Dossier

15.09.2008 à 19h10 par |Source : Rédaction

Reportage Xbox 360 : Fable 2, un trip londonien

Londres, vendredi 5 septembre. Une semaine avant les incidents du tunnel sous la Manche. On l’a échappée belle. Les magnifiques atours du très smart Hôtel Dorchester, niché à quelques pas de Hyde Park, forment un parfait écrin pour cette journée très spéciale. Xbox-Mag est convié à jouer en avant-première à Fable 2. Durant plusieurs heures. Après les premiers pas de Leipzig, voilà une nouvelle opportunité de jauger un titre qui soulève bien des questions et suscite nombre de fantasmes. A la différence près que, cette fois-ci, Sir Peter Molyneux est lui aussi dans les murs du palace.

London Calling

Le créateur a sans doute déjà assez parlé. En guise d’introduction, Peter Molyneux adresse quelques mots aux journalistes présents, mais uniquement pour mettre ces derniers en condition. Plus d’esbroufe possible : Fable 2 est jouable, en version quasi-définitive, sur une douzaine de consoles. Le fondateur de Lionhead parle rapidement du premier épisode, évoque le « rush » du développement, expliquant les nombreuses promesses non tenues. Il enchaîne ensuite sur la liberté, le côté fascinant de son nouveau soft, que tout le monde brûle de découvrir. Accusant déjà une petite heure de retard, la séance de gameplay peut enfin commencer.


Pas évident de visiter Londres ausortir d’une journée de presse Fable 2.Au milieu, la gare de St Pancras

« S’il vous plaît, traitez mon bébé convenablement », demande Peter en guise de conclusion, visiblement à la fois excité et inquiet à l’idée de laisser, seul, Fable 2 affronter son public, sans avoir la possibilité de jouer les avocats de la défense.

Once upon a time…

De défense, Fable 2 n’en a guère besoin. Délivrant une séquence d’ouverture en images de synthèse magnifique, déjà vue sur le web, accompagnée d’une musique enchanteresse, le jeu accroche fermement le joueur dès les premières secondes. On se retrouve rapidement dans les chausses d’une (ou d’un) petite mendiante, accompagnée de sa grande sœur, Rose. Bowerstone est plongé dans un hiver rigoureux, il neige et les deux fillettes, livrées à elles-mêmes, rêvent d’un avenir plus clément en contemplant l’immense château du seigneur local.

D’emblée, c’est la bande-son qui surprend. D’abord par les lyriques partitions musicales, totalement adaptées, ensuite par des doublages français déjà intégrés, se révélant de très bonne facture (sur la version que nous avons essayée, l’anglais – et d’autres langues – était aussi accessible, il est à espérer que cela soit le cas dans la mouture finale).



Même s’il n’est pas au top du toptechniquement, Fable 2 est impeccable au niveau artistique

C’est aussi techniquement qu’on est agréablement surpris. Le travail d’animation s’avère bien meilleur que dans le premier épisode, peut-être un peu mieux fini que dans la version de Leipzig, et, surtout, les décors dégagent un charme fou, à mille lieues des habituels couloirs jaune et bruns que proposent tant de jeux sur Xbox 360.

La période de l’enfance de l’héroïne ou du héros du joueur n’est en définitive par beaucoup plus longue que celle du premier Fable, mais elle pose les bases de l’aventure, tant au niveau du gameplay qu’à celui de l’histoire, sur laquelle Molyneux compte beaucoup. En dehors d’un événement très important, que nous ne dévoilerons bien entendu pas (qu’est-ce que vous vousimaginiez ?), on rencontre celui qui deviendra par la suite un inséparable compagnon de voyage, le fameux chien.

