Test : King of Seas sur Xbox One
Le ciel, les oiseaux, et l'amer
Difficile d’être le Roi des Mers quand son royaume est entouré de forbans prêts à vous tirer une balle dans le dos pour vous piquer vos richesses. Victime d’un assassinat, le monarque n’aura même pas l’occasion de voir sa descendance, vous, prendre sa place sur le trône. Car vous êtes en effet le suspect principal de cette sombre affaire qu’il va falloir démêler tout en restant à l’écart des forces de la Marine prêtes à tout pour vous retrouver. King of Seas a le mérite de proposer un semblant de scénario, très convenu certes, avec la possibilité d’opter pour un personnage masculin ou féminin en guise de héros. L’univers possède un petit cachet intéressant, notamment du côté du chara-design, avec quelques références à des franchises bien connues comme Monkey Island et One Piece. C’est donc à bord d’un navire que débute l’aventure, qui va nous amener à parcourir une carte ni trop grande, ni trop petite, et cela jusqu’à la fin, sans jamais mettre le pied à terre.
Tout commence plutôt bien. Le gameplay prend un peu de temps à être maitrisé mais reste très simpliste dans son approche avec les gâchettes droite et gauche qui permettent de mettre les voiles et de les affaler, tandis que le stick gauche donne la direction du navire. Il est ainsi possible d’accélérer selon la position du vent, ou de ralentir pour effectuer un virage plus serré, le tout de façon plutôt agréable. Seul point noir majeur du côté de la maniabilité, l’impossibilité de changer l’angle de la caméra pour une vue de trois-quarts pas toujours très lisible. Pire, parmi les trois zooms disponibles, seul celui qui permet d’avoir la vue la plus éloignée possible est réellement utilisée tant les deux autres ne permettent pas d’anticiper les reliefs ou les autres navires avec suffisamment d’avance pour pouvoir les négocier de la meilleure des manières.
Une petite erreur d’appréciation qui va vite marquer le début d’un marasme assez problématique. Alors que tout laissait penser que le titre des Italiens de 3DClouds allait nous embarquer dans une véritable aventure, les missions principales sont assez peu nombreuses pour laisser la place à de nombreuses quêtes annexes qui se ressemblent à peu près toutes. Des missions d’escorte dans lesquelles vous devez accompagner un autre navire à bon port, des livraisons de colis, des destructions de cibles, c’est à peu près tout ce qu’il sera nécessaire de faire dans l’espoir de faire grimper le niveau de votre bateau et ainsi progresser dans les missions de la trame principale. Un principe totalement archaïque qui vient grandement gâcher le plaisir du jeu. Dessiner la carte ne passe pas par la simple découverte du monde mais par l’obligation de monnayer les services de cartographes. Le problème est que ces cartographes sont très nombreux, alors qu’il aurait été préférable d’opter pour un système de brouillard de guerre. On notera que chaque cartographe dispose du même chara-design, sans même avoir droit à un skin légèrement différent pour les différencier. Un défaut que l’on retrouve tout au long du jeu avec de nombreux clones et finalement peu de modèles différents.
Pour en revenir aux missions, celles-ci sont assez radines en points d’expérience et en trésors, ce qui pousse le joueur à récupérer un maximum de caisses qui flottent à la surface de la mer, et de ressources qui brillent sur les côtes, venant casser fréquemment le peu de rythme offert par le jeu. Des éléments qui s’échangent ensuite dans les ports du Royaume des Mers, avec un système de prix d’achat et de revente qui prend en compte l’offre et la demande. Pour maximiser ses profits, il est donc préférable de choisir un port qui connait une pénurie sur une ressource plutôt qu’un port qui ne sait plus quoi en faire. Afin de simplifier les choses, les développeurs de 3DClouds ont limité les ressources à huit sortes avec du classique comme le bois, les rubis, et des plus loufoques comme les bonbons et les oeufs de pélicans. Pour éviter les innombrables allers/retours, on prend toutefois le réflexe de se décharger de tout son stock au même port, quitte à créer un petit manque à gagner.
Couler des bateaux de commerces, de tourisme et de la Marine reste le meilleur moyen de gagner de l’argent et de l’expérience en récupérant au passage des éléments pour améliorer son navire. Mais là aussi le système est bancal et vite rébarbatif puisqu’il est très rare d’obtenir du matériel qui offre une meilleure efficacité lors des batailles navales. On a beau parcourir les sept mers, le temps passé pour rejoindre un port qui pourrait potentiellement posséder une partie de bateau un peu plus intéressante est un nouveau frein au plaisir. Pire, le sentiment de montée en puissance est mis à mal par la montée en niveaux des bateaux ennemis en parallèle de nos propres gains de niveaux. La possibilité d’acheter différents navires allant du sloop au galion en passant par le brick, la flûte et la frégate ne change pas vraiment la donne puisque ce que l’on gagne sur un aspect, comme la puissance avec le galion, on le perd sur un autre aspect, à savoir sur la vitesse pour le galion. Des capacités spéciales viennent un peu aider, avec la possibilité de devenir temporairement transparent comme un vaisseau fantôme, de créer des leurres ou de lancer des boules de feu, mais rien qui ne soit suffisamment emballant pour offrir des batailles réellement épiques et équilibrées.
+
- Direction artistique agréable
- Gameplay facile à prendre en main
-
- Très vite répétitif
- Caméra inamovible
- Découverte de la carte mal fichue
- Système de loot raté
- Beaucoup trop de clones
- Quêtes secondaires barbantes