Test : MXGP 2020 sur Xbox One
Pour l’amour du gameplay et rien d’autre
Vous l’avez probablement su si vous suivez l’actualité des jeux de motocross, MXGP 2020 est sorti en milieu de mois dernier dans la douleur. Le jeu était incomplet (certains tracés étaient carrément absents) et il a fallu attendre plusieurs jours avant qu’un patch salvateur ne vienne remettre les compteurs à zéro. Et nous permettre dans la foulée de tester cette cuvée que l’on attendait comme chaque année avec une certaine impatience. MXGP n’a jamais été la simulation parfaite, mais on a jusqu’ici toujours trouvé dans le travail de Milestone suffisamment d’application et de minutie côté gameplay pour justifier d’un nouveau tour du monde des pistes de MX. Il va sans dire que cette fois, plus encore que par le passé, MXGP 2020 vaut quasi exclusivement pour la qualité de sa prise en main, pour la grandeur des sensations qu’il procure. Rarement passionnant chez les milanais même si MotoGP 20 a montré une certaine évolution, le mode Carrière est ici d’une platitude consternante. Sorti du choix du sponsor et de la bécane qui va avec en vue de se lancer en MX2 -puis plus tard en MXGP- il ne se passe guère rien. Vous pouvez bien sûr rejoindre une écurie existante ou tenter l’aventure avec la vôtre, mais il n’y a rien de bien engageant d’un côté comme de l’autre. A vous de gérer vos courses comme il faut et d’engranger des points pour éventuellement accéder un jour au titre ultime.
Avec comme seul prétexte la course au classement (en plus du système d’expérience global), le mode Carrière manque cruellement de finalité, de dynamisme, d’enjeu véritable. Heureusement que les développeurs ont soigné la proposition côté personnalisation du pilote avec un vaste choix d’équipements sous licence ; il y a largement de quoi faire et peu de chance que vous ne trouviez ce que vous cherchez pour donner à votre pilote l’apparence qui va bien. Même chose côté motos avec des 250cc et 450cc de chez Honda, Yamaha, Kawasaki, KTM, Suzuki, Husqvarna, TM et d’autres encore. La bonne surprise vient de la présence de quelques modèles 125cc 2T. Pas très utiles en Carrière, ces bécanes offrent cependant de bonnes et nouvelles sensations dans d’autres modes de jeu, sur le Playground notamment. Parlons-en d’ailleurs, de ce terrain ouvert. Nous partons cette fois pour la Scandinavie pour découvrir une carte relativement grande, mêlant bouts de piste, zones boisées et un relief intéressant. Parfait donc pour tester les 125 et pour créer/jouer à des courses Waypoint. Certains défis proposés par les autres joueurs sont parfois intéressants, d’autres fois moins. Il y a quoi qu’il en soit matière à passer quelques bons moments, sans que cela ne puisse justifier non plus d’un grand investissement. On aurait aimé voir ce beau terrain mieux exploité.
C’est là que se situe le principal problème de MXGP 2020. Lorsque l’on ajoute aux modes Carrière et Playground des courses rapides/contre-la-montre et du multijoueur en ligne (bénéficiant cela dit de serveurs dédiés), on obtient une proposition somme toute assez timide. On aurait vraiment aimé un mode Carrière autrement plus costaud. Gagner des points d’expérience et débloquer du contenu cosmétique est appréciable, mais c’est une carotte que le plus petit des lapins a vite fait de croquer. Reste toutefois la présence d’un éditeur de circuits offrant quatre types de revêtements et d’assez bonnes possibilités en termes de reproduction du relief. Les créateurs en herbe ont de quoi faire tandis que les plus paresseux peuvent télécharger les créations des autres joueurs, parfois utiles si vous cherchez un bon moyen d’engranger des crédits ou de l’expérience (oui, il y a toujours ces bons gars qui pensent à tout et sacrifient leur temps pour la communauté). Tout cela étant dit et nonobstant un inventaire des modes de jeu fort peu excitant, doit-on pour autant bouder MXGP 2020 ? Non, clairement pas.
