Test : Steep sur Xbox One
C’est la fête du Steep
Amis de la glisse, bienvenue dans les Alpes. C’est dans un mix de tout ce que la chaîne de montagne propose de mieux que l’on aborde les sports extrêmes à la sauce Steep. Du Mont Blanc à Aravis en passant par Aiguilles, le Tyrol ou encore le Mont Rose, Steep nous offre la possibilité de nous élancer depuis à peu près n’importe où pour vivre la montagne au travers de quatre disciplines phares : ski, snowboard, wingsuit et parapente sont autant de moyens proposés pour s’amuser sur et au-dessus d’un immense lit de poudreuse. Passé un petit tutoriel qui nous informe de la raison pour laquelle on est ici et de la façon dont on peut se faire un nom dans milieu des sports extrêmes, nous voilà libérés, délivrés et prêts à explorer chaque recoin de la carte pour déverrouiller progressivement des épreuves de toutes sortes.
Disposant tout de suite des quatre disciplines expérimentables dans Steep, on a droit à toute une série d’épreuves dédiées. Du relativement classique d’un côté, un peu plus originalité de l’autre. Contre-la-montre, épreuves de scoring ou les deux cumulés représentent l’essentiel des événements à remporter pour glaner des points d’expérience. On retrouve également des épreuves d’orientation qui demandent une bonne dose d’observation (et un peu de chance aussi). Le reste du temps, on le passe à dévaler les pistes en prenant soin de s’arrêter de temps en temps quand un indicateur nous informe de la présence d’une « drop zone » dans les environs. A l’aide d’une paire de jumelles, on scrute l’horizon et une fois repérée, la drop zone ouvre vers de nouvelles épreuves. Mais ce n’est pas tout. Les points clés de la carte que sont les sommets célèbres des Alpes sont le point de rendez-vous pour vivre des moments emprunts de mysticisme et baptisés « histoire de la montagne ». Concrètement, la montagne s’adresse à nous et nous invite à la découvrir en allant d’un point à un autre selon certaines conditions ou en alternant les modes de déplacement. Ces moments assez calmes, bercés par la voix de la montagne et une bande-son parfaitement adaptée, se révèlent très prenants une fois passé les quelques minutes d’étonnement face à un concept peu commun. L’histoire de la montagne est aussi parfaite pour découvrir la carte.
« On passe de la descente tranquille dans la poudreuse au slalom dans les arbres, on s’élance du haut de falaises impressionnantes pour finir par glisser sur un lac gelé. Le free ride, même en solo, est d’un plaisir absolu pour peu que l’on soit réceptif à l’aspect contemplatif qui en ressort »
Passées quelques heures de jeux, à mesure que l’on débloque de nouvelles zones, on se rend compte qu’Ubisoft Annecy n’a pas fait les choses à moitié et livre un univers vaste et très varié. Chaque zone a ses spécificités. On passe de la descente tranquille dans la poudreuse au slalom dans les arbres, on s’élance du haut de falaises impressionnantes pour finir par glisser sur un lac gelé. Le free ride, même en solo, est d’un plaisir absolu pour peu que l’on soit réceptif à l’aspect contemplatif qui en ressort. Et puis rider librement c’est aussi un bon moyen de se familiariser avec le gameplay de Steep. Ski et Snowboard offrent une prise en main simple et rapide et on apprend rapidement à jauger les contrôles à l’aide des deux sticks. Les sensations sont très bonnes et à la même manière qu’un jeu de courses, on apprécie la bonne transcription du grip et des transferts de poids. En revanche, le système de saut (à l’aide de la gâchette) est très difficile à appréhender. Parfois ça passe, d’autres fois non, sans que l’on n’ait vraiment compris pourquoi. En Wingsuit, les sensations sont au rendez-vous mais attention, dès qu’il s’agit d’être précis et de voler au ras du sol ou entre deux arbres, un doigté de fée s’impose. Un moment d’adaptation est nécessaire, tout comme pour le parapente qui demande beaucoup d’implication de la part du joueur pour veiller à maintenir une bonne vitesse et une bonne altitude. Pas franchement passionnant lors des épreuves contre-la-montre, le parapente est néanmoins utile pour accéder à certaines zones et est probablement le sport le plus exigeant proposé ici.
