Jeux

Lost Planet 3

TPS | Edité par Capcom | Développé par Spark Unlimited

6/10
360 : 30 August 2013
17.09.2013 à 10h37 par - Rédacteur |Source : www.xbox-mag.net

Test : Lost Planet 3 sur Xbox 360

L'été n'est pas encore terminé et déjà la Xbox 360 passe en mode hiver avec l'arrivée du troisième épisode de Lost Planet. Après un deuxième opus voué aux joies du multijoueur, cette série avec laquelle Capcom frappa fort en 2007 nous refait le coup du changement d'orientation : retour à la neige, à un vrai mode solo et bien d'autres choses qui pourraient surprendre. Le pari semble osé et la prudence reste de mise car comme souvent avec le changement, on sait ce qu'on perd...
Winter is comingEt qu’est-ce qu’on prend alors ? Lost Planet 3, c’est avant tout l’histoire de Jim Peyton, le développement d’une intrigue qui prend place sur la planète EDN III avant les évènements narrés dans Extreme Conditions, le premier épisode de la saga. Dans le futur présenté ici la Terre fait face à une grande crise énergétique qui pousse l’homme à chercher une alternative au-delà du système solaire. Ainsi, on est prêt à souffrir un froid plus grand que celui du nord de la France pourvu que l’on puisse exploiter quelque chose quelque part. Dans ce contexte, Jim Peyton se pose comme l’ouvrier 2.0 : troquant sa clé de douze contre un mécha taillé pour le chantier, cet ouvrier freelance laisse femme et enfant sur terre et s’envole donc vers EDN III où l’attendent rencontres et évènements bien plus excitants que ce qu’il pouvait bien imaginer. Bien, prenons donc un moment pour faire le point : il y a dans ces quelques lignes de résumé un scénario plus élaboré que dans les deux Lost Planet précédents réunis. Exagération mise à part, ce numéro trois prend littéralement à contre-pied le parti-pris d’origine de la saga, à savoir l’action pure et dure au détriment de la narration. Lost Planet 3 s’appuie véritablement sur son scénario, son univers, ses personnages, pour présenter une histoire certes convenue et sans grande surprise, mais si bien narrée et maitrisée dans son déroulement qu’elle finit par susciter intérêt et curiosité. On est vraiment surpris par la capacité des développeurs de chez Spark à créer une ambiance prenante et quelque peu singulière. Difficile de ne pas s’attacher rapidement au personnage de Jim pour son authenticité, à Gale pour son excentricité ou à Laroche pour le simple plaisir de s’amuser de son accent.
A propos de langage parlé, on remarque avec plaisir que les très nombreuses cut-scenes sont soutenues par des doublages français de bonne qualité. Pour une fois, on sent que la plupart des acteurs s’appliquent à jouer leurs rôles correctement et font honneur à la langue de Molière. L’univers Lost Planet se dévoile ainsi au gré d’une aventure fleuretant avec la dizaine d’heure pour ce qui est de l’axe principal. On distingue en effet le principal du secondaire dans ce troisième épisode, une approche marquant encore un peu plus la différence avec les deux précédents Lost Planet. Le TPS de Spark se veut ainsi plus ou moins ouvert. Durant une bonne partie de l’aventure la base de Coronis fait office de hub à partir duquel on démarre des missions, on discute avec d’autres personnes pour obtenir des informations ou des quêtes secondaires ; et bien entendu, comme dans toute base qui se respecte, on trouve de quoi dépenser une partie de son pécule durement gagné. Le reste de la carte se découpe en zones plus ou moins grandes, à découvrir le plus souvent aux commandes du mécha de Jim avant de s’engouffrer à pied vers on ne sait quelle surprise Arkrid. Ces bestioles représentent évidement la principale menace pesant sur tous les déplacements de Jim Peyton sur EDN III et nous permettent ici d’attaquer avec les choses qui fâchent dans ce Lost Planet 3 : alors qu’ils étaient un élément central du gameplay de Lost Planet par leur taille et leur férocité, les Arkrids de ce troisième épisode représentent un bestiaire très limité et du coup très redondant, pas très inspiré et pas si dangereux que ça. D’ailleurs, on ne peut pas dire que Lost Planet 3 ait hérité de ses ancêtres pour ce qui est du challenge car sorti de quelques passages où les ennemis sont très voire trop nombreux, rester vivant n’a rien de compliqué.Lost traditionsLes changements sont légion dans Lost Planet 3, évidemment pas toujours pour de bonnes choses. Dans la droite