisodes situés en Allemagne, à commencer par la formule générale, intéressante sur le principe. On suit le travail d’un duo d’agents de forces de l’ordre, une femme et un homme (que l’on incarne au choix avec quelques petites possibilités de personnalisation), dans un environnement ouvert. L’expérience alterne entre les missions principales et pléthore d’activités secondaires.
L’aventure est centrée sur une petite histoire qui prend comme point de départ l’évasion d’un criminel durant son transfert carcéral. En étudiant les preuves, en recherchant des témoins aux quatre coins de la carte, on remonte ainsi le fil des événements. Le scénario n’est pas fou mais il a le mérite de doter la progression d’une colonne vertébrale, élément qui parfois fait défaut à certains simulators. A noter que le jeu propose au départ de choisir entre deux backgrounds pour le personnage que l’on incarne : soit on est issu d’une famille de policiers, soit on est le produit de la rue, ce qui dans un cas comme dans l’autre peut modifier le comportement des PNJ à notre égard. Un policier de naissance s’entend mieux – à priori – avec les autres policiers, tandis qu’un profil un peu rebelle tendra à manipuler un peu plus facilement ceux qui le considèrent comme leur semblable. Pour être honnête nous n’avons pas trouvé tant de différence que ça durant les dialogues (en anglais sous-titrés français), mais l’idée est là.
D’une manière générale Highway Police Simulator est un jeu qui démontre une certaine envie de la part des développeurs d’apporter beaucoup de possibilités au gameplay. Tout comme le faisait Autobahn Police Simulator. On intervient par exemple sur des accidents et on en détermine les causes et responsabilités en étudiant le sinistre, en prenant des photos, en parlant aux personnes impliquées. On peut aussi contrôler la vitesse des automobilistes depuis le véhicule avec un radar embarqué, les faire arrêter pour contrôler les papiers, l’état du véhicule, la possible conduite en état d’ivresse… Bref, tout ce que pourrait faire un policier dans l’exercice des fonctions qui lui incombent. Puis il arrive que les circonstances demandent de passer à l’action, soit en poursuivant un chauffard pour le forcer à stopper son véhicule, soit en neutralisant des groupes armés avec un pistolet, un fusil ou un taser. Ces missions de patrouille sont accessibles n’importe où et n’importe quand. Les remplir permet d’obtenir des points de compétence à échanger pour débloquer des nouveaux véhicules, les améliorer ou bien doter le personnage de capacités accrues dans divers domaines comme les fusillades, le repérage des preuves, ou tout simplement la vitesse de déplacement.
Highway Police Simulator est ainsi un jeu vraiment pétri de bonnes idées. Malheureusement – et on pèse les mots – leur mise en œuvre est tout bonnement catastrophique. Graphiquement, le jeu nous propose quelque chose de certes un peu plus lisse que les épisodes Autobahn, mais cela se fait quelque part au détriment de l’identité visuelle. Alors oui, on est bel et bien dans un petit condensé à l’américaine avec du désert, un peu de zones boisées, des villes passablement inspirées et de grandes routes ; mais il ressort de l’ensemble quelque chose d’austère, mal fagoté, pas toujours très respectueux des proportions, finalement encore moins agréable que ce que proposait Autobahn Police Simulator 2 ou 3, l’un comme l’autre n’état pas franchement notables pour leur beauté. Mais gardez-vous bien de penser que cela est le véritable problème de Highway Police Simulator ! Non, ces mornes plaines sont surtout truffées de bugs. Des problèmes à foison, partout, tout le temps, dont on ne pourrait dresser ici la liste tant ils sont omniprésents. On a eu droit aux objets invisibles durant l’inspection d’un coffre, rendant dès lors impossible la validation de la tâche et nous forçant à relancer le jeu. Plus tard, c’est notre voiture qui est passée à travers la carte et a chuté dans le néant. Des « trous » dans le sol, il y en a partout : on a ainsi vu la voiture que l’on invitait à se ranger pour un contrôle disparaitre dans les abîmes.
L’absence de finition de Highway Police Simulator est tout bonnement ahurissante. Les véhicules contrôlés par l’IA ne se contentent pas de sautiller ou de frapper des obstacles invisibles : on peut les voir créer d’immenses embouteillages à partir d’un bug sans que jamais le jeu ne les forcent à disparaitre. La route se trouve congestionnée comme dans les pires cauchemars d’un vacancier de retour à Paris. Cela n’a pas qu’un effet négatif sur l’immersion, mais vient surtout empirer l’état générale du framerate qui est déjà à la peine dans les zones les plus vides de la carte. Disons-le simplement : Highway Police Simulator rame en permanence. Il n’y a pas un seul moment où ça ne saccade pas, c’est absolument terrible, au point de porter le jeu aux limites de la jouabilité. En ajoutant à cela la piètre maniabilité des véhicules et les phases de tirs imprécises et vides de sensations, jouer à Highway Police Simulator est un chemin de croix. A moins d’un gros travail des développeurs pour déployer rapidement un patch qui viendrait adoucir les nombreux maux dont souffre le jeu, on voit mal comment il pourrait finir ailleurs que dans limbes de la ludothèque Xbox.
+
- Univers de la police au complet
- Effort de scénarisation appréciable
-
- Framerate JAMAIS stable
- Nombre de bugs incalculable...
- ...Qui force parfois à relancer le jeu
- Maniabilité des véhicules aux fraises
- Phases de tir complètement ratées
- Pas franchement beau