Depuis que la franchise MXGP a été lancée par Milestone en fin de génération Xbox 360/début Xbox One, on a retrouvé à chaque fois un titre particulièrement agréable à prendre en mains. Jamais parfait mais toujours dans les clous. MXGP 2020 ne déroge pas à la règle, pourvu que vous ayez la patience nécessaire pour en assimiler les bases. Comme pour les précédents et comme on vous le conseille pour la plupart des productions Milestone, il faut mettre de côté ici les aides au pilotage. Ce ne sont que des choses qui ont rapidement fait de vous compliquer la vie. Raide comme un piquet, la moto sous assistance ne vous permet pas de gagner face à une IA plutôt efficace et bagarreuse, même aux niveaux les plus bas. On apprécie d’ailleurs de la voir tenter des choses, partir à la faute parfois, éviter la plupart du temps de vous rentrer dedans comme une malpropre. Pour rivaliser il faut donc se donner les moyens de contrôler sa bécane, chose qui n’est véritablement possible qu’en choisissant les conditions les plus « réalistes » proposées par le jeu. Rassurez-vous, c’est toujours assez permissif (les puristes peuvent certainement le regretter) et il y a ce bon vieux rewind disponible au cas où les choses tournent vraiment mal. Bref, il faut se lancer, se ramasser quelques fois pour progressivement prendre les choses en mains… Et son pied avec.
Les sensations sont au rendez-vous. On sent bien le poids de la moto, les transferts, on joue avec le placement du pilote pour contrebalancer les choses lorsque c’est nécessaire. Le scrub n’est pas toujours facile à placer. On peut toutefois arriver à s’en passer, gagner du temps en prenant les virages comme il faut et en profitant de l’effet plutôt bien retranscrit du petit coup d’embrayage. Ces virages justement gagnent ici encore en travail de précision puisque l’on dispose un peu plus souvent que par le passé de vraies ornières qu’il est possible de prendre à partie. C’est un régal. Si les divers types de revêtements n’offrent pas forcément de grande différence dans la façon de les appréhender, on apprécie l’effet de la pluie sur le comportement des motos. On sent et on voit les portions qui peuvent représenter des pièges, tandis que la piste évolue sensiblement d’un tour à l’autre au gré des passages. La différence n’est pas titanesque mais elle existe. En bref, et que ce soit avec un placement de caméra arien ou en vue de guidon/casque parfaitement jouable, on prend beaucoup de plaisir à jouer à MXGP 2020.
Est-ce que cela suffit à suggérer l’achat du jeu si l’on a l’édition précédente ? A vous de voir à quel point vous êtes mordu de sensations et attaché au renouvellement des pilotes, motos et tracés. A ce titre tous les grand-prix de la saison officiel sont présents. Ce qui peut en revanche faire sérieusement pencher la balance, c’est la qualité technique du titre, tout en gardant à l’esprit qu’il ne sera malheureusement pas optimisé pour Xbox Series X|S. Seuls les joueurs PS5 bénéficieront prochainement d’un patch dédié. Le jeu est néanmoins bien réalisé, propre, la modélisation des motos est très réussie. Les effets climatiques font bien le boulot, les bruitages des motos et les sonorités ambiantes contribuent à rendre grisante chaque sortie sur la piste. Nous avons testé le jeu sur Xbox Series X via la rétrocompatibilité et avons eu le plaisir de jouer à un titre parfaitement fluide et disposant de temps de chargement tout à fait acceptables. Nul doute que les choses doivent être d’un acabit similaire sur Xbox One X. On termine avec un petit conseil : pensez à réduire voire à désactiver les vibrations de la manette dans les options. Jamais un jeu n’aura autant sollicité les vibrations, bien trop fortes, jusqu’à parfois pomper en temps record l’énergie de notre pauvre paire de piles.
+
- On prend vraiment son pied en pilotant
- Vue internes et externes tout autant jouables
- Garage bien fourni
- Réalisation soignée à tous les niveaux
- Serveurs dédiés et créateur de pistes
-
- Mode carrière vide, sans enjeu véritable
- Playground joli mais lui aussi très calme
- Aides au pilotage qui n’aident pas
- Vibrations dans la manette complètement folles