Avec la fin de l’enfance, c’est la grande aventure qui débute. On a accès à l’ensemble des zones de la carte du monde, on peut se fournir dans les magasins et commencer sa carrière de héros. Comme dans Fable 1, tout tourne autour des quêtes, principales ou facultatives, qui, pour ce que nous en avons vu, engendrent très souvent des conséquences très marquées. Un personnage rejeté pendant la période de l’enfance pourra revenir se venger quand on aura atteint l’âge adulte. Les choix maléfiques seront souvent plus rémunérateurs et/ou moins risqués. La somme des décisions prises influe sur le karma du héros, sur sa réputation et sur son apparence physique, mais sur la base de six critères annexes en plus du Bien et du Mal : corruption/pureté, gentillesse/cruauté, appât du gain/pauvreté. Le monde D’Albion peut aussi connaître des changements radicaux au cours de l’aventure, suivant les choix du joueur, pouvant mener à l’apparition de nouveaux lieux ou, au contraire, à la destruction de certaines zones.



Le pont menant à la Grand Place de Bowerstone. Un endroit idéal pour faire ses emplettes ou rencontrer de nouvelles connaissances

Perfide Albion ?

La carte de Fable 2 s’ouvre petit à petit. Le découpage en zones, reliées par des temps de chargement, est toujours là, comme dans le premier épisode. Pas de monde entièrement modélisé comme avec Oblivion. Cependant, lesdites zones se veulent plus ouvertes et plus grandes, une impression que nous avons ressentie, surtout à Oakfield, magnifique petite bourgade entourée de champs et voisine de la mer.

D’autres localisations étaient, par contre, beaucoup plus classiques : des cavernes sans beaucoup d’embranchements ou des chemins montagneux ne permettant pas de s’écarter de la route. Fable 2 n’est donc pas libre à 100%, c’est une certitude.

Pourtant, le nombre de choses à faire dans chaque zone est souvent énorme. Le chien aide à trouver son chemin (dans le cas où on a désactivé le système de guidage automatique) et les trésors cachés, dans les villes, toutes les habitations et magasins peuvent être achetés, on peut s’adonner à diverses activités pour gagner quelques pièces (souvent à base de mini-jeux), sympathiser avec les passants, dévaliser les magasins de vêtements et d’armes, qui proposent souvent beaucoup de choix, etc, etc.

Fable 2 paraît bourré de ces activités non-essentielles sur lesquelles ont peut passer des heures, sans se soucier de l’intrigue principale. Et la consultation du journal, à partir du menu d’options, permet d’accéder à des kilomètres de statistiques plus ou moins utiles, allant du nombre de brigands abattus à la quantité de poules (une vraie phobie chez Dene Carter, l’un des principaux collaborateurs de Molyneux) shootées dans le croupion.



Les arbres bénéficient de superbes animations

Le jeu de Lionhead, on l’a constaté, se veut aussi très accessible. On peut se téléporter directement sur les lieux de démarrage des quêtes, on peut passer quasiment tous les dialogues, il n’y a aucun game over, juste une perte de points d’XP, et les combats peuvent être abordés très simplement, en tapotant les boutons.

Cela tient surtout à l’envie, encore une fois, dedonner le choix au joueur. L’expérience accumulée permet d’avoir accès à des armes plus performantes, des habits spéciaux et des compétences avancées qui étoffent considérablement les techniques de combat ou de magie. Lionhead semble avoir fait des compromis, mais de bons compromis, bien pensés et exécutés.

Ayant surtout essayé le mode solo, on ne s’attardera pas très longtemps sur le fameux mode coopération du jeu. Il faut juste retenir que les mécaniques bien huilées de Fable 2 le sont aussi dans cette configuration, qui semble techniquement tenir le choc. Mais l’intérêt du mode sera avant tout de découvrir le monde d’autres personnes. Il faudra essayer plus longuement pour mesurer le potentiel de la coopération en ce qui concerne l’accomplissement des différentes quêtes et l’adaptation de la difficulté du jeu (difficulté qui n’a pas semblé très élevée sur les quelques heures d’essai). Mais le partage de l’expérience et des objets ramassés semble prometteur pour donner envie de s’ébattre à deux dans l’univers créé par Lionhead.



Qui sait, ces deux gars ont peut-être un bon plan à vous filer. Il suffit de les écouter papoter

>>> Peter Molyneux : l’interview

>>> Fable 2 :notre essai de la Games Convention

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