Test : Zombie Army 4: Dead War sur Xbox One
Les douze coups du Reich, man
Il a été envoyé brûler en enfer mais n’en a visiblement pas profité pour faire une introspection qui l’aurait peut-être conduit à reconsidérer la peinture au détriment de la barbarie. L’armée des morts du Führer est toujours là, plus féroce et déterminée que jamais pour faire sombrer l’Europe dans le chaos. Mais la résistance aussi est présente et c’est au nord de l’Italie, en 1946, que l’on prend les commandes de l’un des quatre personnages qui forment l’escouade ultime anti-nazis-zombies. De Venise à Naples en faisant un détour par Gênes ou la Sardaigne, Zombie Army 4 : Dead War multiplie les visites de lieux qui auraient fait de bons spots touristiques. Zoo, planétarium, pied d’un volcan, vieux quartiers et bien sûr canaux romantiques vénitiens… Tout cela est bien engageant mais quel que soit le lieu, la finalité demeure identique : détruire des zombies par dizaines, centaines, milliers. Pour notre plus grand bonheur, la recette sanglante qui a porté Zmbie Army Trilogy est reprise ici dans les grandes lignes. On avance, on tire, on nettoie la zone jusqu’à l’abri où il sera possible de se refaire une santé et plein de munitions. On ouvre la porte opposée et nous voilà repartis pour un tour.
N’attendez pas quelconque surprise venant de la part du scénario de Zombie Army 4 : Dead War. C’est léger, bas du casque, totalement assumé et surtout l’intérêt se situe ailleurs. Bien que ce quatrième épisode comporte plus de dialogues et de rencontres avec des PNJ que Zombie Army Trilogy, il n’en demeure pas moins un shooter dans la veine des Left 4 Dead et autre World War Z. Vous avez votre prétexte et maintenant c’est fusil sur l’épaule et œil dans le viseur que les choses se passent, si possible en coopération en ligne avec trois autres joueurs. Si Zombie Army 4 : Dead War se veut plus accueillant pour le joueur solo que ne l’étaient ses aïeux, avec un poil plus de mise en scène et de scénarisation, il n’échappe pas sous cette forme à une inévitable redondance. On a beau avoir à faire à une bonne dizaine de niveaux différents et à un bestiaire des plus copieux (nous y revenons dans quelques lignes), jouer seul à Zombie Army 4 : Dead War c’est comme se priver de bière, pizza et bonne compagnie un soir de match. Les joueurs ont répondu présent avec des parties faciles à trouver, à rejoindre et peuplées globalement de gens qui sont là pour la même chose que vous. En quelques mots, vous auriez tort de vous priver du plaisir de jeu procuré en multijoueur, par ailleurs expérimentable en mode Horde en plus de la campagne principale. Un mode qui comme son nom l’indique vous met au défi de résister aux zombies le plus longtemps possible dans des conditions de plus en plus difficiles, avec quatre cartes au choix.
S’il n’est pas insurmontable, Zombie Army 4 : Dead War s’inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs en multipliant les passages tendus. On progresse tranquillement au début d’un niveau, puis vient l’inévitable rencontre avec l’une des nombreuses horreurs qui vient s’ajouter aux zombies classiques, casqués et parfois armés. On croise à nouveau ces horribles snipers, des colosses armés de gatlings mais aussi des lanceurs de flammes, des zombies-suicidaires bourrés d’explosifs, des bouchers-charcutiers, des zombies rampants, grenadiers et autres nécromanciens. Ca fait beaucoup de monde et quand tous se décident à se jeter sur vous dans des milieux pas toujours très vastes, c’est la poussée d’adrénaline garantie. Vous pouvez compter sur l’aide de barils à faire exploser, des charges à faire tomber sur le coin de la gueule d’une troupe de zombies, voire de quelques pièges étonnants à base d’hélices d’avions à activer ou d’une source musicale qui attire tout le monde pour mieux leur péter au visage. A plusieurs, les hordes sont plus imposantes mais il est alors d’autant plus grisant d’en disposer avec un minimum de concertation. Et c’est là que Zombie Army 4 : Dead War révèle son grand potentiel ludique.
