Test : The Surge sur Xbox One
The Surge rit
Bienvenue dans le futur. Comme vous vous en doutez, personne ou presque n’a eu cure du sort de la planète pendant des siècles et cela l’a forcément menée à la ruine. Dans cet univers désolant à en faire fuir Ken Le Survivant il y a néanmoins une entreprise qui a pris le taureau par les cornes et espère bien développer de nouvelles technologies permettant de redonner à la planète son éclat d’antan. C’est dans la peau de Warren, fraichement embauché ce jour, que l’on pénètre chez Creo en espérant un avenir meilleur ; l’ennui c’est que tout part en vrille avant même que Warren n’ait pu prendre son poste. Tout juste a-t-il eu le temps de se faire poser un exosquelette, spécialité de la boite pour rendre son personnel plus productif. Pour le coup, à défaut d’être efficace sur la chaine de montage, Warren prend le chemin du démontage des nombreux hostiles qui se dressent sur la route de la vérité. Comme dans tout bon Souls-like qui se respecte, la suite du scénario est distillée par petite doses et sert plus l’ambiance que l’intrigue à proprement parler. On fait bien quelques rencontres mais c’est surtout les informations retrouvées ici et là sous la forme de journaux audio qui se chargent d’amener des réponses.
L’aventure s’étale sur une grosse vingtaine d’heures (avec la possibilité d’enchainer sur un new game +) et reprend avec application les codes de Dark Souls en enrobant tout cela d’un habillage futuriste des plus appréciables. Pas tellement d’un point de vue qualitatif, The Surge affichant des graphismes corrects mais sans éclat, parfois un peu grossiers, compensés néanmoins par un framerate à 30 images par seconde stable en toutes circonstances. Mais plutôt pour le plaisir total de la découverte d’un titre qui alterne intelligemment zones ouvertes et espaces plus confinés, parfois claustrophobiques, lieux dévastés et d’autres plus accueillants… En apparence toujours. On regrette tout de même qu’il n’y ait pas plus de lieux à explorer (on compte sept zones distinctes) et que l’aventure nous porte plusieurs fois dans un même endroit, même si cela est évidemment totalement justifié au regard du scénario. Qui dit Souls-like dit zones sûres et comme il serait imprudent d’allumer des feux près des conduites de gaz, celles de The Surge prennent place dans les zones médicales du complexe. C’est ici que l’on souffle et que l’on s’affaire à augmenter les capacités de Warren et de son exosquelette.
« The Surge ne laisse aucun droit à l’erreur et promet un beau challenge, même pour les vétérans de Dark Souls »
Pour expliquer l’évolution du personnage, il faut avant tout parler des combats. The Surge s’appuie sans surprise sur l’addition de deux types d’attaque (horizontale rapide et verticale un peu plus lente) avec la garde et l’esquive. Tout cela repose sur une barre d’endurance qui fond comme la neige au soleil : il faut faire des choix et il ne faut pas trainer. Le plus petit des ennemis oppose une grande résistance, même après plusieurs heures de jeu et un équipement solide. La concentration est de rigueur et quel que soit le type d’exosquelette sélectionné en début de partie, l’esquive est primordiale, probablement plus que la garde. The Surge ne laisse aucun droit à l’erreur et promet un beau challenge, même pour les vétérans de Dark Souls. Il convainc également avec l’association intéressante faite entre le combat et son résultat direct sur le loot. Avec le stick droit, on met en surbrillance l’une des parties du corps de l’adversaire sur laquelle concentrer les coups ; on est alors informé des zones résistantes ou au contraire faibles de l’armure. Deux possibilités s’offrent alors : viser la partie faible pour écourter l’affrontement au frapper une zone résistante pour déclencher une exécution et potentiellement récupérer un morceau d’armure. Une fois les poches bien remplies d’éléments d’artisanat et de pièces mécaniques (monnaie d’échange servant à augmenter également le niveau de l’exosquelette), un petit tour à l’atelier permet de créer armes et pièces d’armure toujours plus puissantes.
On passe ainsi pas mal de temps à démembrer des ennemis. Favoriser la vitesse, l’endurance ou la capacité à interrompre efficacement les attaques adverses ? A vous de voir ce qui vous ressemble mais on regrette tout de même un certain manque de variété dans l’équipement, surtout du côté de l’armement. Avec cinq types d’armes, pas de bouclier ni d’équivalent d’un arc ou d’une arbalète (on peut néanmoins utiliser un petit drone pour attaquer légèrement l’ennemi et le déstabiliser), The Surge pèche un peu par avarice. Il se montre en revanche intéressant sur la gestion des « implants », ou éléments visant à procurer toutes sortes d’avantages passifs ou actifs avec plus ou moins d’efficacité en fonction du niveau de l’exosquelette. Regain de santé sous plusieurs formes, expérience plus rapide, endurance augmentée et bien d’autres choses : autant d’éléments primordial pour espérer survivre dans un titre particulièrement exigeant. Dommage pour le coup que les boss, intéressants mais trop peu nombreux (comme les «gros» ennemis d’une manière générale), n’apportent pas la petite dose supplémentaire de grandiose pour faire de The Surge quelque chose de plus qu’un très bon jeu. Mais quoi qu’il en soit, un peu perdu dans les tréfonds de ce complexe ô combien étouffant, oppressant quand parviennent à nos oreilles les lamentations des âmes en peine, rares seront les joueurs à sortir indemne de l’aventure The Surge.
+
- Univers futuriste bienvenu…
- … Et bien travaillé
- Ambiance sonore oppressante
- Système de combat au poil et exigeant
- Loot et améliorations bien pensés
-
- Manque de variété des environnements
- Armement un peu juste
- Bestiaire limité (boss notamment)
- Graphiquement sans éclat