Test : WRC Generations sur Xbox One
Le meilleur pour la fin ?
Pas de « WRC 11 » cette année, mais un WRC Generations. Comme pour signifier la fin de quelque chose. Vous savez peut-être que l’exploitation de la licence officielle du championnat du monde des rallyes changera de main dès l’année prochaine pour rejoindre un studio ô combien habitué de la discipline, à savoir Codemasters. WRC Generations est donc la sixième et dernière production des Français de KT Racing sur cette génération Xbox One/Series. De quoi motiver le développeur à mettre les bouchées doubles pour laisser un joli souvenir ?
La première impression est en tous cas plutôt bonne côté contenu, puisqu’en plus de l’intégralité des épreuves de la saison officielle, WRC Generations a pensé à ajouter dans ses modes rapides des spéciales issues de rallyes présents au calendrier les années passées. On a ainsi le plaisir de courir à nouveau à San Remo, en Turquie, en Argentine ou sur les routes du plus beau rallye du monde, le Tour de Corse. Il ne faut toutefois pas s’attendre à retrouver l’intégralité des spéciales proposées dans les éditions précédentes de WRC pour les rallyes en question ; mais même avec trois spéciales pour la Corse par exemple (et sa représentation artistiquement discutable), on apprécie sans retenue la possibilité d’y brûler la gomme. WRC Generations, c’est ainsi 165 spéciales, pour quelques 750km à engloutir à toute vitesse. A noter que cette année c’est la Suède qui bénéficie d’une importante refonte et propose désormais six spéciales totalement inédites.
Les habitués retrouvent ici un choix de véhicules robuste, composé des 49 équipes officielles (réparties en Rally1, Rally2 et Junior WRC). A cela s’ajoute une belle petite sélection de 37 monstres historiques : Lancia Stratos, 037 et Delta côtoient l’Impreza de Subaru, l’Evolution V de Mitsubishi ou encore l’incomparable 205 T16. De quoi varier les plaisirs, d’autant que cette année sont logiquement présentes les voitures hybrides dans la catégorie reine. Ford Puma, Toyota Yaris et Hyundai I20 N nous permettent ainsi de nous familiariser avec cette nouveauté et pas seulement sur la forme. WRC Generations laisse au joueur le choix de la répartition de la puissance offerte par l’électrique : équilibrée, étalée dans le temps ou au contraire vive et dès lors plus rapidement consumée. Si cela représente probablement un détail pour le commun des joueurs, les acharnés du chrono trouvent ainsi un moyen supplémentaire de peaufiner leurs réglages et les adapter à leur façon de piloter.
Si vous avez déjà touché à un WRC développé par KT Racing, peu de surprises vous attendent côté expérience manette en main. Habile mélange entre arcade et simulation, WRC Generations est typiquement le genre de jeu qui sait s’adapter au niveau et aux attentes du plus grand nombre. Sans être ridiculement permissif (oubliez les options de type retour en arrière) et requérant tout de même un brin de pratique pour rester aussi longtemps que possible sur la route, WRC Generations offre la possibilité de régler très largement son niveau de difficulté. De quoi éviter de grosses corrections au début, d’autant qu’il est parfois difficile de rivaliser avec une IA aux performances très aléatoires. Globalement peu efficace sur les portions – surtout sur asphalte – où les virages serrés s’enchainent jusqu’à plus soif, elle se montre à l’inverse intraitable sur les segments où la haute vitesse est de mise (en Finlande, par exemple). Il ne faut donc pas hésiter à jouer avec la réglette du niveau de difficulté, le temps de prendre ses marques.
En termes de conduite pure, WRC Generations est un jeu plaisant, à l’image de ses prédécesseurs. On apprécie le traitement des différents revêtements. Il n’y a pas une route sur terre ou sur tarmac qui ressemble vraiment à une autre, chaque pays visité affiche clairement ses spécificités. Mention spéciale cette année à Monte Carlo qui nous a semblé tirer véritablement profit de sa nature spéciale, entre tarmac humide et enneigé. Et puis le point intéressant de la franchise WRC par KT Racing, c’est la météo dynamique qui apporte du piment et oblige à planifier comme il faut l’usage du stock de pneus (il est possible d’ailleurs de participer au shakedown pour bénéficier de 4 gommes supplémentaires pour le rallye à venir). Les sensations manettes en main sont bonnes, l’impression de vitesse convaincante pour peu que l’on privilégie la caméra placée à l’intérieur/sur le capot ; il faut toutefois apprendre rapidement à prendre en mains le levier de vitesse, la boite semi-automatique manquant parfois de réactivité. La véritable précision fait probablement défaut à WRC Generations aux yeux des vétérans, comme par le passé. On le ressent lors des passages à très haute vitesse, ou bien au travers des annonces du copilote. Globalement bonnes mais peu sûrement mieux faire. Le jeu de KT Racing n’en demeure pas moins un titre au gameplay solide qui offre de l’amusement au plus grand nombre et c’est déjà plutôt bien.
