Test : Pro Evolution Soccer 2008 sur Xbox 360
Mince alors, ils ont oubliéles graphismesaux vestiaires !
Une fois l’excitation de l’achat passée, il est temps d’insérer le Saint Graal dans la console. Après une scène d’introduction certes très belle mais totalement dénuée de l’esprit PES (doivent être drogués au Fanta chez Konami…), on en arrive aux choses sérieuses. Les modes de jeu restent les mêmes (exhibition, coupe, ligue, ligue des masters…) et l’option « modifier » marque son grand retour, elle qui manquait cruellement à l’opus précédent. Une nouvelle fonctionnalité y est d’ailleurs intégrée, mettant la Live Vision à contribution. Vous pourrez ainsi customiser soit votre joueur avec votre joli minois, soit le maillot de l’équipe de votre choix. Sympathique, mais pas vraiment au point et anecdotique quant au reste des options.
Ce qui nous intéresse réellement est plutôt de savoir si ce PES 2008 en a dans le short. Et pour cela, rien de mieux que de se lancer dans un match ! Une fois quelques réglages de base effectués (au passage, le nombre de stades passe de 8 à 15 comparativement à l’année dernière contre une trentaine sur PS2…), it’s time to play football !
Premier constat et première déception : la claque graphique n’est pas au rendez-vous. Les joueurs affichent un rendu plastique guère convaincant, la pelouse ressemble à tout sauf à une pelouse et enfin le public n’est qu’un tas de pixels pas très esthétique. En ce qui concerne la modélisation des visages, les joueurs connus bénéficient toujours de soins particuliers (et sont d’ailleurs très réussis) au détriment de ceux qui ne font pas vraiment la une des journaux. Deuxièmechose et, malheureusement, deuxième déception :la scène d’entrée des équipes tout comme les ralentis ont la fâcheuse tendancede subir des pertes importantes de framerate, ce qui est tout simplement inadmissible sur le support où l’on est. En bref, que ce soit sur le plan graphique ou technique,PES 2008 est à la peine. Pourtant, ce ne sont pas les ressources qui manquent, surtout sur Xbox 360. Heureusement que l’intérêt du jeu réside dans son gameplay. Quoique…
Trop d’attaque tue l’attaque
Ce qui frappe en premier lorsque l’on joue àPES 2008, c’est sa vitesse de jeu : rapide. Trop rapide. Les joueurs se transforment en fusées une fois sur le terrain et c’est donc tout le gameplay qui en est affecté. Plus nerveux, plus speed, ce PES mise davantage sur le jeu offensif, et tend plus vers l’arcade que la simulation.
Le problème des attaquants, irrattrapables une fois lancés, est désormais plus que problématique puisque systématique. Ajoutez à cela un jeu défensif auquel la série ne nous a pas habitués, et vous comprendrez pourquoi les rencontres finissent sur des scores fleuves. En défense, les joueurs sont d’une passivité étonnante : le ballon aura beau passer à un centimètre de leurs crampons, ils ne tenteront pas de l’intercepter. Ces derniers ont également trop tendance à laisser le joueur agir, ce qui n’arrange rien à la situation. En fait, c’est simple : pour avoir du challenge,il est conseillé d’attaquer le jeu en mode haut niveau ouprofessionnel, sous peine de fermement s’ennuyer et de finir sur de trop nombreux scores fleuves.
Du côté des formations, là aussi ça coince. Les défenseurs sont trop mal placés, laissant de grands espaces qui transforment du coup les défenses en gruyères, sans compter que les ailes sont désertées comme jamais. Il faudra donc systématiquement passer par les réglages (qui sont toujours aussi complets et poussés, un vrai plaisir) pour avoir un jeu défensif solide. Nous sommes bien loin du savant équilibre attaque/défense de PES 5…
Est-ce vraiment le désastre ?
