Test : World War Z sur Xbox One
Left for dead or alive
Même si vous n’avez pas lu le roman de Max Brooks ou vu le film staring Brad Pitt, cela ne devrait pas poser trop de problèmes pour vous immerger dans World War Z. En clair, le monde est en train de virer au cauchemar. La majeure partie de la population se trouve infectée par un mystérieux virus et se mue par paquets de millions en zombies -forcément- assoiffés de sang. De New-York à Tokyo, les survivants se font rares et quelle que soit la nature de leur rôle dans cette pièce macabre, tous les moyens sont bons pour survivre. On suit ainsi les aventures de quatre groupes de quatre survivants à New-York, Jerusalem, Moscou et Tokyo, avec pour chaque épisode trois étapes à compléter (deux seulement pour la partie japonaise). Une petite intro de quelques secondes, la même chose à la fin pour une histoire anecdotique rythmée par les objectifs de missions : n’espérez pas plus, si ce ne sont les biographies des personnages à débloquer. Mais vous savez quoi ? On s’en fiche éperdument puisque l’intérêt de ce genre de jeu se situe ailleurs. Comme dans Left 4 Dead, oui, et ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la présentation de World War Z évoque aux vétérans du FPS de Valve un gros air de déjà-vu.
World War Z est ainsi un TPS qui reprend la formule consacrée par Left 4 Dead, Zombie Army Trilogy ou plus récemment, Warhammer Vermintide. Quatre joueurs se donnent la main pour progresser dans des environnements infestés d’ennemis qu’il convient de massacrer à la chaîne. Et comme le veut la tradition il y a toujours, à un moment donné, ce passage où une alarme s’enclenche, où une porte met trois minutes pour s’ouvrir ; ce genre de moment où l’on devient la cible privilégiée d’une horde d’ennemis affamés. World War Z ne déroge aucunement à cette règle et ponctue régulièrement sa progression par des attaques de hordes. Si vous avez vu le film ou au moins aperçu ses images le plus marquantes, vous savez à quel point cela a d’autant plus de sens lorsque l’on se nomme World War Z. Les zombies de base prennent d’assaut notre position en formant des pyramides de chair putride pour passer par-dessus les barrières ou atteindre les niveaux supérieurs. Déboulant par centaines, ces vilains sacs à plombs font leur petit effet. Au milieu de cela, il y a évidemment le quatuor de zombies spéciaux là encore ouvertement inspiré de Left 4 Dead. Attention aux béliers, rôdeurs qui se planquent pour vous sauter à la gorge, zombies toxiques et autres hurleurs qui ameutent tout ce qui se trouve autour.
Avec World War Z, on retrouve ainsi l’essentiel de ce qui fait le charme du genre. S’il est possible de jouer avec des bots hors ligne -mais malheureusement pas en écran scindé- on vous conseille vivement de partager l’expérience avec d’autres joueurs. D’abord parce que certains objectifs nécessitant par exemple de transporter des objets sont copieusement ignorés par l’IA et qu’à côté de cela, le jeu de Saber interactive propose un matchmaking très réactif et s’adapte globalement aussi bien au jeu avec des amis qu’aux expériences partagées avec de sombres inconnus et sans micro. On s’amuse bien, on ne se prend pas la tête grâce à plusieurs degrés de difficulté permettant d’adapter l’expérience au niveau et à l’avancée de chacun dans l’arbre de compétence. World War Z est d’ailleurs solide de ce côté-là avec autour du choix entre six classes (assaut, reconnaissance, soutien, infirmier, spécialiste des explosifs ou du combat rapproché) de nombreuses compétences à débloquer. On a vraiment la possibilité d’affiner notre approche du combat et prévoyez de nombreuses heures de jeu pour essayer de tout pousser au maximum, chaque barre d’expérience étant liée à une classe (seuls les points permettant d’acheter les éléments débloqués sont généraux).
Du côté de l’armement on retrouve la sélection classique de tout bon shooter, là aussi à améliorer, sachant que l’on récupère progressivement au cœur de chaque niveau des pétoires toujours plus puissantes. Puisque l’on évoque l’arsenal, passons si vous le voulez bien au point qui fâche dans World War Z. Quelle que soit l’arme utilisée, le jeu de Saber souffre d’un grand manque de puissance, d’un déficit d’impact dommageable. Balles, plombs et même explosifs peinent à reproduire l’effet que l’on attend d’armes de ce calibre. On s’y fait, mais on regrette que cela ait tendance à rendre les grands moments d’invasion zombie plus proches du tir aux pigeons à la fête foraine que de la guerre totale représentée à l’écran. Au rayon des petites déceptions, on a envie de placer également la sélection de zombies spéciaux dont nous parlions un peu plus haut : il lui manque l’ennemi qui fait vraiment peur, celui qui à l’image de la « witch » de Left 4 Dead provoque une certaine tension et un changement de rythme perceptible.
Reste que World War Z est un jeu bien réalisé, offrant de jour comme de nuit dans les rues des capitales et jusque dans leurs moindres recoins des environnements plaisants et variés. Parfaitement stable (testé sur Xbox One X) il est un jeu avec lequel on s’amuse bien, même si on précise tout de même que l’intérêt consiste à faire et refaire toujours mieux une sélection de niveaux correcte et qui on l’espère s’enrichira à l’avenir pour relancer la machine. D’ici là, il y a toujours la partie joueurs contre joueurs qui est loin d’être anecdotique et parvient même à procurer de bons moments, notamment en mode Domination avec Hordes (l’un des cinq modes disponibles et de loin le plus joué). Tandis que les joueurs se battent pour le contrôle des points stratégiques, des hordes de zombies font par moment leur apparition et troublent les rapports de force. La même chose est disponible en Deathmatch ou lors des courses pour la possession d’un vaccin (par équipes) ; dans ce contexte où les zombies sont autrement plus dangereux qu’en solo, il règne une certaine tension, appréciable pour ce type d’expérience JCJ.
+
- TPS brut, bourrin, comme on les aime
- Des vagues de zombies impressionnantes
- Système de classes/progression solide
- Modes JCJ plaisants
-
- Gunfights qui manquent grandement d’impact
- Casting des spéciaux un peu léger