Jeux

RalliSport Challenge 2

Course | Edité par Microsoft Studios | Développé par Digital Illusions

8/10
360 : 21 mai 2004
24.05.2004 à 23h25 par - Rédacteur |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : RalliSport Challenge 2 sur Xbox

Rallisport Challenge 1 était assurément l’un des meilleurs représentants de la première génération de jeux Xbox. Merveilleusement beau, très orienté arcade et surtout très fun, il fut (au même titre qu’Halo) pour de nombreux joueurs l’évènement déclencheur, le petit plus qui leur fit investir plus de 3000 balles dans la console de Microsoft, nouvel arrivant dans le milieu. Rallisport Challenge 2 incarne la maturité prochaine de la Xbox. Encore plus beau, plus jouable, plus complet et plus fun, il est l’un des premiers jeux de seconde génération, en attendant les futurs monstres présentés à l’E3.

Encensé par certains pour ses graphismes somptueux et son fun immédiat, RSC premier du nom ne fit cependant pas l’unanimité à cause d’une conduite jugée par certains trop simple, raide au possible et n’offrant pas de véritable challenge au pilote à la recherche du centième perdu. Trop facile, trop court, trop simple, Rallisport était très imparfait, et DICE en a tenu compte pour nous offrir le best of the best du jeu de rallye tendance arcade.

Un jeu tout feu tout flamme

Tout le monde vous le dira, un beau jeu n’est pas forcément un bon jeu. Toutefois, comment aborder le test d’un jeu comme RSC2 sans parler du coup de pied aux fesses qui nous est gracieusement offert par les développeurs suédois de DICE ? Véritable festival de textures, d’effets spéciaux et de vélocité, Rallisport deuxième du nom est un vrai régal pour les yeux, d’autant plus que la vitesse d’animation est purement monstrueuse (on se croirait presque dans F-Zero dans certaines spéciales) et que le « framerate » ne faillit jamais tant que l’on ne s’essaie pas au mode 4 joueurs en écran splitté, un peu sacrifié il faut le dire. L’augmentation du niveau de détails ne s’est malheureusement pas faite sans concessions, et le jeu est visuellement plus tristounet que son prédécesseur, certains effets ayant disparu comme les traces de pneus « volumineuses » dans le sable, ou même le bump-mapping qui se fait plus rare, spécialement dans les courses sur glace qui ont un peu perdu de leur superbe. RSC2 est donc un peu moins clinquant que son ancêtre, mais le rendu final n’en n’est pas moins monstrueux car les environnements sont bien plus nombreux et majestueux qu’avant, un (petit) mal pour un (très) bien en somme. Le seul véritable reproche que l’on puisse adresser aux développeurs nordiques (outre la vitesse d’animation en écran splitté) est la présence d’un clipping qui peut être assez gênant sur certaines étapes. Visible uniquement sur certains éléments mobiles comme les plots ou les pancartes, il trouble sur certains embranchements qui vous font prendre à droite plutôt qu’à gauche, faute d’avoir vu les plots trop tard, etc. Pas terriblement chiant une fois qu’on connaît les courses par cœur, mais un peu agaçant quand même, surtout lorsque le copilote s’emmêle (voir plus bas).

Question ambiance sonore, le bilan est contrasté. Si les sons des différentes voitures sont convaincants, le copilote est une vraie ordure et vous enverra dans le décor aussi longtemps que vous ne maîtriserez pas les étapes de rallye sur le bout des doigts. L’éventail de ses interventions est peu varié et il n’est pas rare qu’un virage de type 1 qui se referme (une formalité, en théorie) ne soit en fait une épingle déguisée, chose qui reste assez traumatisante pour le pilote concentré sur la route. Entre ces imprécisions énervantes et les quelques oublis d’annonces, sans oublier les formulations maladroites dont votre assurance vie raffole, on a vite fait de piquer une petite crise de nerfs. Heureusement, on ne subira ce salopard que dans les étapes de rallye, mais ne pas pouvoir se fier à 100% à son copilote est un comble… La personnalisation des musiques est bien entendu au rendez-vous, mais l’absence de fonction random est un peu dommageable, tout comme celle du très commode autoradio made in PGR2.

Techniquement arcade

Tout le monde vous le dira, un beau jeu n’est pas un bon jeu. Les détracteurs du premier RSC le savent parfaitement. Afin de rallier le maximum de joueurs à sa cause tout en gardant l’orientation arcade du jeu, DICE a procédé à de petites retouches de gameplay qui rendent le pilotage plus technique, plus précis et un peu plus réaliste. Le joueur se doit d’être vigilant lors des changements de revêtement, ceux-ci étant bien plus marqués qu’auparavant. Les véhicules, tous plus ou moins identiques dans une catégorie donnée, nécessitent plus de doigté pour esquiver tous les obstacles de courses vraiment très bien étudiées par les programmeurs, comme quoi il n’y a pas toujours besoin de GPS et de modélisation au millimètre près pour s’amuser. La gestion des dégâts a elle aussi fait un bon en avant, et même si le réalisme total est encore loin, visuellement ça arrache la gueule. Bien sûr, la vitesse d’animation et l’extrême nervosité des voitures sont toujours au rendez-vous, on reste en territoire connu, mais cette nouvelle finesse dans le pilotage apporte un plus indéniable et un côté technique à un jeu qui en manquait trop.

