Test : Wolcen: Lords of Mayhem sur Xbox Series X|S
Massacre en perspective !
Commençons par le contexte du jeu, son scénario, son histoire. Sauvé par le grand inquisiteur Heimlock dès votre plus jeune âge, vous êtes enrôlé dans l’armée et profitez de son enseignement au côté de deux autres soldats avec qui vous formez « les enfants de Heimlock ». Une fois à l’âge adulte, et alors que vous acheviez votre entrainement, vous êtes mandatés, avec vos frères d’armes et le grand inquisiteur, à mener une guerre contre la confrérie de l’aube. Votre première bataille vous amène alors à affronter des adversaires coriaces qui vous poussent dans vos derniers retranchements. C’est alors qu’un pouvoir aussi puissant que mystérieux vous transforme en une créature gigantesque, vous obligeant à fuir le champ de bataille au risque d’être considéré comme un traitre.
Si l’histoire de Wolcen: Lords of Mayhem débute sur les chapeaux de roue en vous plongeant directement dans la bataille, elle devient ensuite le théâtre d’évènements surnaturels tantôt inattendus, tantôt convenus. Le scénario, simple fil rouge qui nous fait avancer et nous donne une bonne raison de taper sur tout ce qui se trouve sur notre chemin, reste relativement intéressant, notamment grâce à un lore franchement travaillé (bien que nébuleux par moment). On se plait à suivre les différentes conversations entamées au fil de notre aventure et on apprécie les répliques de notre personnage qui s’avèrent souvent pertinentes, tout en étant cinglantes. Seul bémol à tout cela : en plus d’une mise en scène convenue (qui s’avère vieillissante au vu de ce que l’on a pu voir de Diablo IV, par exemple), le jeu ne dispose pas d’un antagoniste fort ou de moments particulièrement marquants qui rendent l’aventure unique et mémorable.
Passons maintenant au gameplay du jeu qui, pour le coup, s’avère particulièrement différent de ce que l’on peut voir dans d’autres titres du même genre. Dans Wolcen: Lords of Mayhem, une fois votre personnage créé, il n’est pas question de choisir une classe. Vous avez l’occasion de personnaliser entièrement votre personnage en utilisant des points de compétences sur un tableau qui, visuellement, nous fait penser au sphérier expert de Final Fantasy X. Vous vous trouvez donc devant une immense table circulaire qui est divisée en trois parties, chacun d’elle étant elle-même découpée en différents morceaux répartis en trois couleurs : vert, bleu et rouge. Pour faire simple, on apparentera tout ce qui est rouge à la rage et donc à un gameplay tourné vers le corps-à-corps, le vert à l’endurance et à un gameplay à distance, le bleu quant à lui sera réservé à la volonté et donc à la magie. Cette première orientation vous permet, d’un simple coup d’œil, de visualiser l’étendue des possibilités qui s’avèrent… presque infinies.
Car si vous vous contentez de rester dans une seule et unique couleur (ce que nous avons fait lors du test du jeu), il n’en demeure pas moins que la personnalisation est totalement folle. En effet, entre les possibilités de jouer – dans la catégorie rouge – un personnage qui utilise les armes à deux mains, ceux qui veulent employer une arme dans chaque ou encore ceux qui veulent jouer la sécurité et se cacher derrière un bouclier, les possibilités sont nombreuses. À cela, il faut ajouter des spécialisations au niveau des dégâts (dégâts matériels, feu…), en termes de ressources (augmenter le gain de rage), par rapport à la vitesse d’attaque… et vous comprenez rapidement que vous vous trouvez devant un titre qui illustre parfaitement ce que personnalisation veut dire. Le gameplay s’adapte parfaitement à vos souhaits et, petit plus, vous pouvez à tout moment – moyennant paiement – réinitialiser l’ensemble des points et vous choisir une nouvelle orientation. Cette flexibilité est franchement intéressante et évite tout phénomène de lassitude, comme on peut parfois le constater dans d’autres jeux du genre.