lignée d’un bestiaire pas toujours passionnant à affronter se trouve un third person shooter qui manque de punch, très à la peine aujourd’hui tant le genre a connu de changements sur cette génération de consoles. L’approche est d’ailleurs ici très différente de celle proposée par la série jusque-là : on délaisse le shooting pur et dur pour quelque chose qui tente de s’adapter aux canons posés par Gears of War entre autres, sans le même succès. Le système de couverture manque de précision, les armes sont peu nombreuses et les sensations de tir aux abonnés absents ; également, le bon vieux grappin n’est plus qu’un objet à utiliser aux emplacements prévus et ne joue donc aucun rôle stratégique dans les affrontements. Il n’y a rien de rebutant ou de mal fichu, mais globalement la gameplay se veut trop pépère, sans ambition. Un constat d’autant plus vrai lorsque l’on découvre avec effroi que la thermo-énergie est passée du statut de ressource indispensable à la survie à… monnaie d’échange. Terminées la pression, la peur de l’échec face au manque de thermo-énergie ; désormais, on se contente de s’en servir pour les quelques améliorations hautement dispensables de l’armement ou du mécha. A ce propos, les nombreux passages aux commandes de celui-ci peinent à convaincre : un poil trop lent lorsqu’il s’agit d’explorer EDN III et lourdingue les quelques fois où il est question de combattre avec (affrontements qui ne sont que des QTE maquillés et donc frustrants par le manque de liberté laissée). Malgré tout, le bipède de métal fait partie intégrante de l’expérience et parvient à contribuer à l’ambiance très marquée du soft. En effet, à l’intérieur du cockpit avec seulement une photo pour se rappeler la vie sur terre, seul au milieu de ces terres arides, l’immersion est bel et bien présente.
Cette immersion est renforcée par une réalisation convaincante. L’ensemble est propre, la stabilité est au rendez-vous dans les moments où les Arkrids nous cherchent des noises par dizaines. Il est aussi et surtout appréciable de voir que les différentes zones, bien que naturellement glaciales, parviennent à offrir de la diversité et quelques panoramas forts plaisant à admirer. Pour ce qui est des intérieurs par contre, un petit effort pour les rendre moins génériques aurait été apprécié. Mais qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse ; cet adage, Lost Planet 3 sait s’employer à le rendre vrai en dépit de tous les défauts énoncés. Ainsi, on dispose avec le soft de Capcom d’un contenu solo bien fourni, rajoutant à la dizaine d’heure qu’il faut pour boucler la quête principale une autre poignée nécessaire à l’accomplissement de quêtes diverses, de recherche d’objet témoignant de la vie sur EDN III, de chasse, ou encore de récupération d’ADN Arkrid on ne peut plus périlleuse. Et à l’issue de tout cela, les différents modes de jeu en ligne sont là pour prolonger le plaisir pour peu que l’on y adhère. Rien de bien particulier à signaler ici avec des modes de jeu compétitifs réunissant jusqu’à dix joueurs autour du deathmatch ou de l’attaque/défense. Ou alors, on peut choisir le mode survie et s’entraider face aux Arkrids… Pour mieux s’entretuer dans la deuxième partie de session. Avec six cartes disponibles, le multijoueur de Lost Planet fait ce qu’on lui demande, ni plus ni moins, et représente à sa manière le lien entre ce Lost Planet et les précédents.

6/10
Surprenant de différence avec ses aïeux, Lost Planet 3 est un titre plaisant. S'appuyant sur une ambiance prenante, fort d'une narration maitrisée de bout en bout, le titre développé par Spark réussit à développer ces qualités sans sombrer pour autant dans la linéarité. Doté d'une bonne durée de vie pour le genre, Lost Planet 3 demeure malgré tout un TPS aux mécaniques simplistes et qui a délaissé ce qui représentait il y a quelques années les forces de la licence. Il est donc préférable de mettre ses souvenirs de côté avant d'entamer les aventures de Jim Peyton, sous peine de trouver ici un "mauvais Lost Planet"... Mais il serait tout autant dommage de ne pas simplement le prendre pour ce qu'il est : un simple TPS, mais une belle aventure.

+

  • Ambiance soignée
  • Bonne durée de vie
  • Réalisation convaincante

-

    • Affrontements qui manquent de punch
    • Bestiaire très limité
    • Combats en méchas pas très passionnants
    • Disparition de la jauge d'énergie