Test : Scars Above sur Xbox Series X|S
Lara Croche
Sommes-nous seuls dans l’univers ? Une question qui a trouvé sa réponse lorsqu’un immense objet non identifié s’est approché un peu trop près de la Terre. Six mois plus tard, une équipe de quatre scientifiques est envoyée au contact de cette énigme appelée Métahédron pour tenter d’en percer le mystère. C’est ici que débute l’aventure de Kate Ward, une membre de cet équipage dont le destin va rapidement basculer après que le Métahédron a donné son premier signe de vie, envoyant notre scientifique sur une planète inconnue, séparée de ses collègues de mission. Un scénario plutôt simple mais tout à fait cohérent dans son écriture, pour une aventure à vivre sur huit heures environ.
Après un rapide tutoriel à bord de l’Hermès, ce vaisseau qui a eu le malheur d’approcher l’immense objet extraterrestre, le joueur se retrouve en plein cœur de marécages peu accueillants. L’ambiance est déjà lourde quand une apparition nous demande de l’aider. Entre jeu d’aventures façon Tomb Raider et jeu de shoot à la troisième personne, les premiers pas de Kate Ward sont vifs et remplis d’une certaine sérénité. Jusqu’à l’apparition d’un premier ennemi qui nous fait rapidement comprendre dans quel genre de galère la scientifique a mis les pieds. Pas de doute, plusieurs mécaniques de gameplay empruntent aux Souls dans ce Scars Above, comme beaucoup d’autres titres ces derniers temps. Malgré tout, les développeurs ont pensé aux joueurs qui sont peu familiers avec le genre en incorporant trois modes de difficulté, du relativement facile au très compliqué. Plutôt optimistes sur notre capacité à gérer la frustration, nous avions sélectionné ce dernier mode au départ, avant de revoir nos ambitions à la baisse et passer en difficulté intermédiaire avant que notre santé mentale n’en fasse les frais.
Car qui dit Souls, dit morts récurrentes et retour au feu de camp. Ici, pour une raison qui s’explique un peu plus loin dans l’aventure, Kate a le don de ressusciter au dernier pilier visité. Des points de sauvegarde d’une importance capitale donc, mais pas toujours bien répartis et qui obligent parfois à se refaire un chemin farci d’ennemis avant de repointer le bout de son nez devant un boss qui n’a pas suivi les cours de gestion de l’agressivité. Globalement, le level-design ne propose rien de particulièrement intéressant. Le titre prend des airs de long couloir avec les traditionnels raccourcis à débloquer pour offrir un accès plus rapide vers un pilier, mais cette sensation de suivre une route unique pèse un peu sur l’idée qu’on se fait d’une nouvelle planète à explorer.
Pour contrebalancer cette sensation, le studio a mis en place un système d’arbres de compétences assez original. Pour gagner en point de compétences, Kate doit farfouiller les recoins pour mettre la main sur de petits cubes violets qui font avancer sa barre d’expérience. L’arbre n’est pas extraordinairement grand, avec une vingtaine de compétences à débloquer, réparties entre l’ingénierie et le métabolisme de Kate. Un système à la fois simple et intéressant en termes de gain de puissance. Concrètement, la fin du jeu se révèle être plus simple à gérer que le début, notamment grâce à la possibilité de débloquer de nouveaux packs de soin, ou d’améliorer la défense et l’attaque de notre scientifique devenue experte en armes à feu.
Car le cœur du gameplay se trouve sur la partie shoot. La planète à visiter est un véritable nid à bestioles immondes, prompts à vous surprendre, à vous balancer divers projectiles ou à vous croquer. Le bestiaire n’est pas très large mais suffisamment diversifié pour offrir une expérience variée en termes de combat. Il faut dire que l’unique arme de Kate peut se transformer en un clic et ainsi switcher entre quatre munitions élémentaires différentes, électriques, incendiaires, glaciales ou empoisonnées. Le travail réalisé ici se révèle très intéressant et fait preuve d’une profondeur insoupçonnée. On y ajoute des gadgets à récupérer tout au long de l’aventure et on se retrouve à pouvoir éliminer des ennemis très puissants en seulement quelques coups. La téléportation et la bulle gravitationnelle sont ainsi des outils précieux pour prendre à revers un monstre dont le point faible est situé dans le dos par exemple. Dans le même ordre d’idée, tirer sur un stalactite pour le faire tomber sur le crâne d’un ennemi, ou briser la glace sous ses pieds pour lui offrir un bain d’eau gelée permettent généralement de se tirer d’un mauvais pas tout en procurant un grand sentiment de satisfaction au joueur.
Il faut d’ailleurs user de ce genre de stratagèmes pour venir à bout de la plupart des boss, avec la nécessité d’utiliser des gadgets et de basculer notre arme régulièrement pour trouver un maximum d’efficacité. C’est plutôt plaisant à jouer, même s’il est nécessaire de toujours garder un oeil sur une barre d’endurance pour éviter d’enchainer les sprints et les galipettes à outrances. Parvenir à toucher un point faible se révèle être dévastateur, avec cette nécessité par moment de tenter plusieurs approches différentes avant de voir la barre de vie de l’ennemi se consumer de manière efficace. En dehors de ces phases de combat, Kate est amenée à résoudre quelques énigmes et à reconstituer des événements antérieurs. Malheureusement, ces deux mécaniques sont très peu exploitées et auraient sans doute méritées d’être plus présentes et mieux construites.
Côté technique, le titre de Mad Head Studios souffle le chaud et le froid. L’utilisation de l’Unreal Engine 4 est maitrisée et permet d’afficher des décors de qualité, avec de jolis panoramas, une gestion des éléments très satisfaisante et des effets de lumière réussis. Ce n’est malheureusement pas le cas du reste. Les visages manquent de détails et les modèles 3D des personnages durant les cinématiques manquent de naturel. C’est d’autant plus dommage que les animations sont plutôt réussies en jeu, qu’il s’agisse de Kate ou des ennemis. On perd encore un peu plus en immersion avec le doublage en français franchement raté. Au delà de la synchronisation labiale approximative, on regrette surtout le jeu des acteurs pas au niveau des ambitions. Pas grand chose à dire sur la partie sonore, aussi discrète que banale. A noter que quelques bugs de script se sont invités durant notre aventure, obligeant à relancer la sauvegarde précédente pour continuer d’avancer.
+
- De bonnes idées de gameplay
- Ambiance pesante très réussie
- Boss impressionnants
- Quelques panoramas vraiment jolis
-
- Level-design qui manque de finesse
- Enigmes peu nombreuses et trop simples
- Animations ratéesdurant les cut-scenes
- Doublage français de piètre qualité
- Quelques bugs bloquants