Test : Injustice : Les Dieux sont parmi nous 2 sur Xbox One
Le Multivers, c'est DC et d'ailleurs
Commençons directement par ce qui fait sens dans Injustice, le mode histoire. En effet, dans le premier opus, NetherRealm Studios avait proposé une histoire qui racontait ce qu’il se passerait si Superman venait à sombrer suite à la perte de Lois Lane et de son fils. Une idée de base qui aura permis la naissance d’une série de comics écrit par Tom Taylor et qui retrace le déroulement des cinq premières années de la décadence de Superman et qui sert donc de préquel à Injustice. Malgré quelques défauts, le mode histoire d’Injustice et les comics ont décroché un certain succès auprès des lecteurs DC et il était donc logique que NetherRealm Studios relance la machine en faisant une suite directe. Après un combat titanesque qui aura provoqué de nombreuses pertes, la résistance de Batman a gagné et Superman et emprisonné pour toujours. Alors que Bruce Wayne essaye de rassurer le monde entier, il apprend l’existence d’une Société secrète de supers-vilains dirigée par Gorilla Grodd et Batman doit donc faire appel à d’anciennes connaissances surprenantes. En effet, Harley Quinn, Black Canary et Green Arrow se retrouvent donc à faire équipe afin d’enquêter sur une mystérieuse cargaison dans les marais. Autant le dire tout de suite, ce trio est l’exemple même d’une caractérisation parfaite des personnages et comme dans les comics, nous prenons un plaisir fou à voir ce trio à l’œuvre.
Sans trop en dévoiler sur l’histoire, sachez juste que Batman devra se faire violence en demandant de l’aide à ses anciens ennemis afin de déjouer les plans de la société et du terrible collectionneur Brainiac et cela permet de retrouver, pendant un petit moment, le magnifique duo Batman/Superman. Ce mode histoire permettra également d’introduire de nouveaux personnages, importants comme Supergirl, ou assez méconnus du grand public comme Blue Beetle, Swamp Thing ou encore Firestorm. Au total, un peu moins d’une trentaine de personnages sans compter les costumes alternatifs, Reverse Flash pour Flash par exemple, et sans parler des DLC déjà annoncés. Malgré une durée pas grandiloquente, le mode histoire propose deux fins différentes qui changeront grandement la donne si Injustice 3 venait à voir le jour. Toute cette histoire est d’ailleurs servie par un très bon doublage français dont certains doubleurs connus comme Adrien Antoine (Batman) et Valérie Siclay (Harley Quinn) qui officient déjà dans la saga Batman : Arkham. Nous notons tout de même un léger problème de fidélité au niveau d’un flashback au début de l’histoire par rapport à ce que propose le comics. Rien de bien méchant mais cela reste peut être assez dérangeant pour le lecteur comme ce fut notre cas.
« Nous retrouvons Harley Quinn, Black Canary et Green Arrow avec un plaisir fou grâce à une caractérisation, une modélisation et un doublage sans faille »
Contrairement à l’immondice visuelle d’Injustice, ce second opus profite pleinement de l’agréable moteur de Mortal Kombat X. Avec ses effets de particules se mariant parfaitement aux décors colorés et artistiquement inspirés, le tout donne un souffle épique aux affrontements notamment lors des interactions avec le décor. Du côté de la modélisation des personnages, NetherRealm a fait du très bon boulot et il serait même difficile de reprocher la direction artistique des personnages. En effet, contrairement à la direction artistique du premier opus qui passait bien en dessins et horribles via ses modèles 3D, Injustice 2 passe globalement très bien pour une grande partie du roster. Exit la Wonder Woman masculine pour retrouver une amazone plus féminine et séduisante tout comme c’est également le cas avec Harley, Supergirl et autres Black Canary. Par ailleurs, outre la réussite visuelle du titre qui fait plaisir aux lecteurs de comics, c’est les animations faciales des personnages qui sont assez impressionnantes pour un jeu de combat. Tant dans les cinématiques des combats ou lors du mode histoire, les personnages possèdent des animations faciales de très bonne facture et de ce côté BioWare aurait quelques cours à prendre. D’ailleurs, cette belle plastique se met d’autant plus en évidence avec les cinématiques proposées avant les combats (proposant de nombreuses variables de dialogues dépendant des adversaires en question) et lors des cinématiques des séquences de shifumi.