Et si vous pensiez avoir tout vu / lu au niveau de la personnalisation, sachez que Wolcen: Lords of Mayhem se paie le luxe d’aller plus loin. En effet, comme vous ne choisissez aucune classe au départ, vous ne disposez pas de compétences propres à cette dernière. Du coup, les développeurs ont pensé les choses autrement : au cours de vos batailles, vous récupérerez des objets qui vous permettront de débloquer des compétences. Ainsi, même si votre personnage est un combattant à distance, il pourra disposer de celles qui sont réservées aux sorciers et aux guerriers. Ces compétences pourront, en étant utilisées, engranger de l’expérience et monter de niveau. Chacune d’entre elle disposera alors de points qui pourront être utilisés pour choisir des spécialités qui offriront des bonus non négligeables au combat. Encore une fois, la personnalisation est indéniablement le point fort de Wolcen: Lords of Mayhem.
En ce qui concerne le gameplay, Wolcen: Lords of Mayhem s’avère nettement plus classique. Vous vous déplacez de zone en zone en affrontant des hordes d’ennemis que vous ridiculiserez avec plaisir. Le bestiaire s’avère d’ailleurs relativement intéressant bien que convenu. Chevaliers, esprits et fantômes, créatures infâmes, tout ce que l’on est en droit d’attendre d’un jeu de ce type est bel et bien au rendez-vous. Pour les vaincre, votre personnage dispose donc de compétences (comme expliqué précédemment), mais aussi d’un équipement qui évolue au fil de votre aventure. Comme tout bon hack’n’slash, Wolcen: Lords of Mayhem est une foire aux pièces d’équipements. Il faut, selon votre spécialisation, choisir les pièces (et armes) les plus pertinentes, c’est-à-dire celles capables d’augmenter les statistiques à privilégier. Il y a énormément de tri à faire dans tout ce que vous ramassez, et il est parfois difficile de faire le bon choix. L’une des raisons est d’ailleurs l’absence d’explication, dans le jeu, des différentes caractéristiques qui sont mentionnées.
Vous l’aurez compris, l’expérience de jeu sur Wolcen: Lords of Mayhem s’est avérée franchement positive, mais elle n’est pas exempte de défauts. L’un des principaux est d’ailleurs l’ergonomie du titre qui a clairement été développé et pensé pour les PC. On se trouve donc face à des menus extrêmement chargés dans lesquels il est parfois compliqué de se déplacer. C’est d’ailleurs le cas en ce qui concerne l’équipement. Il est parfois difficile de comparer certains objets entre eux car le second écran se cache derrière le premier, tandis que passer de son équipement à son inventaire nécessite un petit temps d’adaptation. C’est d’ailleurs le cas concernant l’entièreté de la navigation qui manque vraiment de fluidité et qui s’avère ne pas être intuitive du tout. À cela, il faut également ajouter un manque de réactivité à l’utilisation des compétences ou des potions (ce qui peut rapidement entrainer la mort de notre personnage), ainsi qu’un système de visée franchement bancal. Enfin, on note que durant la partie, certains bugs ont clairement nui à l’expérience jeu, nous forçant d’ailleurs à quitter la partie et à relancer le jeu. On termine enfin – et c’est sans doute l’un des problèmes les plus gênants du jeu – avec les récompenses des quêtes secondaires qui s’affichent au milieu de votre écran alors que le combat n’est pas terminé. Vous devez alors choisir rapidement votre récompense (sans lire les bonus donnés) au risque de vous faire tuer.
Sur le plan technique, hormis les bugs précédemment expliqués, Wolcen: Lords of Mayhem est un jeu réussi. L’esthétique et la direction artistique nous font furieusement penser à Diablo, notamment lors de la traversée de certains donjons ou dans le désert. Durant toutes les batailles, le titre est d’une fluidité à toute épreuve, même quand un très grand nombre d’ennemis s’affiche à l’écran. On regrette simplement la technique du titre qui, lors de certaines cinématiques (réalisées avec le moteur du jeu), nous laisse entrevoir des modèles de personnages relativement limités. Enfin, la partie sonore, au-delà des bruitages des massacres que l’on perpétue, bénéficie de thèmes orchestraux de haute volée que l’on n’attendait pas forcément. Un très gros point positif pour ce titre qui propose une expérience globalement positive.
+
- Personnalisation des compétences ;
- Personnalisation du personnage (équipement) ;
- Orientation totalement personnalisable du gameplay ;
- Histoire intéressante ;
- Bande-son fantastique ;
- Durée de vie intéressante.
-
- Bestiaire convenu ;
- Bugs gênants et trop présents ;
- Trop de personnalisation ? ;
- Gameplay classique.