Parlons-en d’ailleurs de l’exigence du gameplay de Steep. Si la prise en main est effectivement aisée (il en va de même pour l’exécution de la plupart des tricks), parvenir à véritablement faire ce que l’on entend faire et décrocher une médaille d’or n’est pas toujours une partie de plaisir. D’abord parce que la difficulté des épreuves est extrêmement variable et surtout parce que certains éléments sont totalement opaques. Que celui qui peut expliquer le système de score lève la main ! Un 1080° à toute vitesse avec une réception parfaite peut ainsi rapporter (beaucoup) moins qu’une vague tentative de stabilisation de la planche à cheval entre deux morceaux de glace. On peut échouer en s’appliquant et péter le score en faisant n’importe quoi avec les sticks. Et puis il y a ce système de résistance du rider face aux G et autres passages sur les rochers : la barre se vide rapidement, trop rapidement et ne laisse que bien peu de place aux approximations. Du coup, on est à cheval entre du très permissif d’un côté et du très exigeant de l’autre, au point que l’on se demande au final qui l’amateur de simulations ou au contraire de délire sans limite s’y retrouvera le mieux.
« Mis à part quelques félicitations du manager à chaque montée de niveau et l’accès à de nouveaux éléments cosmétiques, rien ne différencie vraiment la vie d’un joueur de niveau 20 de celle d’un niveau 5 »
Steep c’est du coup un jeu qui fait le grand écart permanent entre bonnes et mauvaises choses. Un peu comme nous en classe de neige lors d’une vague tentative de chasse-neige : la frontière est mince entre la réussite honorable et la gamelle honteuse. On apprécie par exemple la possibilité de lancer ou relancer un épreuve instantanément, sans aucun temps de chargement, depuis n’importe quel point de la carte. C’est super. Mais en dehors du reload instantané, il faut passer par une carte en 3D rapidement illisible, à mesure que s’accumulent dessus des indicateurs qu’il est impossible de filtrer. On regrette également l’absence d’un réel but à accomplir en solo. Oui, Steep est un jeu grandement orienté multijoueur ( qui demande par ailleurs d’être connecté en permanence) et bien amusant de ce côté-ci quand on traine avec les bonnes personnes pour quelques courses improvisées qui peuvent prendre un dimension épique. Mais ce côté multijoueur ne l’empêche pas de proposer de nombreuses épreuves solo et un système de progression et du coup, on en attendait un peu plus. Mis à part quelques félicitations du manager à chaque montée de niveau et l’accès à de nouveaux éléments cosmétiques, rien ne différencie vraiment la vie d’un joueur de niveau 20 de celle d’un niveau 5. Il manque la petite carotte.
Mais en dépit de ce caractère grandement imparfait, on s’amuse dans Steep. Et comment pourrait-on ignorer comme le chantait Ferrat, que la montagne est belle. Pas nécessairement au sens purement technique du terme, surtout quand on regarde de près certains éléments comme les arbres, la glace ou les quelques constructions rencontrées ici et là manquent de soin et de textures plus travaillées. Mais en revanche, la neige est belle et pure, très bien retranscrite et recouvre les monts et vallées pour offrir des panoramas parfois splendides, à mettre au crédit également d’effets de lumière de haut vol. Le cycle jour-nuit permet en plus d’offrir à tout cela un attrait différent et on se plait à apprécier Steep comme un bol d’air frais, un petit plaisir visuel qui n’a pourtant rien d’une claque graphique. Tout cela peut être immortalisé de la plus belle des façons, le jeu intégrant un éditeur de replay simple et qui fait le boulot en complément des options classiques offertes par la Xbox One.
+
- Carte grande et éclectique
- Bonnes sensations au sol
- Panoramas parfois grandioses
- Missions "histoire de la montagne" originales
- Facile d'accès...
-
- ... Puis difficile à maitriser
- Parfois exigeant, d'autres fois laxiste
- Système de score opaque
- Menu et carte à la limite du lisible
- Il manque un "but" à accomplir en solo