WRC Generations est un bon jeu dont la générosité n’a finalement d’égal que le manque de nouveauté. Est-ce là qu’apparait le revers de la médaille d’une série rendue à son terme ? Le mode carrière est à bien peu de choses près le même qu’il état l’année dernière, qui était déjà plus ou moins le même que celui de WRC 9… On peut malheureusement remonter loin comme ça. En marge des rallyes officiels débutés en Junior WRC ou Rally2 si le test d’aptitudes est réussi, on gère et développe son écurie en recrutant des responsables pour divers compartiments. Mécanicien, météorologue, directeur financier ou encore kinésithérapeute, chacun permettant d’améliorer les réparations du véhicule, les prévisions météo, les gains de course ou bien l’état de forme des collègues. Des points de compétences glanés en course permettent de débloquer tout un tas d’améliorations via un arbre dédié, principalement pour ce qui touche à l’équipe, la fiabilité et les performances du véhicule. Enfin, les semaines séparant un rallye de l’autre sont l’occasion de s’entrainer, participer à des rallyes historiques, des essais constructeurs. WRC Generations propose par ailleurs des séances servant à améliorer le moral de l’équipe ou à effectuer des opérations de maintenance du véhicule. Bref, pas grand-chose de neuf pour ce mode qui représente tout de même le gros de l’expérience solo de WRC Generations. Même l’habillage de tout cela est en tous points identique à celui des précédents jeux de la franchise.
La grosse stagnation du mode carrière de WRC Generations est contrebalancée en partie par le lancement du mode Ligues. A vous la possibilité de vous lancer en solo ou en intégrant une équipe dans une série d’épreuves et de défis, avec pour objectif de vous hisser toujours plus haut dans les classements mondiaux. Six paliers sont atteignables au fil des performances, avec un ensemble de défis hebdomadaires et quotidiens qui rythment des saisons longues de onze semaines. A côté de cela demeurent bien sûr les modes en ligne traditionnels (dont celui vous permettant de jouer le copilote) et le mode deux joueurs en local ! Eh oui, il a droit à un point d’exclamation parce que ça fait toujours plaisir de le retrouver et de recréer ainsi – pour les plus vieux – l’ambiance jeu de rallye du « bon vieux temps ».
On est toutefois ravi de mettre de côté ce bon vieux temps lorsqu’il est question de parler performances techniques. WRC Generations ne déçoit pas sur ce point, avec un rendu très propre, un framerate sans accrocs pour de bonnes sensations. Comme souvent lorsqu’il s’agit de jeux de courses, on conseille grandement de privilégier le mode « Performance ». Le jeu reste très agréable graphiquement parlant. Les véhicules sont bien modélisés dans l’ensemble, l’addition des conditions météo changeantes avec les divers moments de la journée proposés donne parfois lieu à de jolis points de vue… Sans être une bête de course, WRC Generations affiche une jolie prestation technique. D’un point de vue sonore, on passe sur les musiques d’ambiance oubliables et on retient des moteurs aux sonorités globalement convaincantes et des bruitages corrects, sans que l’on ne parvienne toutefois à ressentir toute la puissance qu’inspire la discipline.
+
- 165 spéciales pour 750km à dévorer…
- … Avec le retour de plusieurs spéciales historiques
- Réalisation soignée
- Météo dynamique
- Un mode Ligues pour les compétiteurs
- Ecran partagé à deux joueurs
- Tout simplement plaisant à prendre en main…
-
- … En dépit d’un petit manque de précision qui l’empêche d’exploser
- Mode carrière quasiment identique aux précédents
- Environnement sonore qui manque de punch
- Performances de l’IA parfois incompréhensibles