Test : Road 96: Mile 0 sur Xbox Series X|S
Before You Go
Plus qu’une simple préquelle de Road 96, cet épisode sous-titré Mile: 0 est aussi la suite du tout premier projet imaginé par le studio français DigixArt. On y retrouve ainsi Zoé, l’ado rebelle joueuse de trombone que nous avions pu croiser lors de notre fuite vers la frontière dans Road 96, mais aussi Kaito, le héros malheureux de Lost in Harmony. Un duo inédit, et que tout oppose, puisque l’adolescente est en réalité la fille d’un ministre haut placé du pays fictif de Petria, tandis que son ami est issu des quartiers pauvres de la ville de White Sands. Des différences sociales qui n’empêchent pas les deux amis de se retrouver au milieu d’un chantier abandonné pour échanger sur leur vision d’un monde qui a basculé dans l’autoritarisme. Et pour cause, le président Tyrak mène le peuple d’une main de fer depuis un bon moment, et encore plus depuis un attentat organisé par les Brigades Noires, dix ans plus tôt.
Même s’il n’est pas nécessaire d’avoir fait Road 96 pour se lancer dans cette histoire inédite, de nombreux clins d’œil viennent faire la connexion entre les deux jeux. Une complémentarité très appréciable qui devait inciter les joueurs à faire la passerelle entre les deux titres, dans un sens comme dans l’autre, pour obtenir une vision complète de cet univers très bien construit. Sur fond de régime totalitaire, nos deux héros sont amenés à parcourir White Sands pour discuter avec ses habitants et vivre quelques événements scénarisés, pour une aventure à vivre sur un rythme très plaisant. La visite des trois quartiers de la ville se fait en vue à la première personne, comme pour le jeu d’origine, avec une dizaine de chapitres au total et une durée de vie située entre 4 et 5 heures.
Mais si cet aspect narratif fait écho à Road 96, Mile 0 est en réalité un mélange des genres puisqu’il propose des phases de gameplay empruntées à Lost in Harmony. A chaque conclusion de chapitre, le joueur se retrouve dans un monde fantasmé par nos deux héros. Des séquences à mi-chemin entre le runner et le jeu de rythme dans lesquelles il faut récupérer de petits losanges pour enchainer les combos et ainsi tenter de faire grimper un maximum son score. Respectivement en skate et en rollers, Kaito et Zoé parcourent ainsi des environnements plutôt bien réalisés avec la possibilité pour le joueur de se déplacer à gauche ou à droite, et la nécessité d’éviter des éléments du décor en sautant ou en se baissant, pour ainsi conserver son multiplicateur de combos et tenter d’obtenir une note parfaite. Peu importe le résultat, le joueur est libre de continuer l’aventure même après un score désastreux, mais le principe pousse naturellement à la rejouabilité.
Il faut dire que la bande-son participe également au plaisir de rejouer ces séquences, avec des sons électros, originaux pour la plupart, complétés par un titre inattendu pioché chez The Offspring. Une playlist très agréable dans l’ensemble, qui se marie très bien à l’action présente à l’écran. En plus de proposer un type de gameplay qui tranche totalement avec l’ambiance du premier Road 96, ces passages permettent également d’alimenter le scénario avec des éléments narratifs importants, distribués au gré des notes de musique. L’occasion également d’apporter une pointe de dynamisme à l’ensemble, à intervalles réguliers. A l’image des quelques mini-jeux qui s’ajoutentà cet ensemble déjà bien fourni, avec une borne d’arcade, une partie de puissance 4, et un peu d’exploration pour trouver l’ensemble des bombes de peintures et toutes les cassettes audios éparpillées dans White Sands. En ce qui concerne l’exploration jsutement, on en a tout de même vite fait le tour, les quartiers à visiter étant particulièrement petits. Il est possible d’interagir avec des éléments du décor, et les discussions entamées avec les habitants sont souvent à l’origine de décisions à prendre, avec pour effet de faire basculer Kaito et Zoé vers un trait de caractère spécifique. Des choix qui influent peu durant le jeu, mais qui déterminent tout de même les séquences à la toute fin de l’aventure.
Graphiquement, le jeu dispose d’environnements assez jolis, et se permet quelques libertés créatives appréciables durant les phases musicales. C’est malheureusement moins convaincant du côté des modèles 3D, qui auraient mérité d’être un peu plus détaillés, d’autant que les animations ne sont pas vraiment à la hauteur non plus. On finit par s’y faire, avec une narration et un rythme qui prennent assez rapidement le dessus pour nous faire oublier ces choix artistiques discutables. On a par ailleurs l’impression que les capacités des Xbox Series X|S n’ont pas vraiment été exploitées, notamment avec des temps de chargement un peu longs.
+
- Histoire très bien écrite
- Phases de plateformes grisantes
- Personnages attachants
- Importance des choix sur le dénouement
- Bande-son ultra qualitative
-
- Modèles 3D taillés à la serpe
- Animations dépassées
- Chargements un peu longs