Mais il n’y a pas que de mauvaises choses dans ce PES 2008. Les animations des joueurs sont toujours d’une qualité irréprochable, et l’on aura toujours du plaisir à voir ses footballeurs préférés bouger de manière hyper réaliste sur le terrain. Excepté les courses. On ignore toujours pourquoi, mais les joueurs ont quelque peu l’air de pantins désarticulés lorsqu’ils sont en pleine accélération.
Les gestes techniques sont bien évidemment toujours là, pas tous utiles, comme les feintes d’accélérations par exemple, mais l’éventail demeure appréciable. Les contacts physiques sont dorénavant plus convaincants, même si, parfois, on se demande s’il n’y a pas un mur invisible entre le pied du joueur et le ballon (mais ça, c’est un problème récurrent de la série). Le jeu en lui-même reste fluide et très agréable, et la physique de balle continue à faire des merveilles, comme toujours.
Quoi de neuf docteur ?
En ce qui concerne les nouveautés, il y a le banc de touche visible à chaque fois que l’on met le jeu en pause (complètement inutile), des statistiques sur la rencontre plus poussées, notamment sur la possession du ballon répartie en plusieurs tranches de temps, des ralentis qu’on peut enfin sauvegarder, mais surtout,sur le papier,la nouvelle I.A. baptisée « Team Vision ».
Pour résumer le concept de la chose, l’intelligence artificielle s’adapte à votre jeu afin de vous empêcher de refaire deux fois le même coup. Vous venez de marquer de la tête sur un centre ? Désormais, l’équipe adverse accentuera le marquage sur ce type d’action et sera plus performante sur le jeu aérien. Même s’il est parfois évident que l’intelligence artificielle du soft s’adapte à votre jeu, ce n’est pas systématique et surtout pas clairementvérifiable.Il faudra sans doutebeaucoup jouerpour vraiment s’apercevoir de l’apport de cette nouveauté, l’expérience aidant. En l’état,l’apport n’est pas si évident que ça.
En ce qui concerne l’arbitrage, il est plus juste, et les hors-jeu sont dorénavant mieux gérés. A la bonne heure ! Côté sonore, les commentaires – pas de miracle – sont de piètre qualité (l’arrivé de Paganelli n’y change rien) et l’ambiance des stades est potable, sans plus (on entend dorénavant les joueurs « crier » lors de gros contacts).
Niveau licences,c’est un prêté pour un rendu: le Brésil et le Portugal, entre autres, possèdent désormais leurs vrais maillots, mais dans le même temps, les ligues allemande et anglaisesemblent avoir été oubliées,sauf rares exceptions. Oui, ça fout les boules, mais c’est comme ça.
Why can’t we be friends…
Tout comme l’année dernière, PES 2008 nous propose un mode Xbox Live. Et tout comme l’année dernière, des dents vont grincer. Tout d’abord, il n’est jouable qu’en 1 vs 1, ou a 2 mais contre l’I.A., ce qui est sans intérêt. Soit, du moment que le code réseau est correct, on peut passer outre. Mais le Père Noël n’existe toujours pas. Aucun match ne se passe sans lag, disparitions subites du ballon ou encore déconnexions. Bref, une honte. Alors oui, un patch viendra sans doute corriger le tir, mais ce n’est pas comme ça qu’il est naturel de procéder. Ca ne le fait carrément pas de ne pas pouvoir jouer à un mode du jeu que vous venez de payer 70 € en magasin. Surtout qu’en face, la concurrence propose un FIFA 08 disposant d’un mode 5 vs 5 de haute volée. Les soirées entre amis restent donc la meilleure solution de jouer à plusieurs, sauf que ça risque de gueuler un peu plus que d’habitude (« Putain c’est quoi ces mythos là ?! »).
+
- Physique de balle
- Le style PES
- Statistiques des joueurs
-
- Série qui stagne dangereusement
- Graphiquement indigne
- Licences toujours trop peu nombreuses
- Mode live catastrophique (temporairement, espérons-le)
- Aspect simulation réduit