Test : The Orange Box sur Xbox 360
Half-Life 2
N’ayant jamais touché à un Half-Life de ma vie (c’est bon, lancez-moi votre bois vert à la gueule), et ayant refusé de jouer à la version basse déf du pauvre sorti sur Xbox, c’est avec force et courage que je me suis enfin attelé à ce grand classique du FPS, qui a déjà fait couler beaucoup d’encre, entre adulations et déceptions. Evidemment, 360 oblige et quelques années de développement dans les pattes plus loin, c’est également l’occasion de le découvrir dans sa version optimale, avec tout le spectacle son et lumière que seuls les plus fortunés de l’époque pouvaient apprécier, et tous les patchs fixant les petits soucis de gameplay. Bref, c’est en profane pourri gâté que j’ai découvert cet excellent FPS.
Alors certes, graphiquement le titre a pris un petit coup de vieux et n’impressionnera pas la galerie face à (au hasard) Gears of War, mais le rendu très net/réaliste et le HDR correctement géré suffisent à offrir une expérience totalement satisfaisante. Et surtout, la direction artistique, sorte de mix contemporain/futuriste digne des meilleurs univers d’anticipation, fait des étincelles et vous plonge une ambiance oppressante et affreusement réaliste. Ainsi, les fans de science fiction seront clairement aux anges, et l’homogénéité artistique avec laquelle les designers ont construit un univers à la fois extravagant et cohérent atteint de vrais sommets.
Evidemment, l’autre force d’Half-Life 2 réside dans son légendaire gameplay, savant mélange d’action et de réflexion, dans lequel le célébrissime gravity gun fait (faisait ?) office de vraie révolution dans l’univers des FPS, au milieu d’un arsenal complet et novateur (mention spéciale aux sécrétion arachnides). En quelque sorte aux antipodes d’un Halo extrêmement abordable et centré sur l’action, HL2 se démarque par sa capacité à brûler vos neurones et vous force à de longs moments de solitude réflexive, par ailleurs très efficaces pour renforcer ce sentiment de froideur apocalyptique qui se dégage du jeu.
En fait, au-delà des chargements intempestifs qui vous coupent toutes les deux minutes (on se demande pourquoi ils n’ont pas réglé ça, de nos jours c’est quand même simple), le seul point noir réside je trouve dans les séquences de conduite, qui bien qu’ayant le gros mérite de varier agréablement le gameplay, paraissent trop scriptées et s’avèrent assez poussives à manier, surtout dans les moments nécessitant un minimum de précision.
En dehors de cela, malgré une arthrose naissante, Half-Life 2 parvient à nous embarquer dans une aventure vraiment tripante, à l’ambiance sans pareille et au gameplay très solide. Et, puisque vous me le demandez, j’ajouterai avoir été impressionné par les qualités narratives plutôt uniques du titre, qui vous embarque sans temps mort d’un univers à l’autre sans jamais avoir la sensation de sauter du coq à l’âne, et parvient ainsi à vous accrocher à votre pad des heures durant de la façon la plus addictive qui soit.
Bref, Half-Life 2 n’est certes pas parfait, mais mérite amplement son statut de grand classique des FPS (plus qu’un Halo 3), et reste encore maintenant à ranger parmi les titres qui valent très clairement le détour sur 360, sans avoir à jouer la carte de la nostalgie. Et puis pour ceux qui ont déjà torché le titre sur PC, c’est toujours l’occasion de refaire l’aventure dans son canapé, et de débloquer des succès pour le moins originaux.