En parlant de shifumi et de combats, il est temps de parler du gameplay et il y a des changements notables par rapport au premier opus. En effet, Injustice premier du nom proposait un gameplay assez rigide, lourd et cela manquait cruellement de dynamisme, ce qui impactait énormément le plaisir de jeu. Tout ceci est corrigé avec cette suite qui se rapproche plus de ce que propose la saga Mortal Kombat et notamment le dernier jeu en date. Malgré des animations un poil raide, Injustice 2 s’offre des affrontements bien plus dynamiques, bien plus tranchants dans des oppositions avec pour seul but de rendre les combos les plus agréables et jouissifs possibles. Pour marquer ce rapprochement avec l’autre licence du studio il n’y a qu’à se tourner vers le gameplay de certains personnages, comme celui d’Harley ou de Black Canary, pour comprendre la volonté du studio de vouloir proposer des combats rythmés calqués sur l’avant dernier-né du studio. Alors oui, comme Mortal Kombat X, Injustice 2 lorgne sur un côté accessible dès le lancement du jeu, même si tout dépendra du personnage, ce qui fait que le plaisir de jeu est très instinctif d’autant plus qu’il est toujours agrémenté de nombreuses particularités. Que ce soit les interactions avec le décor, qui peuvent différer d’un personnage à un autre, mais aussi des attaques ultimes et du fameux système de shifumi : lorsque deux adversaires s’entrechoquent, chaque joueur doit choisir son utilisation de la barre de super, d’une à quatre parties, afin de pouvoir gagner le duel et ainsi gagner de la vie ou, au contraire, en perdre énormément. Ce système peut radicalement changer le cour d’un match s’il est bien utilisé et le tout est enrobé d’une belle cinématique proposant un dialogue sympathique entre les deux personnages.
Cela dit, comme toutes les productions de NetherRealm, Injustice 2 est loin d’être un jeu facile d’accès, car sous cette couche d’accessibilité se cache une profondeur du gameplay qui demandera beaucoup d’entrainement pour être maitrisé. Et oui Bruce Wayne n’est pas devenu Batman en un jour et ce ne sera surement pas votre cas. Personnages de comics oblige, le jeu n’est de base pas très équilibré mais c’est le plaisir de jeu qui prime et c’est en ce sens que le studio revient avec un tout nouveau système de loot qui donne un petit côté RPG au titre. En effet, à la fin de chaque combat vous gagnerez de l’expérience ainsi que diverses bonus tel que des pièces ou des Mother Box qui contiennent divers équipements basés sur différents niveaux.
« Grâce à une approche semblable à Mortal Kombat X, Injustice 2 offre des combats dynamiques, rythmés et jouissifs »
Comme vous pouvez l’imaginer, il faudra donc atteindre un niveau particulier pour chaque personnage pour s’équiper des items en question et ainsi augmenter la force, la défense, la vitesse de vos combattants. Forcément, l’équilibre est encore plus déraisonnable entre les personnages customisés et les personnages de base, mais il faut mériter les équipements après des heures et des heures de jeux. D’autant plus que l’aspect puissance n’est pas la seule chose à prendre en compte pour ses équipements puisque les différents items sont autant d’outils de customisation, faisant référence à la mythologie des personnages, afin de se créer son personnage unique. Ainsi il est possible de se ‘créer’ une variante d’un personnage (Robin customisé en Nightwing) et de jouer avec la carte artistique quitte à perdre en puissance.
Bien évidemment il existe un endroit très spécial qui permet de remporter un maximum de Mother Box, qui contient les nombreux items, et c’est le fameux Multivers, un élément essentiel dans les comics DC. Le Multivers est composé d’un nombre infini de terres parallèles qui ne demandent qu’à être sauvées. Ainsi, afin d’éviter une catastrophe, vous aurez l’opportunité de choisir votre héros et d’enchainer les combats de plus en plus difficiles avec de nombreux facteurs à prendre en compte. Comme vous pouvez l’imaginer, de nombreux handicaps feront surface, que ce soit par l’augmentation de puissance de l’adversaire, d’un décor ‘vivant’ avec des explosifs, gaz du Joker et autres éléments déstabilisants. C’est plus ou moins ce que nous pouvions retrouver dans la fameuse tour de Mortal Kombat sauf qu’ici, une terre parallèle possède une date de péremption et passée cette dernière, elle disparaît pour ne jamais revenir. Qu’est-ce que cela implique concrètement ? Et bien le loot que vous pouviez gagner vous passe sous le nez et cela permet de renouveler l’expérience sans arrêt en proposant de nouvelles terres à sauver avec de nouvelles récompenses. D’ailleurs pour plus de variété, les ennemis seront tous customisés avec différents items afin de proposer ce sentiment de terre parallèle. En plus de ces événements sans fin, il existe un mode arcade classique qui permet notamment de débloquer une cinématique de fin pour chaque personnage.
« [...] sans que le netCode ne bronche une seule fois durant nos divers essais et diverses déculottées »
En plus de ce contenu assez important il faut ajouter les habituels modes de jeu des jeux de combats (didacticiel, entrainement, multijoueur local …) mais aussi le mode online traditionnel. Injustice 2 comporte tous les modes importants de ce genre de jeu, avec les fameux combats classés, les combats amicaux et bien d’autres choses et le tout sans souci technique. Actuellement il n’est pas difficile de trouver un joueur, tant en partie amicale que classée, et le tout sans que le netCode ne bronche une seule fois durant nos divers essais et diverses déculottées, ce qui arrive bien trop souvent.
+
- Mode histoire rythmé
- Casting VF de qualité
- C'est quand même beau !
- Gameplay Mortal Kombatien
- Le Multivers
- Le système de loot
- Le NetCode qui ne bronche pas
-
- Des DLC déjà annoncés
- Bande originale en retrait
- Manque d'équilibre obligatoire ?
- Rendez-moi Dick Grayson & Wally West !