4 modes de difficulté, un grand nombre de caisses et de courses à débloquer, plusieurs modes de jeu solo et multi, voilà qui devrait théoriquement assurer une durée de vie très conséquente au jeu. En pratique, le pilote lambda fera une carrière assez courte et aura vite fait de terminer les modes amateur, pro et champion pour débloquer pistes et chars (tabarknak). Le quatrième niveau de difficulté est plus coriace mais n’offre aucun bonus au joueur persévérant. Le challenge est donc au rendez-vous au niveau quantité, mais la relative facilité des championnats et le fait que le joueur scotche littéralement au pad font que quelques heures de jeu suffisent pour débloquer la quasi-totalité des bonus. Heureusement, RSC2 offre aussi une partie Xbox Live vraiment intéressante pour prolonger un plaisir déjà intense et ne pas laisser le joueur sur sa faim.

Un mode Live mi chicane, mi épingle

Rallisport Challenge 2 dispose d’une interface Xbox Live pas trop mal foutue et pétrie d’idées plus ou moins bonnes. Les parties peuvent accueillir jusqu’à 16 joueurs en mode collisions fantômes, et 4 en « va comme j’te pousse ». Les collisions étant ce qu’elles sont, aléatoires et gênantes sur routes étroites, l’expérience est un peu pénible dès lors qu’on les active, le joueur éjecté de la piste au début d’une spéciale n’ayant aucune chance de revenir sur un pilote confirmé. Frustrant au possible, ce mode n’intéressera que les fans de stock-car, ou ceux qui veulent s’amuser en déglinguant leur véhicule à force de cascades en groupe. Une fois les collisions désactivées, la vraie compétition peut commencer. Même si le choix de représenter les autres joueurs par des voitures en fil de fer fluo est contestable pour la bonne visibilité de la route, les courses sont endiablées et le fun est incontestablement au rendez-vous, on s’amuse comme des petits fous. Certains regretteront l’absence de réglages pour leur voiture en online (chose possible offline), mais je trouve ça plus sympa pour ceux qui n’ont pas envie de mettre les mains dans le cambouis. Tout le monde à égalité, point barre.

A la manière de PGR2, le joueur est connecté au Live dès le menu démarrer, ce qui lui permet d’être invité pour une session même lorsqu’il joue une partie solo. L’Optimatch permet de filtrer les parties françaises et le lobby n’est pas trop mal conçu, même si ça manque un peu d’ergonomie au départ. On sait qui parle, on accède facilement à tout le nécessaire (liste d’amis, classements…) et la voix passe convenablement. Une fois le jeu commencé (on peut tchatcher pendant le loading) par contre, on ne peut plus parler qu’à ceux qui se trouvent devant et derrière soi afin d’éviter de saturer la connexion. Les conversations sont vraiment peu évidentes puisqu’un dépassement inopportun coupera court à vos (d)ébats. Les développeurs auraient au moins pu désactiver cette restriction lors des parties à 3 ou 4, car on se retrouve souvent à parler avec une seule personne si l’on est premier ou dernier, etc. On trouve aussi quelques petites trouvailles sympathiques (la couleur des voitures change quand on est dans le top 100, etc.), et les quelques défauts cités ci-dessus n’entament pas l’excellence des parties en ligne. A noter que le cheat sévit déjà via un bug XSN et un autre qu’une team française a déjà bien exploité, on espère que MS réagira vite afin que le jeu reste propre…

P.S. Petit carton rouge pour MS car le jeu plante chez bon nombre d’acheteurs, la hotline raconte un peu n’importe quoi et il n’est pas normal qu’une console de première génération, très utilisée ou pas, ne puisse pas lire un jeu récent. Prions pour que les joueurs lésés soient vite dédommagés…

Avec un gameplay toujours aussi furieux mais bien plus technique qu'avant, Rallisport Challenge 2 est un véritable distributeur automatique d'adrénaline ! Successeur de Sega Rally 1 aussi bien pour sa réalisation dantesque que pour sa maniabilité rapide et précise, on peut juste regretter que le mode Xbox Live ne soit pas aussi parfait que celui de PGR2 par exemple. Un jeu exceptionnel néanmoins.

+

    -

      • On a perdu quelques effets du premier pour gagner en détails et en réalisme. Ce n'est pas plus mal ainsi, et Rallisport 2 est de toutes façons un jeu splendide.
      • Fast & Furious. Certaines étapes vous laisseront tout tremblottant, tant le mélange de technicité et de rapidité est efficace. Un must !
      • RSC2 est un jeu vraiment très complet. Le mode Live et les meilleurs temps récupérables sur le net pallient la légère facilité du mode carrière.
      • Le copilote est bien trop imprécis pour qu'on puisse s'y fier les yeux fermés. La bande-son est customisable et les moteurs nerveux à souhaits.
      • C'est bien simple, Rallisport Challenge 2 est au rallye ce que Project Gotham 2 est à la course urbaine (fastoche OK, mais tellement vrai)
      • Aussi rapide que fluide (c'est dire), elle ne faiblit ''que'' lors des parties en écran splitté. Décharges d'adrénaline garanties !
      • On s'amuse beaucoup entre amis sur le Live, mais la concession faite au niveau des voix est franchement dommageable pour le fun en course.