En bon descendant de Sniper Elite, Zombie Army 4 : Dead War vous met entre les mains plusieurs outils de défense dont ce bon vieux fusil de sniper. Il y a trois modèles au choix (plus ou moins puissant, rapide à recharger, disposant d’un magasin plus ou moins important, etc), tout comme l’arme secondaire (fusil à pompe, fusil automatique, mitraillette) et l’arme de poing. Les attaques au corps à corps peuvent être modifiées au fil de la progression, pour évoluer par exemple vers des attaques électrisantes. Chaque joueur embarque une trousse de soin et quatre emplacements pour des grenades ou pièges de diverses sortes : grenades à fragmentation, électriques, incendiaires ou divines (permettent de se soigner) côtoient les mines et autres pièges électriques. Si la quantité d’armes de jet est bonne, on regrette que l’arsenal dans son ensemble soit si limité. On aurait aimé pouvoir disposer d’un peu plus de choix, des variantes, notamment du côté des fusils de snipers. En l’état c’est un peu juste même si, heureusement, une partie personnalisation et amélioration permet de varier un peu les plaisirs.
En dehors du choix du réticule de visée ou du grigri à faire pendouiller sur votre fusil, le système d’expérience et de récupération de caisses d’améliorations autorise le déblocage de compétences pour toutes les armes mais également pour le personnage. Côté arsenal, on peut ajouter par exemple un effet explosif et l’améliorer, grossir la capacité de zoom, améliorer la vitesse de rechargement ou à un certain niveau, permettre aux points de vie de légèrement se régénérer à chaque tir critique infligé. Trois lignes d’amélioration par arme débouchent sur une douzaine de compétences avec des choix à faire selon votre style de jeu et vos besoins. En réalisant certaines performances, on gagne de l’expérience et on augmente surtout la maitrise de l’arme qui permet à son tour d’améliorer l’efficacité des bonus équipés. Le système est bien fichu, bien venu dans un jeu où l’on est amené à faire et refaire les niveaux en coopération à des niveaux de difficulté toujours plus grands. Il s’applique donc aussi au personnage qui débloque des capacités en fonction de son niveau et peut ensuite les améliorer en réalisant certaines actions. On peut ainsi favoriser l’endurance, se donner une capacité de seconde chance en cas de mise à terre, booster la régénération et d’autres choses encore.
Pour peu que l’on adhère à ce concept de défouraillage intense qui n’a d’autre motivation que de nous faire accumuler les renvois en enfer, Zombie Army 4 : Dead War se pose comme un titre qui n’a pas grand-chose à envier à la concurrence. C’est simple, c’est amusant et comme toujours marqué du sceau du ralenti avec vision aux rayons X qui sublime les jolis tirs. On prend d’autant plus de plaisir à y jouer que cette fois, à l’inverse de Zombie Army Trilogy, Dead War affiche des graphismes à la hauteur et un framerate d’une stabilité exemplaire (le choix est donné entre le mode graphique et le mode performance sur Xbox One X). Evidemment, ça reste dans des tons presque invariables de gris et de rouge. Mais l’ensemble est plaisant pour le regard et c’est plutôt du côté du level design sans grande folie que l’on ira chercher des reproches. Pas de quoi crier à l’infâmie, mais le classicisme de la structure des niveaux fait partie de ces choses qui n’aident pas un jeu à l’ADN marqué d’une certaine répétitivité à estomper cet état de fait. Et puisque l’on en est rendu au chapitre des regrets, on notera une prise en mains sans encombre pour ce qui est du tir mais qui demande un temps d’adaptation pour gérer les déplacements, le personnage ayant tendance à cavaler dès que le stick bouge d’un millimètre. C’est brusque et déroutant. Carton jaune également envers le système d’interaction basé sur un bouton qu’il faut parfois maintenir, d’autres fois non, sans que l’on comprenne bien ce qui motive un ou l’autre. On clôturera cependant avec une bonne note pour l’ambiance sonore, entre bruitages réussis, doublages en anglais dans le ton et thème musicaux efficaces, à l’image de pistes que l’on pouvait déjà entendre dans Zombie Army Trilogy.
+
- Formule toujours efficace
- Réalisation très propre
- Système de progression intelligent
- Bestiaire chargé
- Bande-son dans les clous
- Le rayon X, c’est toujours rigolo
- (Bien) Taillé pour la coopération, mais pas désagréable en solitaire
-
- Arsenal un peu juste
- Répétitif, forcément
- Level design sans génie
- Quelques lourdeurs dans les commandes