Test : Wavetale sur Xbox One
Full Houle
Le contexte de l’aventure imaginée par les développeurs de Thunderful Development ressemble, de loin, à une métaphore du naufrage subit par Google avec Stadia. Avec son monde submergé par les mers, Wavetale prend rapidement des airs de Waveworld. Un contexte qui a inspiré de nombreux jeux vidéo ces dernières années avec des productions comme Windbound, Sea of Solitude ou Submerged, autant de titres qui nous permettaient d’explorer les derniers ilots d’une mer souvent hostile. Ici, la mélasse vient s’ajouter aux grandes étendues d’eau, et menace désormais les derniers êtres humains de son épais brouillard noir et inquiétant. Sigrid et sa grand-mère vivent près du phare, une des dernières zones qui échappe au danger grâce aux étincelles qui alimentent le bâtiment et lui permet de produire une intense lumière protectrice.
En toute logique, l’aventure commence avec la nécessité de fournir cette ressource indispensable au phare avant que celui-ci ne s’éteigne. Pour cela, Sigrid possède quelques aptitudes indispensables qui lui permettent d’évoluer façon jeu de plateformes. En plus des compétences de base telles que le saut et le double-saut, notre héroïne possède une sorte de filet à papillon magique qui lui offre la possibilité de planer sur de longues distance, mais aussi de se propulser ou de s’accrocher à des plateformes qui le permettent. Des mécaniques qui paraissent assez simples sur le papier mais qui demandent un petit temps d’adaptation avant d’être véritablement maitrisées. La faute à un petit manque de précision dans les sauts, et la difficulté d’évaluer le positionnement de notre personnage durant les phases de «vol». Finalement, on finit par s’y faire, bien aidé par l’absence de réelle difficulté durant ces phases.
Et d’ordre plus général, il faut bien dire que Wavetale n’a pas été conçu avec l’idée de mettre les joueurs au défi. Au contraire, le titre s’appuie sur une volonté de proposer une aventure assez tranquille. Pour cela, Sigrid rencontre rapidement son alter-ego d’ombre qui la suit comme son reflet, la mer faisant office de miroir. Une présence qui permet surtout d’introduire une mécanique assez originale puisque Sigrid est ainsi capable de glisser sur l’eau, sans jamais craindre la noyade. L’effet de vitesse est plutôt réussi et c’est un véritable plaisir de parcourir les mers de cette manière. Le sentiment de liberté est bien présent, même si la mélasse empêche de réellement parcourir l’ensemble des lieux en totale liberté, avec un terrain de jeu semi-ouvert et des zones à débloquer au fur et à mesure de la progression. La possibilité d’user du filet à papillons pour se propulser puis glisser sur des rembardes est également appréciable et renforce le sentiment de fluidité du gameplay.
Entre ces phases, Sigrid est amenée à terrasser quelques ennemis d’un bestiaire peu diversifié, même si cela n’est pas réellement dérangeant. Les combats se font là aussi assez simplement, à la fois grâce à l’envergure du filet à papillons qui se manie comme une épée, mais aussi du fait d’une barre de vie qui peine à descendre. La plupart des ennemis sont à combattre sur la terre ferme façon beat’em up très classique, et seule une variété inspirée des araignées d’eau oblige à combattre en zone humide, en utilisant la capacité qui permet d’agripper certains éléments. Tout se fait de manière fluide, sans aucune chute de framerate. On regrette un peu le manque d’originalité dans les énigmes en revanche, qui consistent généralement à allumer un générateur électrique, suivre son câble, pour ensuite activer un interrupteur. La mécanique se retrouve tout au long de l’aventure, avec seulement quelques subtilités pour ne pas tomber dans la redite pure et simple.
Côté technique, on regrette assez vite que Wavetale ne propose pas de 60fps, au moins sur Xbox Series X|S. D’autant que l’ensemble ne semble pas pousser les consoles dans leurs retranchements, le studio ayant tout misé sur la direction artistique au détriment de graphismes qui auraient pu bénéficier d’un peu plus de soin et de détails. On note en revanche la présence d’une localisation intégrale en français, aussi bien pour les textes que pour les dialogues. C’est d’autant plus appréciable que notre héroïne est régulièrement interpelée alors que le joueur est en déplacement sur les mers, et donc moins attentif aux lignes de textes. Le chara-design est audacieux, avec des yeux, nez et bouche sous forme de dessins enfantins. C’est un peu perturbant au départ, mais on s’aperçoit que les émotions passent assez facilement et on finit par s’y faire.
Au rayon des points négatifs, on regrette en revanche que la boussole soit assez peu lisible en haut de l’écran, la faute à l’absence de contraste entre celle-ci et les décors. D’ailleurs, la distance d’affichage est décevante, et laisse place à un brouillard qui montre une fois de plus les limites techniques du jeu. En ce qui concerne la bande-son, les thèmes sont agréables pour la plupart, avec néanmoins quelques déceptions dans le lot. Pour finir, notons que la monnaie du jeu ne sert qu’à acheter des éléments de personnalisation variés. Un intérêt limité donc, d’autant que les modifications choisies n’apparaissent pas dans les cut-scenes.
+
- Sensations de glisse très réussies
- Aventure tranquille, sans prise de tête
- Direction artistique et univers maitrisés
- Quelques musiques sympathiques
- Textes et voix en français
-
- Quelques imprécisions de gameplay
- Enigmes peu inspirées
- Assez limité techniquement