Par Shann
Half-Life 2 Episode One et Episode Two
Dans la continuité de l’excellent Half-Life 2, les deux premiers épisodes programmés par Valve ont certes mis du temps à arriver, mais sont bel et bien inclus dans l’Orange Box. Ils dévoilent la suite du scénario brumeux mais passionnant de la saga, juste après le combat final opposant Gordon Freeman à [beeeeeep]. C’est d’ailleurs là leur but premier : prolonger l’immersion dans l’univers S-F très réussi du soft. En effet, si quelques nouveautés font leur apparition dans l’un comme dans l’autre, la base de gameplay reste de très près la même. On déplore notamment l’absence de nouvelles armes, même si l’emploi fréquent du gravity gun s’avère toujours aussi plaisant. On progresse d’énigmes en fusillades dans un ballet réglé à la perfection, mis en scène avec talent (les doublages sont toujours excellents d’ailleurs, que ce soit en anglais ou en français) et exploitant idéalement l’univers de la série.
En termes de qualité intrinsèque, Episode Two est, assez largement, celui qui se détache. Plus long, faisant davantage progresser l’intrigue et introduisant plus de nouveautés, notamment au niveau du bestiaire ennemi et des environnements, très vastes, il se justifie plus qu’Episode One, trop limité, en partie enfermé dans le script de l’histoire pour lequel Valve a privilégié un développement logique qui entraîne pas mal de répétitions par rapport à Half-Life 2.
Techniquement, les deux épisodes ont subi un lifting qu’on aurait aimé voir appliqué au jeu d’origine, avec des animations toujours plus convaincantes, de meilleurs éclairages et des décors globalement plus riches. Le moteur physique, qui était largement en avance sur son temps, est lui toujours au niveau, même face aux jeux les plus récents.
On retiendra donc l’écart de qualité certain entre Episode One et Episode Two, mais la grande force de l’Orange Box est de proposer l’ensemble de ses éléments comme un tout, ce qui efface une partie des inconvénients propres aux choix de Valve, dont la décision de continuer HL2 de cette façon est de plus en plus contestée. Ici, on suit l’histoire d’une traite, on savoure le rythme toujours impeccable de la série et, surtout, après une séquence finale extrêmement intense pour Episode Two, on souhaite très fort que ce qui pourrait constituer l’ultime volet sorte le plus vite possible. Ce sera, si on a de la chance, l’année prochaine.
Par Diamond
Portal
Un gun qui crée des trous spatio-temporels appelés portails, un portail orange, un portail bleu, et une ambiance démente. C’est tout ce qu’il faut à ce projet d’étudiants (qui leur a valu une embauche directe chez Valve pour peaufiner leur bébé), pour faire de Portal l’une des meilleures expériences vidéoludiques jamais offertes. Rien de moins.
Ce titre dément part d’un principe assez simple : vous créez où bon vous semble sur les parois qui vous entourent un portail bleu, puis un portail orange, et entrez par le bleu pour ressortir par l’orange, ou vice versa. Et pourtant, Portal vous invite non seulement à repenser votre capacité à vous situer dans l’espace comme aucun FPS n’y était arrivé (oubliez Prey), mais surtout vous incite à transcender les limites physiques que vous auriez pu vous imposer.
Ainsi, passé l’apprentissage du « j’ouvre un portail là où je suis, un là où je veux aller, et je me retrouve exactement là où je suis censé me rendre », son système machiavélique vous obligera toutes sortes de pitreries à faire pâlir la Relativité Générale. Ma préférée reste le transfert de l’énergie cinétique au fil des passages, vous permettant de ressortir à une vitesse identique à celle à laquelle vous êtes entré. Par exemple, dans des situations cocasses il vous suffit de poser deux portails verticaux alignés (un au plafond, un au sol), pour vous retrouver littéralement en chute libre dans une pièce de 2 mètres de hauteur seulement. Ne vous reste plus qu’à contrôler votre timing pour placer un portail de sortie dans le mur vous faisant face, et vous voilà propulsé de l’autre côté d’une marre d’acide pourtant impossible à franchir.
