Test : Les Chevaliers de Baphomet : L'Ombre des Templiers Reforged sur Xbox Series X|S
Un remake qui n’a rien de clownesque
Quelle merveilleuse époque que celle des années 90 pour le jeu vidéo. Du summum de la 2D aux évolutions techniques qui se succédaient à un rythme effréné (avec plus ou moins de réussite), cette décennie nous a offert un véritable festival de sensations. Au cœur de cette frénésie vidéoludique, le point and click a joué un rôle de premier plan. Véritable communion entre un univers qui prend aux tripes et un rendu graphique d’une beauté telle qu’aucun autre genre n’était alors capable de restituer, le point and click a séduit quantité de joueurs. Parmi les franchises remarquables de cette époque, on se souvient inévitablement des Chevaliers de Baphomet (Broken Sword en version originale). Créé par le britannique Charles Cecil, cette saga a offert entre 1996 et 2013 cinq épisodes portant en eux ce que l’on aime dans le jeu d’aventures : une histoire prenante, des personnages hauts en couleurs, des secrets, des trésors, des énigmes à détricoter aux quatre coins du monde. C’était beau, bien raconté, impossible à lâcher à moins d’être totalement allergique à ce genre très posé qu’est le point and click.
En attendant le retour de la saga pour un sixième épisode d’ores et déjà en chantier, nous avons le plaisir de retrouver Georges Stobbart et Nicole Collart dans une version « Reforged » de leur toute première aventure, Les Chevaliers de Baphomet – L’ombre des templiers. C’est l’histoire d’un touriste américain en visite à Paris, Georges Stobbart, qui se retrouve mêlé malgré lui à une histoire houleuse et rocambolesque. Attablé à la terrasse d’un café parisien, Stobbart survit à une attaque à la bombe qui détruit l’établissement et coûte la vie au curieux homme en imperméable qui y était entré quelques minutes auparavant. Mais le plus intriguant tient assurément à cet homme déguisé en clown, responsable à n’en pas douter de l’explosion. Il n’en faut guère plus à Georges pour décider de mener l’enquête sur cette affaire, aux côtés de la journaliste qu’il rencontre ce jour-là sur les lieux de l’incident, Nicole Collart. Rapidement, le duo de choc réalise que cet attentat n’est que la face visible d’une intrigue qui porte bien au-delà de la victime, du principal suspect et de la seule ville de Paris.
Les Chevaliers de Baphomet – L’ombre des templiers Reforged nous propose ainsi de vivre ou de revivre cette folle aventure sur nos consoles Xbox, à une différence près : les graphismes ont été entièrement retravaillés, et de quelle manière ! Le jeu est absolument superbe, vivant, détaillé, tout en respectant la patte artistique d’origine et la qualité de sa mise en scène. Chaque tableau découvert invite, avant toute idée de recherche, à un instant de contemplation. Une pression sur le bouton back permet d’ailleurs de passer instantanément de la version nouvelle à celle d’origine et de se rendre compte du formidable travail accompli. Au passage, cela confirme qu’en son temps, Les Chevaliers de Baphomet – L’ombre des templiers avait déjà quelque chose bien à lui. La seule petite ombre au tableau d’honneur de la technique concerne les doublages. Restitués dans leur version d’origine, ils sont plaisants pour la qualité du travail des doubleurs mais paraissent complètement en décalage avec le reste tant le son parait compressé. On a vraiment l’impression de ressortir un jeu sur CD-Rom.
L’aventure se laisse toutefois vivre avec grand plaisir, d’autant que côté jouabilité, tout fonctionne très bien à la manette. Un bouton pour observer, un autre pour lancer une action et enfin un troisième pour accéder à l’inventaire : c’est tout ce qu’il faut et ça fonctionne avec précision grâce à une petite aide au pointage qui facilite l’existence. Les Chevaliers de Baphomet – L’ombre des templiers n’est de toute façon pas vraiment un jeu où se multiplient les actions possibles, ce qui le rend par cette nature tout à fait compatible avec le jeu à la manette. Notons par ailleurs une option baptisée « mode histoire » qui par opposition au « mode original » offre quelques facilités pour progresser sans embûches (éléments déjà vus qui disparaissent, indices, etc). En bref, tout est réuni pour suivre les dix à douze heures d’aventure dans les meilleures conditions possibles.
+
- Refonte graphique fabuleuse
- Parfaitement jouable à la manette
- Scénario et personnages qui n’ont pas pris une ride
- Les doublages d’époque mettent dans l’ambiance…
-
- … Mais le rendu sonore des voix laisse à désirer !