Test : Phantom Breaker: Omnia sur Xbox One
Devenez flexifighter
C’est donc un entre-deux, remaster/remake, que nous offre Phantom Breaker Omnia. S’il reprend les grandes lignes du jeu sorti sur Xbox 360 voilà plus d’une décennie, le jeu de baston 2D profite de son passage sur Xbox One pour nous arriver avec de nombreux ajouts et modifications. Le maitre-mot qui caractérise Phantom Breaker Omnia, de l’aveu même du développeur en charge de son portage, est « accessibilité ». Et il faut dire que de ce côté-ci, la promesse est tenue. Vous pouvez oublier les combinaisons de cercles et autres retours dans des directions parfois improbables que nous imposent Street Fighter, King of Fighters et compagnie. On s’appuie ici sur un système à quatre boutons : coup faible/moyen/fort et spécial. Ce sont ensuite les touches directionnelles avant/arrière/bas qui viennent affiner les choses en déclenchant des attaques spécifiques qui ne demandent qu’à être enchainées. Dash, évasion, saut, double saut, choppe…
Tout vient assez naturellement et on constate très vite qu’il est aisé de créer de jolis combos en combinant simplement des successions d’attaques allant de la plus faible à la plus forte. On note également que le fait de rester statique active automatiquement la garde. On vous avoue que c’est un peu déroutant au départ, mais c’est plutôt une bonne chose lorsque l’on tâtonne à la découverte des mécaniques de base. Les débutants apprécient sans aucun doute le fait de pouvoir ainsi prendre en main facilement n’importe lequel des 22 personnages proposés pour profiter d’un combat qui ressemble à quelque chose.
L’accessibilité affichée par Phantom Breaker Omnia n’en fait cependant pas un jeu qui manque de profondeur. C’est d’ailleurs ici que se situe son point fort. Outre la bonne variété de styles de combat proposés par l’ensemble du roster, Phantom Breaker Omnia multiplie les subtilités pour offrir au joueur attentif une bonne dose de possibilités. Il existe tout un arsenal de manœuvres que l’on a pu retrouver dans d’autres jeux, comme les esquives et contre parfaits, les attaques Ex, les contre-choppe, la défense/récupération aérienne ou encore le mode urgence qui sacrifie une quantité de réserve de la barre de coups spéciaux pour permettre au joueur de sortir d’une situation désespérée. Phantom Breaker Omnia a ainsi bénéficié d’un bel effort d’équilibrage, tout en apportant une certaine liberté au joueur. A partir de statistiques définies pour chaque combattant il est ainsi possible d’affiner en valeur de l’attaque, la défense ou la vitesse en choisissant l’un des trois styles proposés. Au-delà de l’effet passif, ce choix conditionne également certaines manœuvres défensives comme offensives, le remplissage de la jauge spéciale ou la présence de capacités spécifiques. Le mode vitesse permet par exemple d’activer quelques secondes de boost durant lesquelles on a la possibilité d’envoyer une grosse salve des coups. A nous de l’exploiter au mieux.
Phantom Breaker Omnia réussit donc plutôt bien la bataille du fond. Il aurait toutefois mérité de disposer d’un tutoriel en bonne et due forme. On dispose seulement ici d’explications écrites (certes bien présentées et en français) et d’une arène d’entrainement basique ; on aurait préféré un mode permettant de travailler de façon dynamique chacune des nombreuses composantes du gameplay. A l’inverse, on est plutôt agréablement surpris par la bonne consistance de l’offre solo, idéale pour se faire longuement la main avant d’aller voir en ligne à quel point le gameplay n’est effectivement pas aussi simpliste qu’il peut le sembler de prime abord.
Certains joueurs sont comme souvent de véritables artistes-tueurs. En solo, le mode arcade côtoie le contre-la-montre, l’attaque de score et la survie. Simple et efficace comme dirait l’autre. Mais on dispose aussi et surtout d’un mode histoire plutôt conséquent ! On découvre au gré de discussions sur fond fixe (façon cut-scenes de petit JRPG/Visuel Novel), entre deux bastons, l’histoire de chacun des personnages. Sans être exceptionnellement passionnant ce mode vaut déjà pour sa seule présence et comblera sans nul doute les joueurs qui apprécient disposer d’un minimum de contexte avant de se taper dessus. Ce mode histoire est d’autant plus valable qu’il dispose de textes en français pour des voix disponibles aussi bien en anglais qu’en japonais.
Japonais jusqu’au bout des poings, Phantom Breaker Omnia est un titre au chara-design soigné, bien qu’il émerge un peu quelque chose de déjà-vu. Principalement féminin, le roster dispose à l’occasion de ce portage de deux personnages créés pour l’occasion et surtout de deux autres issus des licences Steins Gate (Kurisu Makise) et Chaos ;Head (Rimi Sakihata). Vous pourrez par ailleurs apprécier tout ce beau monde dans la section galerie, avec au passage quelques dessins de quelqu’un d’un peu coquin. En combat, les personnages demeurent bien modélisés et profitent d’animations dédiées parfois amusantes, en dépit de sprites un poil trop petit (surtout pour qui a joué récemment à The King of Fighters XV). Mais on est surtout marqué par la sensation d’une certaine rigidité, de personnages qui manquent « d’emprise » sur le sol. Pas de quoi enlever au dynamisme de l’action, mais il manque ce petit brin de souplesse qui aurait constitué la cerise sur le gâteau.
Côté décors, on a d’un côté un titre très généreux, proposant une vingtaine de lieux qui sont eux-mêmes composés de deux ou trois zones que l’on découvre au fil des rounds. C’est appréciable. A l’inverse, il faut dire que l’on a de ce côté-ci l’élément le plus ancré dans l’ère Xbox 360 de ce portage. Ça manque de vie, de détails, il y a un petit côté flou qui trahit l’âge réel du matériau d’origine. La superposition avec les personnages est un peu étrange au départ et dans le feu de l’action l’ensemble manque parfois de lisibilité. Pas de quoi bouder notre plaisir cela dit et pour terminer sur une notre positive, citons les pistes musicales nombreuses et disponibles aussi bien dans leur version remixée qu’originale.
+
- Accessible au plus grand nombre
- Suffisamment riche pour combler les vétérans du stick
- Nombreux modes de jeu solo
- Chara-design soigné pour un roster convenable
- De nombreuses arènes…
-
- … Mais un rendu graphique sans éclat
- Un peu bordélique par moments
- Absence d’un vrai mode entrainement