Armé d’un principe simplement dément, Portal parvient même à atteindre ce que très peu de jeux n’ont fait qu’effleurer : la perfection. Car au-delà de son concept ultra addictif et de sa réalisation très léchée (moteur de Half-Life oblige), Portal se démarque du lot par un système narratif et une histoire juste géniaux, au sens premier du terme. Sans dévoiler quoi que ce soit, on ne peut que parler d’œuvre artistique face à une mise en scène si truculente, totalement décalée, à l’humour noir décapant, et au style complètement assumé avec une IA digne d’un Hal sous acides (mon dieu, le générique de fin, quelle souillage de kleenex !).
Et c’est là que les mauvaises langues vous lancent le classique « oué il est bien ton jeu, mais j’l’ai fini en 3 heures », et que je m’énerve. Bordel ce jeu n’est pas trop court, il est juste parfaitement maîtrisé, ne souffre d’AUCUN temps mort, va droit au but et ne se complaît pas dans la répétition des mêmes séquences encore et encore. Ce serait comme dire que les nouvelles ne devraient pas exister, qu’on ne devrait faire que des séries TV et pas des films, et qu’une chanson n’a pas de valeur sans album. Portal, c’est un culot rarement vu, un jeu concept qui va jusqu’au bout du trip sans que vous ayez envie d’en manquer une miette, et un trip qui enterre une bonne pelletée de jeux à la durée de vie soit disant plus flatteuse. Bref, faites moi péter ces œillères et dites-vous qu’il ne serait pas plus mal qu’on se retrouve avec davantage de jeux utilisant ce format rapide et intense, au lieu de nous saouler avec des jeux interminables et remplis de temps mort (hein Maître Chef ?). Et puis achetez vous une vie, on n’a plus tous le temps de passer 15 heures pour finir un jeu.
Par Shann
Team Fortress 2
Rendu célèbre avant sa sortie par des trailers hilarants, Team Fortress 2 est la suite d’un des premiers et plus célèbres mods de Half-Life PC, au titre éponyme. On l’a attendu pendant très, très longtemps, mais il est enfin là. Le principe est simple : choisir une classe de soldat et coopérer le plus possible avec ses coéquipiers dans des parties multijoueur à objectif. Simplicité, c’est le maître mot de TF 2 qui se présente dans une forme plus accessible qu’à l’époque du premier opus. La complexité, l’équilibre du gameplay s’en ressentent, mais ce n’est pas fondamentalement très pénalisant pour le jeu, étant donné que le principe de base demeure toujours d’une très grande qualité. Le soft propose d’incarner neuf types de combattants différents, qui le sont réellement. On a vraiment face à soi neuf gameplays tout à fait uniques, car chaque classe dispose d’attributs spécifiques qui, au cumul, forment des profils aux antipodes les uns des autres. Pour peu qu’on tente de maîtriser chaque personnage et d’apprendre à se servir des nombreuses complémentarités qui existent entre eux, TF 2 présente une durée de vie potentielle assez énorme, à peine entachée par le nombre restreint de maps et de modes de jeu (respectivement six et quatre).
On ajoutera que les parties sont absolument savoureuses, car Valve s’est arrangé pour y inclure un humour ultra-efficace, dans la veine des bandes-annonces diffusées avant la sortie. Le design est tout bonnement impeccable, frais et se différencie à fond des autres gros titres online sur 360. Il est rare qu’un jeu online dégage autant de bonne humeur et d’intelligence de conception, et c’est cette touche qui fait pour beaucoup le charme de TF 2. D’autant qu’il n’est vraiment pas facile d’insuffler une vraie âme à ce style de production.
Quelques problèmes de lag étaient à déplorer, mais le patch récemment mis en ligne par Valve a réglé une partie de ces problèmes, le confort des matchs s’est sensiblement amélioré. On espère bien entendu retrouver du contenu téléchargeable dans un avenir plus ou moins proche (avec Valve, mieux vaut ne pas être pressé).
Par Diamond
+
- Rapport qualité/prix imbattable
- La révélation Portal
- 3 grands jeux, trois gameplays de grande classe
- Un vrai trip prenant
-
- Réalisation pas forcément hallucinante
- Sort en même temps que plein de gros titres
- Les chargements intempestifs