Test : Rumble Roses XX [Xbox One] sur Xbox One
Tralala et ding ding dong
Ne soyez pas trop méchants avec nous. Il est vrai qu’après avoir fait nos premières armes dans la catégorie des rétro-tests sur les deux monuments que sont The Elder Scrolls III : Morrowind et Star Wars Knights of the Old Republic, on a pu vous donner l’habitude de surfer sur une vague nostalgique plaquée or. Avec ce nouveau test intronisant Rumble Roses XX, il est évident que l’on passe d’un coup d’un seul à l’opposé en bien des termes. Sorti en mai 2006 sur Xbox 360, Rumble Roses XX est un jeu de catch exclusivement féminin, édité par Konami et développé par Yuke’s. Il est important ici, probablement plus qu’ailleurs, de nommer le développeur : si vous n’y avez jamais touché, on vous a probablement présenté Rumble Roses XX comme un mauvais jeu, peut-être même comme un mauvais jeu de catch. Pourtant, cette suite du Rumble Roses apparu sur Playstation 2 en 2004 a été développé par un studio archi-spécialisé dans le genre. De 1995 à aujourd’hui, Yuke’s a développé plusieurs dizaines de jeux, dont une bonne moitié tourne autour du catch : de Power Move Pro Wrestling aux WWE 2K en passant par les Smackdown vs Raw, Yuke’s est partout où est le catch. D’ailleurs, à l’heure où sont écrites ces lignes, on s’apprête chez Xbox-Mag à tester un certain WWE 2k19 dudit développeur.
Alors non, ce ne sont clairement pas des manches qui ont tenu les commandes du développement de Rumble Roses XX. A la décharge des critiques sans concessions dont a écopé le titre à l’époque (ici-même aussi), il est vrai que son enrobage n’est pas des plus… Accessible. C’est d’ailleurs un peu pour cela que l’on a voulu retenter un tour d’horizon de Rumble Roses XX : il représente quelque chose, une certaine idée du mauvais goût comme on n’en voit plus de nos jours. A tellement vouloir en faire, Rumble Roses XX devient sur la forme sa propre parodie. Avec une petite galerie de dix personnages (jouables en deux versions, une cool et l’autre méchante), Rumble Roses XX couvre l’ensemble des stéréotypes féminins hypersexualisés : de la cowgirl à l’institutrice aux penchants SM en passant par l’infirmière, la cheerleader voire la nomade des steppes de Mongolie (bah quoi, on a dit « tous les stéréotypes »), le jeu de Yuke’s propose un casting dont le niveau de classe navigue sur les mêmes eaux qu’un magazine tuning des années 2000. De 2006 à 2018, on sent que les choses ont changé, jusqu’à de demander comment réagirait le public si un titre de ce genre venait à sortir aujourd’hui.
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Il faut dire que le jeu ne ménage pas ses efforts pour jouer la carte de l’outrancier, du gros plan sur gros arguments. Rumble Roses XX ne s’embête pas avec un mode histoire ; la seule chose à faire est d’enchainer les combats jusqu’à se hisser à l’affrontement final contre la championne en titre. Et du coup, entre deux bastons dans trois arènes classiques (et des combats de rue sur lesquels nous reviendrons), Rumble Roses XX nous propose carrément un « combat de la Reine » où les opposantes s’affrontent au bord de la mer, en maillot par défaut et où la perdante a droit à un gage forcément graveleux sur les bords. Pour que l’expérience soit complète, il était alors déjà possible de prendre des photos (avec options effets sur l’image et cadre immonde) et d’embellir sa collection. Rumble Roses XX est ainsi un titre largement personnalisable, où l’on débloque progressivement de nouvelles tenues bien qu’il faille s’armer d’une grande patience avant d’espérer tout débloquer. Il est par ailleurs important de noter que les costumes proposés en DLC à l’époque ne sont pas pris en charge sur cette version rétrocompatible. Pour que la personnalisation soit complète et si on est du genre amateur de muscles gonflés et saillants, Rumble Roses XX permet d’augmenter la masse des jambes, bras… Et des seins. Voilà, voilà.
Rumble Roses XX n’est clairement pas le genre de jeu que l’on peur déballer comme ça en soirée sans attirer quelques regards attentifs. Quelque part c’est un peu dommage parce que du côté du gameplay, le jeu se défend très bien. Forcément mois complexe qu’un jeu de catch traditionnel, Rumble Roses XX propose un système de frappe et prises à mixer de façon plutôt naturelle (un peu comme le proposait Smackdown vs Raw), tandis que lorsque l’on est en position de faiblesse, il faut essayer d’anticiper la prochaine action de l’adversaire (frappe ou prise) pour la contrer. Cela donne lieu à des affrontements plutôt longs et pas toujours faciles ; mais pas franchement désagréables. Dans certaines arènes, on peut la jouer « vilaine » en utilisant des objets pour frapper, ce qui ne plait pas au public mais fait augmenter la barre « d’humiliation » qui une fois pleine permet de lancer une attaque dévastatrice. Dans l’ensemble Rumble Roses XX est un jeu de catch franchement sympathique, amusant, même s’il n’oublie jamais d’où il vient : il est ainsi possible de faire tourner la caméra autour des combattantes pendant une prise de soumission.
Ce que l’on peut lui reprocher sur le fond, c’est d’une part le côté très aléatoire de la progression : il est absolument impossible de savoir quand le combat final va de déclencher. C’est au petit bonheur la chance. Des fois ça passe au bout de cinq combats alors que nous avons relancé notre vieille sauvegarde d’époque avec laquelle on avait enchainé plusieurs dizaines de combats avec le même personnage ; on a eu beau s’y remettre, elle n’est toujours pas championne. D’autre part, la proposition de « combat de rue » qui est intéressante sur le papier tombe vite à l’eau. On se retrouve dans une espèce de versus classique mais avec une palette de coups qui demeure la même que dans les combats classiques. Du coup, il y a quelque chose de pas très naturel et vite ennuyeux. C’est dommage parce que cette arène en particulier permet d’apprécier un rendu graphique encore valable aujourd’hui. Attention, Rumble Roses XX n’était pas un modèle de réussite graphique à l’époque (les personnages ont quelques traits un peu grossiers) mais il n’était pas laid du tout et se défend encore bien aujourd’hui. Côté framerate, rien à dire : ça tourne sans broncher. Alors si l’on n’a pas peur de son enrobage ô combien vulgaire, Rumble Roses XX peut encore valoir le coup d’être joué. Pendant le test on a même trouvé quelqu’un en ligne du premier coup pour se bastonner ! En revanche, bouchez-vous les oreilles : certaines musiques semblent plus kitsh aujourd’hui qu’hier (l’intro, les menus du multijoueur en particulier), dans un style porno/Gunther prompt à faire saigner vos tympans.
+
- N’a pas vraiment d’équivalent aujourd’hui
- Gameplay assez bien fichu
- Encore regardable en 2018
- Beaucoup à faire pour tout débloquer
- Tellement caricatural…
-
- … Mais tout de même sacrément tordu
- Combats de rue ratés
- Le côté aléatoire de la progression
- Ces musiques, pitié, non